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Étiquette : Banque mondiale
Financements de la Banque mondiale: le genre contre de l’argent
Des appuis supplémentaires sont promis aux pays promouvant l’égalité pour tous.
Le Groupe de la Banque mondiale inaugure prochainement sa nouvelle stratégie en matière de genre de 2024 à 2030. Celle-ci engage l’institution de Bretton Woods à soutenir les innovations et l’action collective en faveur «des groupes dont le genre est corrélé à d’autres caractéristiques», les «minorités sexuelles et de genre» et les «groupes marginalisés en raison de leur convergence entre genres et d’autres caractéristiques. Ces objectifs sont sous-tendus par des actions permettant d’en finir avec les violences basées sur le genre (VBG), ainsi que celles favorisant l’extension des services de soins, mobilité et de numérique et le leadership féminin, entre autres.
C’est à ce titre que le Groupe de la Banque mondiale active d’ores et déjà des leviers de financement et de partenariat en faveur des secteurs publics et privés. Lesquels constituent la cible de la nouvelle stratégie. «La Banque mondiale a renforcé ses capacités et soutenu ses clients dans la production de données et de preuves sur le genre, et dans l’amélioration de la conception et de la mise en œuvre de politiques et programmes visant à combler les disparités spécifiques entre les genres». L’institution est engagée plus que jamais à aider «les décideurs politiques et les clients du secteur privé à renforcer leurs analyses de genre et à intégrer les dimensions du genre dans les politiques, les pratiques et les réformes institutionnelles. Elle aidera également les gouvernements à améliorer la prise en compte de la question du genre dans les systèmes budgétaires et les systèmes de passation des marchés». Elle encourage aussi la production de données et de preuves ainsi que l’analyse comportementale. Avec un accent mis sur la lutte contre les préjugés, les stéréotypes et d’autres facteurs sociaux, psychologiques et économiques qui influencent ce que les gens pensent et font. «Ces approches feront l’objet d’évaluations et bénéficieront d’un appui pendant la mise en œuvre», peut-on lire.
Quiproquo
Le Cameroun, comme bon nombre de ses voisins, pourrait tirer profit de ce nouveau levier de financement. En effet l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale cumulent à elles seules les deux tiers des décès maternels à l’échelle mondiale. Par ailleurs, les filles y sont moins nombreuses que les garçons à achever leurs études secondaires, apprend-on. Seulement, la loi camerounaise interdit les relations sexuelles entre personnes de même genre. Tout comme elle n’accorde pas de reconnaissance au transgénérisme. Un des points forts de la nouvelle stratégie de la Banque mondiale. «La Banque mondiale promeut l’égalité des genres et l’inclusion sociale, et s’est engagée, à ce titre, dans une démarche d’intégration globale des questions d’orientation sexuelle et d’identité de genre dans l’ensemble de ses travaux d’analyse et activités opérationnelles», avertit-elle en 2017, dans une note intitulée «orientation sexuelle et identité de genre» toujours disponible sur son site Internet.La question du genre vient enrichir la palette des critères auxquels doivent répondre les projets et programmes soumis au financement de la Banque mondiale. Les autres sont centrés sur la résilience au changement climatique et à l’amélioration de la gouvernance.
Louise Nsana
Modernisation des systèmes statistiques: la BM octroie 176 milliards FCFA à l’Afrique centrale
Ces fonds sont dédiés à l’implémentation de la deuxième phase du projet d’harmonisation et d’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre (HISWACA).
La Banque mondiale a approuvé jeudi, 28 septembre 2023, un financement de 280 millions de dollars (Plus de 175,38 milliards FCFA) en faveur de la modernisation et l’harmonisation des systèmes statistiques en Afrique centrale. Les fonds ainsi fournis par l’Association internationale de développement (Ida) sont constitués de don et de prêt. Leur emploi se fera dans le cadre de la deuxième phase du projet HISWACA. Laquelle devra aboutir au développement «capacité statistique afin d’améliorer la qualité de la production de données, l’harmonisation régionale, l’accès et l’utilisation des données, ainsi que la modernisation des systèmes statistiques», annonce l’institution dans un communiqué.
Ce nouveau financement porte l’enveloppe totale de la Banque mondiale pour le projet HISWACA à 750 millions de dollars. Il est octroyé au bénéfice de 5 pays de l’Afrique centrale, à savoir le Cameroun, la République centrafricaine, le Tchad, le Gabon et la République du Congo. En outre, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) sera soutenue en tan qu’organisation régionale. L’appui à la CEMAC comprendra un soutien à son école régionale de statistique, à savoir l’Institut Sous-régional de Statistique et d’Économie Appliquée (ISSEA). La mise en œuvre du Projet est prévue de 2023 à 2029. Ladite phase devrait permettre que les normes internationales soient adoptées et que les sources de données et les indicateurs les plus importants soient produits pour suivre et informer les programmes de développement nationaux et internationaux.
Louise Nsana
Lutte contre l’insécurité alimentaire: l’Afrique centrale appellée à miser sur l’agriculture intelligente
Selon la Banque mondiale, une réforme de l’agriculture et du secteur des engrais est la solution pour accroitre les capacités des Etats de ces régions à nourir leur population.
L’Afrique centrale et de l’Ouest pourraient avoir la capacité de nourrir 418 millions de personnes dans les prochaines décennies. Ce qui représente sa population globale, avec une marge pour les exportations. En écho à l’Institut internationale de recherches sur les politiques alimentaires (IFPRI), l’institution souligne la nécessité d’une agriculture climato-intelligente et des réformes et investissements adéquats dans le secteur des engrais; notamment dans un contexte marquée par une insécurité alimentaire grandissante, des conflits et des chocs climatiques. Quelques 42,7 millions de personnes en sont affectées en Afrique centrale.
La Banque mondiale a dans son viseur les petits exploitants. «Les prix des engrais ont triplé depuis le début de 2020 et restent volatils, ce qui prive de nombreux petits exploitants d’un approvisionnement stable. En outre, l’invasion russe en Ukraine a aggravé la situation, en raison de l’interruption des exportations d’engrais par des fournisseurs de premier plan comme le Bélarus et la Russie. Les apports en engrais sont faibles en Afrique subsaharienne, avec 22 kilos par hectare contre une moyenne mondiale sept fois plus élevée», peut-on lire sur le site internet de l’institution.
Dans une note, L’institution de Bretton Woods illustre les opportunités de des réformes mises en exergue ; Pour ce faire, il s’appuie sur les résultats de projets menés en collaboration avec diverses organisations onusiennes. «Le projet de réponse urgente à la crise alimentaire en Centrafrique (PRUCAC) a procuré à 329 000 petits exploitants des semences, des outils et une formation aux techniques agricoles et post-récolte, pour développer leur production tout en résistant mieux aux risques liés au climat ou aux conflits. Résultat : la production alimentaire locale est passée de 28 000 tonnes en septembre 2022 à 73 000 tonnes en juin 2023, soit une augmentation de 250 %. La Banque mondiale appelle à l’implication et au financement des gouvernements afin d’accélérer la disponibilité des engrais.
Louise Nsana
Cameroun: 60 milliards FCFA de la BM pour la croissance inclusive
Cet appui est le premier d’une série de trois opérations à l’appui des politiques de développement adaptées sur la période 2022-2024.
La Banque mondiale a approuvé mardi 19 décembre 2022 un financement de 100 millions de dollars (61 933 075 882 FCFA) en faveur de la croissance inclusive et de la résilience au changement climatique au Cameroun.
Ces fonds, renseignent l’institution de Bretton Woods, sont accordés en appui aux efforts du gouvernement en vue de la relance économique du pays. « L’économie camerounaise est confrontée à des vents contraires, à des pressions croissantes et au durcissement des conditions de financement extérieur. Le soutien apporté permet au pays de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour améliorer la gouvernance, la gestion des ressources publiques et l’environnement des affaires, ainsi que le développement du capital humain », souligne Abdoulaye Seck, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Cameroun.
La Banque mondiale entend apporter son soutien au Cameroun à travers trois opérations similaires. Celles-ci serviront concrètement à accompagner le processus de décentralisation en cours, à améliorer la gouvernance des entreprises d’État, à renforcer la mobilisation des recettes, à renforcer le capital humain ainsi que l’autonomie économique des femmes.
le renforcement de l’éducation et du système de protection sociale au Cameroun, la préservation du patrimoine routier et l’optimisation de la gestion des ressources en eau, sont également dans le viseur.
Vu sur le site Gouvernement/secteur privé: dialogue imparfait
Louise Nsana
Gestion de l’aide publique au développement: le Cameroun en quête de performance
Le gouvernement est en quête d’un consultant pour l’élaboration du cadre directeur de la gestion de l’aide au Cameroun.
Le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) recrute un consultant pour l’élaboration de la politique nationale de l’aide publique au développement du Cameroun. Un avis de sollicitation de manifestation d’intérêt a été lancé à cet effet ce 06 juillet, en lien avec le Projet d’amélioration de l’efficacité de la dépense publique et du système statistique (PEPS) avec la Banque mondiale.
Financé à hauteur de 31 millions de dollars (plus de 19 milliards de FCFA), le PEPS vise à consolider la réforme des finances publiques aux ministères de l’Education et de la Santé; à améliorer l’efficacité de l’investissement public; appuyer la réforme des marchés publics à travers l’introduction d’un système de rémunération axée sur les résultats; renforcer le système statistique à travers la mise en place des infrastructures informatiques et de diffusion.
Malgré les efforts du gouvernement pour garantir l’efficacité de ce projet, la gestion de l’aide publique au développement reste confrontée à certains obstacles. Notamment: «la faiblesse du leadership stratégique, le déficit organisationnel du schéma institutionnel caractérisée par une pléthore d’intervenants et de textes juridiques, l’absence d’une procédure harmonisée de mobilisation de l’aide au sein de l’administration, la non maitrise des processus de mobilisation des financements innovants ainsi que le faible sentiment de responsabilité à l’égard des résultats obtenus en matière de développement», fait savoir l’unité technique d’appui à la coordination du PEPS.
Le consultant sélectionné devra aider le gouvernement à élaborer une politique d’aide lui permettant d’avoir des outils nécessaires pour accroitre ses ressources. Il est spécifiquement question pour lui de «adapter la politique en matière d’aide à la situation socio-politique et économique du pays; de définir les grandes orientations de la politique de l’aide en matière notamment, de mobilisation de l’aide, de coordination gouvernementale et de canalisation des ressources de l’ide au Cameroun; de définir les engagements mutuels et obligations du gouvernement camerounais et des partenaires au développement; d’identifier les acteurs intervenant dans l’exécution de la politique nationale de l’aide et de définir leurs rôles et responsabilités; d’élaborer les outils et les procédures nécessaires à une meilleure harmonisation des interventions des acteurs de l’aide», précise le même texte. L’élaboration de l’étude attendue sur la politique nationale de l’aide se fera sur une durée de 100 jours étalés sur cinq mois.
Louise Nsana
Zlecaf: objectif 50 millions d’Africains à sortir de l’extrême pauvreté
La Banque mondiale se montre très optimiste quant aux retombées positives de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Les données présentées dans un communiqué publié ce 30 juin 2022 par l’institution de Bretton Woods sont édifiantes à cet effet. Elles apprennent par exemple qu’«une fois entièrement mis en œuvre pour harmoniser les règles d’investissement et de concurrence, l’accord commercial pourrait accroître les revenus régionaux de 9%, soit 571 milliards de dollars». Et que d’ici à 2035, «la croissance des emplois et des revenus qui en résultera pourrait contribuer à sortir jusqu’à 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté», peut-on lire dans ledit communiqué.
L’Afrique centrale est évidemment concernée par ces perspectives. Dans la mesure où «les principales conclusions indiquent que la Zlecaf a le potentiel d’encourager les investissements directs étrangers (IDE) nécessaires pour que l’Afrique se diversifie dans de nouvelles industries, telles que l’agroalimentaire, l’industrie manufacturière et les services, et de réduire la vulnérabilité de la région aux cycles d’expansion et de ralentissement des produits de base». La sous-région, à travers ses deux Communautés économiques régionales que sont la Cemac et la CEEAC, est en effet engagée dans un processus de transformation structurelle et de diversification des économies. Cette ambition rejoint celle de la Zlecaf. Elle s’additionne en outre avec un autre objectif affiché par la Banque mondiale. Il s’agit d’«une intégration plus profonde, au-delà du commerce et des mesures de facilitation des échanges, qui harmonise les politiques en matière d’investissement, de concurrence, de commerce électronique et de droits de propriété intellectuelle». L’institution de Bretton Woods fait justement savoir qu’une telle démarche «pourrait stimuler l’efficacité et la compétitivité du marché, réduire les risques réglementaires et attirer encore plus d’IDE». Le calcul ici est que «l’augmentation des IDE pourrait faire croître les exportations africaines jusqu’à 32% d’ici 2035, avec une augmentation de 109% des exportations intra-africaines, notamment dans les secteurs des produits manufacturés». À l’en croire, «tous les pays d’Afrique verront leurs exportations intra-africaines augmenter, notamment le Cameroun (144%)».
Théodore Ayissi Ayissi
Electricité et système de santé en RCA: la Banque mondiale octroie 128 milliards FCFA
Le don approuvé le 3 juin dernier vise à faciliter aux populations l’accès à ces services sociaux de base.
La République Centrafricaine (RCA) vient de recevoir de la Banque mondiale un important don. Il porte sur un montant global de 208 millions de dollars, soit environ 128,4 milliards FCFA approuvés le 3 juin dernier. L’intervention de l’institution de Bretton Woods vise à contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations au travers de la mise en œuvre de deux projets importants. Le premier est relatif à l’accès et au renforcement du secteur de l’électricité (Parse).
Il a bénéficié concrètement d’«un don de 138 millions de dollars (financé par une subvention de 83 millions de dollars de l’IDA, une subvention de 30 millions de dollars du Fonds Vert Climat et d’un financement privé de 25 millions de dollars)», fait savoir un communiqué. Il en est attendu la consolidation «des acquis des Projets PURACEL et PASEEL, en augmentant l’offre et l’accès à des services d’électricité propre. Cela favorisera la mise à disposition de systèmes solaires hors réseau pour les écoles, les hôpitaux, les centres administratifs ainsi que pour les utilisations du secteur agricole», a souligné Hans Fraeters, le représentant résident de la Banque mondiale en RCA.
Le deuxième projet bénéficiaire a trait au «renforcement du système de santé (SENI PLUS)». Et le soutien financier de la Banque mondiale s’élève à 70 millions de dollars, soit environ 43,2 milliards FCFA. Là également, l’institution de Bretton Woods escompte la fourniture «des soins de santé de qualité à plus de 40% de la population centrafricaine dont plus de 100 000 femmes enceintes et 426 125 enfants de moins de 5 ans qui bénéficieront d’une gratuité totale».
Théodore Ayissi Ayissi
Programme statistique de la Cemac: le FMI sur la piste d’un fonds fiduciaire
C’est en réponse à une sollicitation dans ce sens du président de la Commission de la Cemac.
Au rang des rencontres bilatérales pendant les Assemblées du FMI et de la Banque mondiale, figure également celle avec les responsables du département des Statistiques du Fonds monétaire international. Les discussions ont eu trait au nouveau Programme Statistique régional de la Cemac couvrant la période 2021-2030. Il s’agissait alors pour les parties en présence «d’explorer les canaux par lesquels le FMI peut appuyer sa mise en œuvre».
La délégation de la Cemac a donc pu obtenir sur ce terrain des promesses d’intervention de l’institution financière internationale. L’une des plus importantes concerne «la mise en place par la Banque mondiale du Fonds fiduciaire pour la facilitation des données et la disponibilité du FMI à rechercher d’autres fonds fiduciaires y relatifs». Cette annonce faisait suite à une proposition de la Commission de la Cemac et de son chef, «de la recherche par le FMI d’un Fonds fiduciaire pour l’appui à la mise en œuvre des actions de ce programme destinées à la coordination, l’harmonisation et le renforcement des capacités». La note d’information renseigne que le FMI a par ailleurs indiqué sa disponibilité «à examiner toute demande en matière d’assistance technique sur les prix».
Satisfaction
Les échanges entre les hauts responsables de la Cemac et du FMI ont également permis d’évaluer les performances de la Communauté. Certaines données disponibles ont donné satisfaction au département des Statistiques du FMI. Il s’agit particulièrement des «efforts consentis au niveau de la Cobac pour la diffusion des statistiques du secteur bancaire». L’institution financière internationale forme simplement «le vœu que la publication desdites statistiques se fasse aussi sur les sites web des institutions régionales de la Cemac», apprend-on.Inquiétudes
Des préoccupations ont toutefois également été soulevées par le FMI. Les unes portent sur «la production des statistiques de la Balance des paiements dans la région. Et pour ce faire, la BEAC a été invitée à publier un calendrier de diffusion des statistiques de la Balance des paiements». Les autres ont trait au «retard accusé par trois pays de la zone, à savoir la RCA, le Congo et le Tchad, pour pouvoir se doter du Système général de diffusion des données (SGDD). La Commission de la Cemac a à cet effet été invitée à les appuyer sur ce sujet en aidant ces pays à disposer des pages récapitulatives des données», mentionne également la note d’information.Appuis budgétaires et viabilité de la dette: la Banque mondiale à fond derrière la Cemac
Les perspectives de coopération étaient également au cœur des échanges avec la délégation de la Commission présente dans la capitale américaine.
Au cours de son séjour à Washington, la délégation de la Cemac venue prendre part aux Assemblées de printemps 2022 des institutions de Bretton Woods, n’a pas manqué de se rapprocher des responsables de la Banque mondiale. Cette démarche a été marquée par au moins trois temps forts. Il y a d’abord eu une rencontre bilatérale avec l’administrateur du Groupe Afrique II à la Banque mondiale. Il y a ensuite eu des échanges avec le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale et de l’ouest et des institutions régionales de la Cemac. La dernière rencontre bilatérale a enfin permis au président de la Commission de la Cemac et à sa délégation, d’avoir des discussions constructives avec la directrice de l’Intégration régionale de la Banque mondiale pour les régions Afrique et MENA.
Appuis budgétaires
Un certain nombre d’engagements vis-à-vis de la Cemac ressortent des échanges avec l’administrateur du Groupe Afrique II et le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale et de l’ouest. Ils étaient globalement exprimés en termes d’appuis budgétaires à apporter à la Cemac.S’agissant d’abord des réponses à cette préoccupation, les parties ont convenu qu’«un accent particulier devrait être porté sur la mise en place d’un appui budgétaire et d’un appui institutionnel de la Banque mondiale à la Cemac. Un programme de réformes structurelles compréhensible sur le plan régional devrait être élaboré de sorte à profiter au secteur privé et aux pays de la sous-région non membres de l’IDA». Il se trouve cependant qu’il sera «difficile que ces appuis puissent aboutir en 2022, sauf pour ces pays à bénéficier d’une réallocation des ressources non absorbées de l’IDA19», rapporte le président de la commission de la Cemac.
À en croire le Pr Daniel Ona Ondo, Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale et de l’ouest, a également indiqué sur ce sujet, l’intention de son institution d’initier «des discussions avec le Gabon pour un appui budgétaire en 2024. Elle travaillera également sur une matrice de réformes pour un appui budgétaire à la Cemac». Des appuis budgétaires sont également déjà prévus en 2022 pour les trois pays de la Cemac que sont le Cameroun, le Congo et la RCA. «Quelques soucis persistent encore cependant pour ce qui est de leur décaissement effectif», regrette le chef de la délégation de la Cemac à Washington.
Le Pr Daniel Ona Ondo a en outre pu obtenir des hauts responsables de la Banque mondiale qu’ils s’intéressent davantage au financement du secteur privé. Et en termes de renforcement du financement dudit secteur, il a été proposé que «la BDEAC s’investissent à structurer les projets pour faciliter leur financement par la SFI et la MIGA. La BDEAC pourrait alors se rapprocher de la SFI pour bénéficier de ses financements surtout que cette institution offre également des financements en monnaie locale». L’autre bonne nouvelle selon la note d’information du président de la Commission de la Cemac étant que «la SFI envisage d’agrandir ses bureaux du Cameroun et de la RDC et de se doter d’un nouveau bureau à Bangui».
Viabilité de la dette
La pandémie de la Covid-19 a soumis les pays de la Cemac à une grosse pression qui s’est traduite par de nombreux recours aux partenaires au développement. Le niveau d’endettement de la Communauté en a pris un coup. Une situation telle qu’au cours des discussions bilatérales à Washington, la Commission de la Cemac a sollicité l’intervention de la Banque mondiale. Il a alors été annoncé que «les Bureaux des administrateurs du Groupe Afrique II au FMI et à la Banque mondiale se réuniront pour chercher les voies et moyens pour l’aboutissement du dossier du traitement de la dette régionale, en l’occurrence vis-à-vis de la BDEAC, comme dette intérieure». De même, «la Banque mondiale pourra accentuer son assistance technique dans les problématiques relatives à la gestion de la dette. Elle poursuivra aussi son appui au renforcement de l’appareil statistique dans la sous-région», a laissé entendre Ousmane Diagana.Perspectives de coopération
Les perspectives de coopération étaient surtout au menu des échanges avec la directrice de l’Intégration régionale de la Banque mondiale pour les régions Afrique et MENA. Le Pr Daniel Ona Ondo et la délégation qu’il conduisait peuvent déjà se réjouir de plusieurs initiatives. C’est le cas de celle relative à «l’analyse des voies et moyens de l’adoption d’une approche régionale pour les projets relatifs à l’accès aux vaccins et à la préparation aux pandémies, ou encore au Projet de renforcement des capacités des institutions financières de la Cemac (UFRIF 2), dont la revue à mi-parcours est intervenue en octobre 2021 et qui connaît un bon état d’avancement pour ce qui est de sa mise en œuvre», peut-on lire dans la note d’information.Il est par ailleurs indiqué que «quelques nouvelles demandes ont été enregistrées: la mise en place d’un observatoire des titres publics; l’élaboration du cadre règlementaire pour les cryptomonnaies, la méthodologie ou le mécanisme pour l’intégration des comptes de monnaie électronique dans la centrale des incidents de paiement». Et face à ces nouvelles requêtes, la directrice de l’Intégration régionale de la Banque mondiale pour les régions Afrique et MENA a «exhorté à la poursuite des réflexions en vue de préparer la phase à venir du projet UGRIF 2».
Théodore Ayissi Ayissi
Numérique et entreprises: la Banque mondiale offre 65 millions de dollars à la RCA
Ces fonds devraient permettre au gouvernement centrafricain de poursuivre la dématérialisation des processus de base, mais également l’ensemble des réformes en cours visant entre autres à digitaliser l’administration fiscale.
Les efforts de la République Centrafricaine (RCA) en matière d’amélioration de la gouvernance des finances publiques viennent d’être récompensés. La Banque mondiale vient d’approuver en sa faveur «un don de 35 millions de dollars». Les fonds sont destinés au projet de gouvernance du secteur public. Ils devraient permettre au gouvernement centrafricain de poursuivre la dématérialisation des processus de base, mais également l’ensemble des réformes en cours visant entre autres à digitaliser l’administration fiscale. «L’amélioration de la gouvernance, de la transparence et de l’efficacité des finances publiques est au cœur du partenariat de la Banque mondiale avec le gouvernement centrafricain», a confié Han Fraeters, représentant résident de l’institution de Bretton Woods en RCA. Le Projet de gouvernance numérique du secteur public doit donc à terme transformer les pratiques administratives en Centrafrique. Et ce faisant, «améliorer l’efficacité et la transparence de la gestion des ressources publiques, jeter les bases de la gouvernance numérique pour la prestation de services publics de confiance et inclusifs et faciliter les paiements de salaires des fonctionnaires à distance depuis leurs lieux d’affectation», rapporte un communiqué de la Banque mondiale.
L’institution de Bretton Woods s’est également présentée ce 5 mai 2022 à Bangui, comme un ardent défenseur de la compétitivité des entreprises. Elle a mis à la disposition du Projet d’investissement et de compétitivité des entreprises un don de 30 millions de dollars. Le représentant résident de la Banque mondiale en RCA vise notamment «la création d’opportunités d’emplois en faveur des jeunes».
Théodore Ayissi Ayissi
Insécurité alimentaire au Cameroun : flux de deniers pour refaire le grenier
Disposant d’un levier d’endettement à portée de main, le pays s’autorise toutes sortes de projets pour résorber la crise alimentaire à laquelle il fait face.
60 milliards FCFA ! De l’argent que la Banque mondiale va injecter dans le cadre du Projet d’urgence contre la crise alimentaire (Pulcca). «L’enjeu est énorme, eu égard aux chiffres qui renseignent sur l’insécurité alimentaire dans notre pays», soupirait Gabriel Mbairobe face à la presse le 9 mars dernier à Yaoundé. Sans sombrer dans le catastrophisme, ce qu’insinuait le Minader indique bien qu’il est désormais indécent de parler d’autosuffisance alimentaire au Cameroun. Ainsi, le pays procède autrement pour sortir de la tension et préparer l’avenir.
Dans cette démarche, il peut compter sur des aides partenaires. Le 13 avril 2022 à Douala, le gouvernement américain (par la voix de son ambassadeur à Yaoundé) a annoncé qu’une aide de 17 milliards FCFA allait être octroyée «en réponse à l’insécurité alimentaire croissante qui affecte déjà des millions de personnes au Cameroun». Selon Christopher John Lamora, Yaoundé bénéficiera d’«une aide alimentaire en nature telle que du riz, des céréales, de l’huile végétale et des aliments spécialisés pour le traitement de la malnutrition aiguë, en plus des tickets gratuits et transferts monétaires pour acheter de la nourriture sur les marchés locaux, soutenant ainsi l’économie locale». Dans la foulée, le diplomate américain a vite fait de marteler que «c’est l’Agence américaine pour le développement international (USAID) qui va gérer cette enveloppe pour le compte du gouvernement».
Bien avant (le 7 avril 2022 précisément), Luc Magloire Mbarga Atangana sollicitait ouvertement l’assistance japonaise pour l’approvisionnement en blé et en riz, «à moyen terme», selon la formule du ministre du Commerce (Mincommerce). Pendant ce temps, Dr Taiga de son côté, annonçait que le Cameroun est à la recherche 360 nouveaux porcs géniteurs pour booster son capital génétique. À en croire le ministre de l’Élevage, des Pêches et des industries animales (Minepia), l’affaire s’inscrit dans le cadre du Projet de développement des chaines de valeurs de l’élevage et de la pisciculture (Pdcvep), financé par la Banque africaine de développement (Bad) à 5,5 millions FCFA.
Grâce au financement de la Banque mondiale, le Cameroun s’est doté de 164 vaches montbéliardes en provenance de la France afin de booster la production laitière dans le cadre du projet de développement de l’élevage (Prodel). Objectif: combler son déficit en production laitière évalué à 120 000 tonnes /an et par ricochet de réduire les coûts d’importations des produits dérivés tels que le lait en poudre, le lait pasteurisé, fromage, beurre…Jean-René Meva’a Amougou
CEMAC : les prévisions économiques de la Banque mondiale
L’institution financière internationale prévoit une faible reprise de l’activité économique. Celle-ci devrait se stabiliser autour de 3%.
En 2019, les économies des pays de la Communauté économique de l’Afrique Centrale (CEMAC) devraient connaître une embellie, « poussée par l’augmentation de la production pétrolière et une hausse de la demande intérieure consécutive à l’assouplissement des mesures d’austérité budgétaire », pense la Banque mondiale.
L’institution financière internationale livre ses conclusions dans un rapport du 8 janvier dernier. Le document porte sur les perspectives économiques mondiales pour l’année 2019. Et pour la sous-région Afrique centrale, « l’activité économique devrait s’accélérer pour atteindre un taux de 3 % dans les pays de la CEMAC ».
L’institution de Bretton Woodconstate que « les économies de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont tiré profit de l’augmentation de la production pétrolière et de la bonne tenue des prix du pétrole durant la grande majorité de l’année 2018. Soutenue par la production agricole, les services, la consommation des ménages et l’investissement public, l’activité économique dans les pays pauvres en ressources naturelles a été robuste ».
Pour ces analystes, « le ciel s’assombrit » néanmoins car « il est devenu plus difficile de financer la balance des paiements dans un contexte marqué par le renchérissement des coûts des emprunts extérieurs et l’affaiblissement des flux de capitaux. Les monnaies de la région ont perdu de la valeur alors que le dollar américain s’appréciait et l’attrait des investisseurs pour les marchés émergents diminuait ».
Inondations dans l’Extrême-Nord : La Banque mondiale renforce la résilience
Les travaux de la digue sur le fleuve Logone et du barrage de Maga sont en réhabilitation avancés. Ils permettront de protéger les populations et leurs investissements agricoles.
La digue de Maga Le Projet d’urgence de lutte contre les inondations à l’Extrême-Nord (PULCI) coutera 108 millions de dollars (62,13 milliards de FCFA). La Banque mondiale apporte les fonds et l’assistance technique. Les travaux dureront 2 ans. Ils s’effectuent sur une longueur de 97 km et comprennent également la remise en état de 75 000 hectares de riziculture de la Société d’Expansion et de Modernisation de la Riziculture de Yagoua (Semry).
Le gouvernement camerounais entreprend également la construction d’une digue-route de 335 km, afin de désenclaver la localité et de viabiliser une autre ouverture sur le Tchad voire le Nigéria. Les travaux de réhabilitation des digues seront effectués par les entreprises tchadiennes Geyser et Sotcocog.
Protection
Les travaux vont prémunir plus de 12 000 hectares de périmètre irrigué sur lesquels les populations ont fait des mises en valeur agricoles. Le bétail s’y abreuve également.Pour optimiser la protection contre les risques d’inondation, la Banque mondiale va aider le Cameroun à acquérir du matériel hydrométéorologique.
En 2012, le Génie militaire a entrepris des travaux d’urgence de colmatage de ces digues. Usée du fait de la pression des eaux, la digue provisoire a menacé de rompre à plusieurs reprises. Aujourd’hui, elle est fortement menacée d’engloutissement de part et d’autre des frontières (Nigéria, Tchad et Cameroun).
En prévision de ces travaux de Maga et du Logone, le Gouvernement a procédé, pour 1,5 milliard de FCFA, au déplacement des populations vivant sur l’emprise des digues, ainsi qu’à la réparation des ouvrages hydrauliques endommagés par les graves inondations de 2012.
Bobo Ousmanou
Paix en RCA : coup de pied dans la fourmilière par l’UA
En visite en République centrafricaine (RCA) le 18 septembre 2018, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, a conforté « l’Initiative africaine pour la paix et la réconciliation en RCA, en tant que cadre le plus viable pour instaurer un dialogue constructif en faveur de la réconciliation nationale, de la paix et de la stabilité ».
Accolade entre le Président Touadéra et Moussa Faki Moussa Faki et le président Ange Faustin Touadera de RCA ont convenu qu’« en réaction au rapport du Panel de facilitation de l’Initiative, la transmission rapide des propositions du gouvernement centrafricain faciliterait davantage la réalisation durable de la paix, de la sécurité et de la réconciliation dans le pays », selon le communiqué de l’UA.
Échanges
Après des discussions nourries avec le G5+ (France, États-Unis, UE, Banque mondiale, Minusca, UA, CEEAC), Moussa Faki a échangé pendant 7 heures d’horloge avec le groupe des ambassadeurs africains accrédités à Bangui. Pour Moussa Niebé, représentant spécial du président de la Commission de l’UA et chef de la mission de l’UA pour la Centrafrique et l’Afrique centrale (Misac), « l’Union africaine devait interpeller tous les acteurs sur leur responsabilité directe ou indirecte au retour à la quiétude sociale. Nous pensons d’ailleurs que tous les acteurs présents à ces différentes causeries franches ont un gain immense au retour rapide à la stabilité. Et croyez-moi, il y aura une accélération ».ZRM
‘’Nous avons accusé du retard du fait des complexités administratives’’
Mariam Haman Adama 120 millions de crédit, 24 millions d’intérêt à rembourser en six semestrialités avec deux mauvaises campagnes agricoles derrière nous, c’est inquiétant
Le Conseil régional des organisations paysannes de la partie septentrionale du Cameroun (Cropsec), première coopérative basée dans l’Extrême-nord du pays, sélectionnée pour bénéficier de l’appui du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma, un projet du portefeuille de la Banque mondiale). Après trois ans d’expérience, sa directrice générale parle des obstacles rencontrés dans la mise en œuvre du projet, mais aussi de son impact sur les activités de la coopérative.
Quel est l’objectif du plan d’affaires que vous avez élaboré dans le cadre du projet Pidma ?
Il faut d’abord dire que Cropsec est une coopérative agricole faîtière spécialisée dans la production et la commercialisation du sorgho grain nettoyé. Nous sommes en partenariat avec le projet Pidma depuis 2014. Et dans le cadre de ce partenariat, nous avons entamé le développement de la chaine de valeur sorgho. C’est-à-dire augmenter la productivité et la production, assurer la collecte, le traitement et la commercialisation du sorgho aux agro-industries.
Quel impact après trois ans d’accompagnement par le Pidma ?
Avant la mise en œuvre du projet, nous utilisions du matériel végétal de mauvaise qualité. Maintenant, nous avons des semences améliorées, nous avons des engrais adaptés au sorgho. Du coup, nous sommes passés d’un rendement de 0,8 à 2 tonnes à l’hectare. En matière de commercialisation, le prix de vente de la tonne de sorgho est passé de 180 000 francs CFA à 206 950 francs. Voilà quelques indicateurs qui montrent vraiment qu’il y a évolution.
En plus, là où nous nous trouvons actuellement, c’est un peu de la débrouillardise avec une machine semi-mécanisée installée derrière nos bureaux. Dans l’avenir, nous allons rejoindre le site de Salak acquis grâce au projet. Là-bas, ce sera franchement une autre dimension de l’activité, plus moderne, plus professionnelle et plus rentable.
Au regard de l’impact que vous décrivez, le rythme d’adhésion à votre coopérative a-t-il changé ?
Dans toute chose, les débuts sont un peu timides. Mais en ce moment, c’est la bousculade parce que les retombées sont visibles. Alors, c’est à nous de faire une sélection assez rigoureuse pour ne pas accueillir des aventuriers.
On sait que dans le cadre de ce projet vous bénéficiez d’une subvention à hauteur de 50% de votre plan d’affaires grâce à un prêt de la Banque mondiale à l’Etat du Cameroun. L’apport de la coopérative est de 10% et les 40% restants sont financés par un prêt contracté par la coopérative auprès d’une banque commerciale, en l’occurrence la Bicec, dans votre cas. Quelles sont les conditionnalités de ce prêt bancaire ?
Le taux d’intérêt est de 12%. Personnellement, je trouve ce taux assez élevé pour une activité agricole comme la nôtre. Sur un crédit de 120 millions de francs CFA, nous allons payer 24 millions d’intérêts et le tout en six semestrialité alors qu’en principe, un prêt à l’investissement doit être remboursé sur le long terme.
En plus, du fait que la zone ait été déclarée zone rouge par la Beac, la banque a exigé un fond de «dépôt à terme» de 50% du montant du crédit sollicité, soit 60 millions. A la fin, la banque a en réalité accordé à la coopérative juste la moitié du prêt parce que l’autre moitié a été constituée en dépôt de garantie. C’est vraiment une énorme contrainte pour la coopérative.
Vous avez exprimé à la directrice des opérations de la Banque mondiale le souhait que le Pidma soit prolongé au-delà de 2019, sa date initiale de clôture. Qu’est-ce qui justifie une telle doléance ?
Nous avons pris un crédit pour acheter des machines. Et pour les rentabiliser, il faut un certain nombre de temps. Vous avez vu que nous avons accusé du retard dans le démarrage de l’usine du fait des complexités administratives liées à l’importation des machines. Nous sommes en 2018 et l’usine n’a pas encore démarré et pourtant, notre souhait est que nous puissions réaliser deux ou trois campagnes de production et de traitement avec la nouvelle unité aux côtés du Pidma avant que le projet ne prenne fin.
En plus, 120 millions de crédit, 24 millions d’intérêts à rembourser en six semestrialités avec deux mauvaises campagnes agricoles derrière nous, c’est inquiétant quand même…
Au-delà du Pidma, n’avez-vous pas l’accompagnement d’autres structures ?
Disons que nous avons toujours travaillé avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Nous avons d’autres partenaires comme la coopération belge au développement qui nous soutient beaucoup dans la formation des jeunes. En fait, nous avons un centre agropastoral qui forme, les futurs entrepreneurs agricoles (les futurs membres de Cropsec) pour pérenniser l’organisation.
Qu’attendez-vous des parlementaires que vous avez rencontrés dans le cadre de la session d’information organisée par la Banque mondiale ?
Je souhaiterais que les parlementaires considèrent la coopérative comme un moteur de développement local. Qu’ils nous aident dans notre travail de tous les jours. Qu’ils sensibilisent par exemple les populations à la base pour qu’elles se lancent dans la culture du sorgho qui est vraiment porteuse et sensibilisent l’administration afin que nos activités soient facilitées. A titre d’exemple, quand vous prenez un stock de sorgo à Kosa pour ramener à Maroua, la gendarmerie, la police et parfois la douane vous interpelle sur le contenu du chargement… Donc nous attendons des parlementaires qu’ils portent la voix de la coopérative au niveau des décideurs.
«Du fait que la zone ait été déclarée zone rouge par la Beac, la banque a exigé un fond de «dépôt à terme» de 50% du montant du crédit sollicité soit 60 millions. A la fin, la banque a en réalité accordé à la coopérative juste la moitié du prêt parce que l’autre moitié a été constituée en dépôt de garantie. C’est vraiment une énorme contrainte pour la coopérative»
Propos recueillis par
Aboudi Ottou
à Maroua
Investissements
L’Extrême-nord, une priorité pour la Banque mondiale
Près de la moitié des projets du portefeuille de l’institution financière sont exécuté dans cette région.
Aujourd’hui, les projets financés par la Banque mondiale au Cameroun s’élèvent à plus de 1, 78 milliards de dollars US (950,52 milliards de francs CFA à la valeur du dollar au 09 mars 2018). Ce portefeuille est constitué de dix-sept projets nationaux et quatre projets régionaux, mis en œuvre sur l’étendue du territoire. Et neuf des vingt-un projets sont exécutés soit en partie, soit en totalité dans la région de l’Extrême-nord. Ce qui fait dire à Elisabeth Huybens, directrice des opérations de la Banque mondiale au Cameroun, que «la région de l’Extrême-nord est pour nous une région prioritaire dans notre engagement global pour la réduction de la pauvreté».
L’un des de objectif de stratégie pays de la Banque mondiale qui court jusqu’à 2021 est de «déjouer les multiples pièges à pauvreté dans les zones rurales, avec un accent sur les régions septentrionales». Avec 74% de la population vivant sous le seuil de pauvreté contre 37,5% au niveau national, l’Extrême-nord est la région la plus pauvre du Cameroun. La région est aussi, avec plus de 1,4 million de personnes souffrant de faim (33,7% des ménages), la plus touchée par l’insécurité alimentaire. Elle doit en plus faire face à nombre de défis : afflux de réfugiés, faible accès aux services de base, changements climatiques… C’est donc tout cela qui justifie, selon l’institution de Bretton Woods, son intérêt pour cette région. Trois projets en cours de formulation d’une valeur de 310 millions de dollars US (165,54 milliards à la valeur du dollar au 09 mars 2018) vont en partie être exécutés dans l’Extrême-nord.
AO
Portefeuille de la banque mondiale à l’Extrême-nord
Programme national de développement participatif (PNDP, 3e phase)
Objectif :appuyer le développement local et appuyer les communes dans la mise en œuvrede la décentralisation
Financement :194, 12 millions de dollars US
Date de clôture : avril 2020
- Projet d’amélioration de l’équité et de la qualité de l’éducation (Paeque)
Objectif :améliorer l’équité et la qualité de la prestation des services d’enseignement primaire dans le territoire du bénéficiaire en mettant l’accent sur les zones défavorisées
Financement : 53 000 000 dollars US
Date de clôture :30 septembre 2018
- Projet de renforcement de la performance du système de santé (PRPSS)
Objectif :accroître l’utilisation et l’amélioration de la qualité des services de santé avec un accent particulier sur la santé reproductive, maternelle, des adolescents et infantile, et sur les services de nutrition
Financement :125 millions de dollars US
Date de clôture :mars 2021
- Projet filets sociaux
Objectif :appuyer la mise en place d’un système élémentaire national de filets sociaux, comprenant la mise en œuvre de programmes pilotes de transferts monétaires et de travaux publics ciblés destinés aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables des zones qui participent au projet dans le territoire du bénéficiaire
Financement :110 millions de dollars US
Date de clôture :2022
- Projet d’urgence de lutte contre les inondations (Pulci)
Objectif :réhabiliter les principaux ouvrages hydrauliques et renforcer la préparation aux situations de catastrophe dans les zones cibles situées à l’Extrême-nord du Cameroun
Financement :108 millions de dollars US
Date de clôture :31 Mai 2018
- Projet de développement des villes inclusives et résilientes (PDVIR)
Objectif :améliorer la gestion urbaine et l’accès à l’infrastructure dans des zones urbaines sélectionnées, en particulier pour les quartiers sous-équipés, et accroitre la résilience aux aléas naturels et autres crises éligibles
Financement :142.7 millions d’euros
Date de clôture :janvier 2024
- Projetde reconstruction de la route Mora-Dabanga-Kousseri (205 km)
Objectif :renforcer les échanges, créer les opportunités d’affaires, fournir les services sociaux au bénéfice des populations riveraines
Financement :70 milliards de francs CFA
Date de clôture :mars 2020
- Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (Pidma)
Objectif :soutenir la transformation d’une agriculture de subsistance du manioc, du sorgho et du mais, caractérisée par une faible productivité, en une agriculture commerciale s’appuyant sur des chaines de valeurs compétitives dans les cinq (5) zones agro-écologiques du Cameroun
Financement :100 millions de dollars US
Date de clôture :2019
- Projet de développement de l’élevage (Prodel)
Objectif :améliorer la productivité de systèmes d’élevage ciblés, d’améliorer la commercialisation des produits issus de ces systèmes d’élevage, et de répondre rapidement et efficacement à une crise ou urgence éligible dans le secteur de l’élevage
Financement :100 millions US
Date de clôture :2022
Source : Banque mondiale
NB : Ces montants ne sont pas ceux investis à l’Extrême-nord pour les projets qui ne sont pas uniquement exécutés dans la région mais le financement global du projet. Nous n’avons pas pu isoler les fonds dédiés à l’Extrême-nord du financement global.