Sécurité sociale: Vers un système africain de protection des travailleurs agricoles
Signature des conventions internationales, maitrise des risques et des périmètres accidentels… Autant de recommandations et bien d’autres fournies par les Ateliers thématiques sur la gestion des risques professionnels dans l’agroforesterie.

La deuxième édition des ateliers thématiques sur la gestion des risques professionnels dans l’agroforesterie (Agerpa) vient de rentrer en gare. Du 24 au 27 Juillet 2018, à Yaoundé (Cameroun), les participants venus de 8 pays d’Afrique, membres de l’lnter-africaine de la prévention des risques professionnels (IAPRP), ont, à juste titre, amorcé la réflexion sur la «gestion de la sécurité et santé au travail en milieu agricole en Afrique: état des lieux, enjeux, défis et perspectives». En effet, l’agriculture occupe environ 80% de la population active dans les pays en Afrique. Elle fait partie des secteurs les plus risqués en termes d’accidents du travail, de maladies professionnelles et d’impact environnemental. En plus, les perspectives de l’émergence, en cours dans la plupart des pays de la sous-région, favorisent le développement de l’agriculture avec l’avènement des nouveaux risques.
Mais plusieurs pays africains et ceux présents à Yaoundé en (l’occurrence le Cameroun, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, le Mali, le Niger et le Sénégal) n’ont pas de dispositifs de protection de professionnels de ce secteur. Face à cette situation, l’IAPRP -qui dispose déjà de plusieurs organes spécialisés en santé et sécurité au travail dans la sous-région- a mis en place en Afrique centrale un organe spécialisé sur la gestion des risques professionnels dans l’agroforesterie dénommé: «Agerpa». Cet organe sous-régional a tenu sa première rencontre en 2011 sur le thème: «prévention, productivité et respect de l’environnement dans l’agroforesterie: enjeux, défis et perspectives».
Pour le professeur Yves Yeboue-Kouamé, président du comité scientifique desdits ateliers, la thématique en réflexion à Yaoundé culmine de multiples enjeux notamment juridiques, économiques, environnementaux et humains. Une meilleure gestion de la santé et sécurité au travail dans ce secteur est le gage d’une agriculture plus sûre, plus salubre et plus productive.
Ainsi les participants ont formulé 4 recommandations à l’endroit des organismes nationaux de sécurité sociale. Il s’agit de: l’élaboration, dans un délai de 24 mois, d’un plaidoyer en vue de la ratification de la convention n°184 de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur la sécurité et la santé dans l’agriculture.
De l’élaboration, dans un délai de 18 mois, du profil national et d’un programme d’amélioration de la sécurité et santé au travail dans chaque pays selon la convention n°187 de l’OIT pour la sécurité et la santé au travail. De l’élaboration, dans un délai de 18 mois, de la cartographie nationale de la sécurité et santé au travail en milieu agricole. De la constitution, dans un délai de 6 à 12 mois, d’un répertoire toxicologique pour renforcer les capacités des préventions sur les risques chimiques.
Bienvenu Nambokinena, stagiaire