«Sauver le Cameroun» : Un geste bannière qui sonne faux
Nous voulons une monnaie qui est la nôtre, ce qui n’est pas le cas en ce moment, que notre banque centrale soit notre banque centrale à Yaoundé, que prenne fin la domination et l’asservissement de l’Afrique. Le Cameroun veut devenir BRICS. Certains, nous le savons, viendront s’agenouiller, pavaner, quémander, jérémiader de vous, tout en vous promettant de garder le statu quo, ils se trompent et vous trompent. La voie de la réelle émancipation, de la liberté est inexorable, donc définitive.

Le contexte dans lequel s’effectue la visite du Président français Emmanuel Macron, laisse croire, pour ne pas dire, fait croire que cette visite résoudra tous les problèmes que traverse le Cameroun. Et pourtant !
Certains voient que cette visite éclaircira le ciel plein de nuages qui s’amoncellent au-dessus de notre pays. Emmanuel Macron est-il l’homme providentiel qui viendra déboulonner un autre homme providentiel, qu’est Paul Biya? Vient-il demander des comptes et donner des instructions, des injonctions ou des directives au locataire du palais d’Etoudi !? On se perd en conjectures. Un chef d’état ne se promène pas pour rien; généralement c’est pour défendre, consolider les intérêts de son pays. Il y’a certains couacs dans le parcours de la France et du Cameroun, que le Président français veut aplanir. Dans sa suite, il y’a des artistes, des journalistes, des historiens en manque de repaire, ceux -là peuvent-ils vraiment y changer quelque chose? Il y’a lieu d’en douter car ils n’ont aucune emprise sur le peuple Camerounais.
Inflation galopante
Quand on sait qu’en France en ce moment, tourmentée par une inflation galopante, 8,5% dans la zone Euro, il y’a le conflit à leur porte, la guerre en Ukraine est à deux heures de Paris, avec tout ce qu’elle fait naitre comme émotion, postures, réalités, le président Français veut assurer ses arrières ; ce qui paraît difficile en ce moment où tout le monde parle de souveraineté, cela complique et complexifie le plan de la France pour ses anciennes colonies. A –t-elle encore les moyens de sa politique.
La question la plus importante est celle de savoir pourquoi venir au Cameroun en ce moment? Croit-il pouvoir trouver des solutions, ou bien, l’esquisse de solutions aux problèmes de la France actuelle? Il est à son deuxième mandat qui n’est pas de tout repos : Élu par défaut devant Marine le Pen, dit-on là-bas en France, majorité relative à l’assemblée nationale, minoritaire au sénat, celui que les Français appelait, il y’a quelques temps, Jupiter fait profil bas, il y a quelque chose qui lui échappe. La situation économique, comme on le constate n’est pas bonne, mais, celle du Cameroun est-elle meilleure? Est-ce-que c’est pour cela qu’il vient chercher une partie des solutions à ses problèmes? D’abord le FCFA, il souhaiterait que l’Afrique centrale reste dans la zone FCFA. Et que le statu quo soit maintenu, c’est-à-dire l’application stricte des accords signés par la précédente magistrature avant Paul Biya.
On constate que ces accords sont malmenés dans leur mise en œuvre ces derniers temps. La France a perdu beaucoup de part de marchés (commerciaux, financiers, miniers, etc.) Donc il faut faire quelque chose, et c’est qu’en allié, ou partenaire privilégié, ce qu’on fait ; se parler, mettre les choses à leur place initiale, ce n’est pas la chose la plus facile, paraît-il en ce moment entre la France et le Cameroun. Peut-on dire que les relations sont au beau fixe entre les deux pays ? Dieu seul peut répondre à cette question. Lors de son premier mandat, Emmanuel Macron a méprisé Paul Biya, le regardant d’en haut, il ne laissait pas une occasion sans le ridiculiser, ou le rabaisser. « On dit que le chien ne change pas la manière de s’asseoir ».
Paul Biya n’a jamais oublié son leitmotiv: «aucun État ne grandit dans l’ombre d’un autre».
Il a toujours cherché ce qui est bien pour le Cameroun. Rappelez-vous qu’en 1985 déjà, il disait au parlement Allemand que le Cameroun n’est la chasse gardée de personne. Il a dit aux jeunes Camerounais d’oser, de tenter, de retrousser les manches, pour se prendre en charge. Le monde a besoin dans sa globalité de se libérer de l’impérialisme, de la tyrannie et de l’émotion.
Le problème Bolloré est résolu pour Paul Biya, on devrait s’attendre qu’Emmanuel Macron pose le problème de la succession, si vous voulez de la transition. La constitution l’a réglé. Mais il est presque certain, qu’il animera une bonne partie de l’entretien entre ces deux présidents. La France a ses affidés qu’elle défend bec et ongle, mais il est très important que l’on dise que le choix de la France est rythmé par des compatriotes qui ont des mauvaises relations avec les deniers publics.
La France a réuni dernièrement à Montpellier des jeunes choisis, au volet, et elle entretient à l’ambassade de France à Yaoundé, un conseil des jeunes qui devrait remplacer l’élite actuelle, ces jeunes reviennent de France où ils ont passé plus d’une semaine. Des noms issus de ce conseil pourraient être remis au Président Paul Biya.
Le FMI et la Banque Mondiale ont dit qu’il faut, pour les marchés, lancer les appels d’offre, c’est ce que fait le Cameroun. Tout se fait sur appels d’offres, Est-il nécessaire de revenir en arrière sur ces décisions de nos partenaires, afin de favoriser la France ? La question mérite d’être posée.
Paul Biya sait que le Cameroun et l’Afrique le regardent, et attendent qu’il ne défende point par point les intérêts de l’Afrique et du Cameroun. Il est vrai que les temps sont difficiles pour l’Afrique, pour le Cameroun, oui les temps difficiles créent les hommes forts, les hommes forts créent les temps de paix. Nul ne peut atteindre l’aube, sans passer par le chemin de la nuit. Nous aussi, devons élever les nouveaux paradigmes qui fonderont le renouvellement civilisationnel.
problème sans solution
Il sait tout aussi que le peuple sait qu’il n’a jamais failli, qu’un problème sans solution, est un problème mal posé, et que la vie c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. Emmanuel Macron sait mieux que quiconque, qu’on ne lutte pas contre les hommes, mais contre les systèmes. Le Cameroun a signé des accords avec d’autres partenaires, que les Camerounais croient plus favorables que ceux de la France, qu’elle a fait signer à nos parents qui n’avaient pas de confort intellectuel pour le faire, qu’elle refuse d’annuler.
Il est de notoriété publique que lorsqu’un chef d’état demande leur révision, ils sont tués, au mieux renversés. Nous n’allons pas renverser le nôtre, ni accepter qu’il soit tué.
On nous apprend qu’un enfant naît, rampe, titube, tombe, se lève, court, grandit, se marie, et quitte la dépendance parentale. Croyez-vous qu’après plus de soixante (60) ans, l’Afrique peut et doit vivre sans prendre des directives des autres? Nous souhaitons que cessent et soient abrogés et dissouts, ces accords de dépendance postcoloniale qui nous lient à la France.
Une monnaie africaine
Nous voulons une monnaie qui est la nôtre, ce qui n’est pas le cas en ce moment, que notre banque centrale soit notre banque centrale à Yaoundé, que prenne fin la domination et l’asservissement de l’Afrique. Le Cameroun veut devenir BRICS. Certains, nous le savons, viendront s’agenouiller, pavaner, quémander, jérémiader de vous, tout en vous promettant de garder le statu quo, ils se trompent et vous trompent.
La voie de la réelle émancipation, de la liberté est inexorable, donc définitive.
Le pardon est l’arme des forts ; nous avons été humiliés, méprisés, nos institutions ont été regardés avec dédain, d’une manière infantilisante, mais nous sommes restés stoïques, nous avons avalés les couleuvres, nous savions que les États ne sont pas les hommes mais, les institutions bâties sur des systèmes solides.
Oui nous avons pardonné, car nous savions que tout cela, c’était des épiphénomènes, il n’y a que ce qui est bâti sur du roc que le vent ne bouge pas, on dit que vous êtes un grand maitre, mais un grand maitre ne craque, il plie mais ne rompt. Vous savez que pour que tout soit clair, il faut voir les choses dans un bon angle.
Freud disait que l’imitation est l’art suprême de l’enfant. Il peut être dit aussi, en le paraphrasant que l’imitation est cependant, l’art suprême de l’africain ; Quel esclavage mental ! L’Occident impérial est-il en train de craquer dans de nombreux pays! La question mérite d’être posée, au vue de l’actualité: la présidence Biden et ses nombreux ratés, la fragilité politique et économique d’Emmanuel Macron , on voit que les extrêmes dans les derniers élections législatives, le départ forcé de Boris Johnson au Royaume-uni, les saccages aux Pays-bas, en Italie, en Pologne , la crise du gaz et du pétrole en Allemagne, le socle granitique du développement en Union Européenne, on n’oublie pas l’assassinat du premier Ministre japonais Shinzo Abe, la descente paraît inéluctable , quoique lente; on dira: Impérial et Post Impérial.
Le pouvoir dans les mains incompétentes, n’est que ruine, votre parole se délite, nous le vivons, mais nous le savons aussi, à quoi nous en tenir, car la démagogie folle afin de s’attirer les partenaires, ou les alliés, est une plaie mortelle pour les démocraties occidentales. Un enseignant de classe de troisième nous a appris que le mécanisme de prédation des richesses africaines mise en place consistait à gérer les devises générées par les économies de la Banque de France ; il appelait cela le cycle de décolonisation –néocolonisation.
Vous me répondrez le 25 /7/2022 lors de nos rencontres.