Réserve de changes : une réforme de la réglementation en vue
La baisse des réserves de change de la Cemac, qui a failli provoquer fin 2016 la dévaluation du franc CFA, serait en partie due au non-respect de la réglementation de changes. «La position extérieure nette des pays membres de la Cemac continue de pâtir des pratiques peu orthodoxes des établissements de crédit», dénonce le directeur général des études, finances et relations internationales de la Beac.
Lors d’une réunion de concertation entre la Cobac, le régulateur du secteur bancaire de la Cemac et les responsables des établissements de crédits en activité dans cet espace communautaire, organisée le 27 juin 2018 à Yaoundé, Ivan Bacale Ebe Molina a notamment reproché aux banques des opérations de transferts entachées d’irrégularité et a déploré le non-rapatriement des recettes d’importation par le canal de la Banque Centrale. Pour comprendre l’ampleur du problème, il faut savoir qu’en 2017 plus de 37 % de demandes d’importation étaient irréguliers.
Pour résoudre ces, l’équato-guinéen a révélé «qu’une réforme de la réglementation des changes était en cours de finalisation». Selon nos informations la Beac envisage la création d’un guichet unique pour le rapatriement des recettes d’exportation. Objectif: contraindre les opérateurs économiques à s’aligner sur l’intermédiation réglementaire et compétente de la banque centrale dans les transferts internationaux.
D’autres mesures correctives devraient accompagner la précédente. Il s’agit de la lisibilité des délais de traitement des opérations de transfert et de rapatriement des fonds, de la notification des motifs de rejet des opérations liées aux comptes en devises des résidents, de la définition de la notion des avoirs injustifiés, du besoin de formation et d’accompagnement des établissements par la Banque centrale.
Zacharie Roger Mbarga