Réforme scolaire au Cameroun : solutions pour donner un sens à l’école
Pour le Centre d’analyse et de recherche sur les politiques économiques et sociales du Cameroun (Camercap-Parc), il faut renverser avec audace la donne actuelle pour se donner les moyens de la réussite de tous en 2035.
«Quelle école pour l’émergence du Cameroun?» La question du Camercap-Parc se pose à un moment historique traduit par «l’urgence d’une rupture». Selon le think tank qui propose une analyse construite sur une soixantaine de pages, le paradoxe est fort. Au Cameroun, les tendances qui animent les réformes scolaires et les injonctions adressées aux institutions d’éducation n’atteignent pas leurs cibles. Il faut donc, avise le Camercap-Parc, «casser pour ouvrir et non pour détruire». Cela passe par la prise en compte des difficultés des réformes actuelles, des réticences et des résistances qu’elles peuvent susciter. «À l’horizon 2030 et 2035, le Cameroun voudrait/devrait disposer d’une école qui satisfasse la demande sociale. La demande sociale pouvant être définie comme un ensemble de besoins de l’Homme nécessaires à sa survie pour son épanouissement. Elle peut être exprimée (santé, nutrition, éducation, habitat/Logement, communication, routes, etc.) ou non exprimée (non identifiée, mal connue ou non définie)», suggère le Camercap-Parc.
Scénario
En ce sens, une mise en agenda est vivement souhaitée. D’après la Note d’analyse de politique économique de janvier 2023, la démarche consiste à «restructurer et harmoniser les 2 sous-systèmes éducatifs camerounais et réviser les systèmes d’évaluation; instituer une régionalisation des pôles académiques en fonction du découpage en zones agro-écologiques; professionnaliser les enseignements dès le niveau primaire; donner priorité aux formations scientifiques et technologiques (STEM/STI); prioriser la formation à la citoyenneté et à l’éthique à tous les niveaux du cursus scolaire dès l’enseignement de base». Une telle approche, signale la Note, émerge de la conjonction de trois flux: celui des problèmes qui retiennent l’attention des décideurs, celui des solutions d’action publique existantes et enfin celui de la situation sociale qui traduit l’équilibre des forces en présence. De là, apparaissent plusieurs choses. La première: «la refonte du modèle éducatif bâtie sur le principe que l’offre de formation des enseignements». Elle devra permettre d’aboutir à un référentiel de métiers fondés sur l’ancrage socioculturel. Pour cela, il faudrait donc privilégier l’appui des CTDs qui elles, sont au contact des populations chaque jour et pourraient être le partenaire idéal pour le modèle de système éducatif à promouvoir. La seconde: il s’agit pour le Cameroun de disposer des ressources humaines dotées de compétences nécessaires pour conduire le pays au stade de pays émergent.
Jean-René Meva’a Amougou