Nouveaux chantiers de la BAD au Cameroun: priorité aux transports et à l’industrialisation
Les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en seront les principales bénéficiaires. Le Minepat a également obtenu de la Banque africaine de développement, des interventions dans les zones industrielles autour des ports de Douala et Kribi.
«Les orientations stratégiques du gouvernement camerounais consistent à faire un maillage territorial et à adresser les questions de fragilités. En insistant notamment sur les trois régions que sont l’Extrême-Nord, le Sud-Ouest et le Nord-Ouest». De la bouche de Salawou Mike Moukaila Bamidele, c’est l’une des principales conclusions à l’issue de la mission d’identification des projets prioritaires de la Banque africaine de développement au Cameroun (BAD).
Le chef de mission de la BAD et son équipe ont en effet achevé une semaine de consultations dans notre pays par une audience à Yaoundé avec Paul Tasong. Le ministre délégué représentait Alamine Ousmane Mey, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat). Il s’est une fois de plus fait le devoir d’insister sur les axes prioritaires de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30).
À l’effet de «positionner notre pays comme un hub industriel et de développement. Non seulement pour le Cameroun, mais également, pour l’ensemble de la région en termes d’intégration régionale», a souligné le dirigeant de la BAD. Son institution devrait ainsi pour les cinq prochaines années, axer prioritairement ses interventions dans notre pays sur l’industrialisation et les transports.
Transports
Le transport occupe une place de choix dans la réponse conjointe que le Cameroun et la BAD entendent apporter aux questions transversales de fragilités et de changements climatiques dans notre pays. «Le ministre leur a donné des orientations claires : transport multimodal, dans le but d’industrialiser notre pays et de faciliter l’intégration régionale. Une liste de projets a déjà été communiquée à la Mission de la BAD. Il est question désormais de les prioriser. Évidemment on prendra d’abord les projets les plus matures».
À en croire le directeur de l’Intégration régionale au Minepat, «il faudrait alors, parmi les priorités, adresser en même temps les questions de transport terrestre, maritime, fluvial et même de transport ferroviaire». Dorothy Bekolo indique enfin que «certains projets pourraient être financés en Partenariats public-privé (PPP) et d’autres en financements publics classiques».
Industrialisation
Dans la perspective d’articuler en projets de développement la vision du gouvernement camerounais, la mission de la BAD a eu des échanges avec plusieurs institutions. Parmi lesquelles les ministères de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), des Transports (Mintransports) et des Travaux publics (Mintp). Des discussions ont également eu lieu avec les maires des villes de Yaoundé et de Douala, ainsi qu’avec les autorités aéroportuaires et portuaires. L’industrialisation est également apparue au bout du compte comme une préoccupation majeure.
Le ministre Paul Tasong a en effet insisté «sur son importance, en particulier autour du Port de Kribi et du Port de Douala». Salawou Mike Moukaila Bamidele présente aussi d’ailleurs ces deux places portuaires comme des «pôles industriels». Puisque d’un côté, «le Port de Kribi, avec sa zone industrielle et logistique, va essayer de cristalliser cette approche. Tandis que de l’autre, le Port de Douala, avec son extension dans l’île de Manoka, compte avoir un projet en eaux profondes», indique le chef de mission de la BAD.
Au final, «nous partons vraiment satisfaits de cette clarté dans la vision du gouvernement, de ces priorités définies, de ces questions transversales de changements climatiques et de fragilités qui seront intégrées dans l’approche que la BAD va adopter pour soutenir le gouvernement du Cameroun», a-t-on appris de la délégation de la Banque africaine de développement en fin de séjour dans notre pays.
Théodore Ayissi Ayissi
Avec les projets intégrateurs que le gouvernement souhaite implémenter avec l’assistance de la Banque africaine de développement. Donc pour nous, cela a été une orientation très claire, sur comment à travers les projets d’infrastructures, apporter le développement dans ces régions fragilisées et qui à terme va résoudre le problème de fragilité. Ce qui est en droite ligne avec ce que la BAD conçoit comme projet de développement.
Nous partons vraiment satisfait de cette clarté dans la vision du gouvernement, de ces priorités définies, de ces questions transversales de changement climatiques et de fragilités qui seront intégrées dans l’approche que la BAD va adopter pour soutenir le gouvernement du Cameroun.