Un droit n’est pas une faveur

Par Jean-Claude Djéréké
Ses partisans et adeptes aiment dire et/ou écrire que Dramane Ouattara a changé positivement le visage de la Côte d’Ivoire en bâtissant des ponts et en bitumant les routes un peu partout. Ils appellent cela de la magie et insistent sur le fait que « le candidat de l’étranger » (dixit Laurent Gbagbo qui n’aurait jamais dû autoriser sa candidature à l’élection présidentielle) a pris les rênes du pays « dans un chaos généralisé ».
D’abord, est-il sensé de s’extasier devant des ouvrages qui, en plus d’être de très mauvaise qualité, ont reendetté le pays comme ce n’est pas permis ?
Ensuite, tout le monde sait qui causa le chaos dans le pays, qui était pressé d’occuper le fauteuil présidentiel avant l’inhumation d’Houphouët, qui laissa entendre qu’il frapperait le régime de Bédié, qui exigea une reprise de l’élection d’octobre 2000, qui promettait de mélanger le pays si sa candidature était rejetée, qui eut recours à des coups d’État contre Bédié, Gueï et Gbagbo.
Enfin, qu’est-ce qui nous dit que les Ivoiriens n’auraient pas eu plus tôt des ponts, routes bitumées et autres échangeurs de meilleure qualité si le père de la chienlit avait laissé Henri Konan Bédié, Robert Gueï et Laurent Gbagbo travailler en paix ?
Ouattara ne mérite donc aucune reconnaissance. On ne devrait pas non plus lui dire merci pour le retour des Ivoiriens qu’il a gardés en exil pendant 11 ans. Notre Constitution ne nous demande pas de nous agenouiller devant le violeur de cette Constitution. Rentrer dans son pays n’est pas une faveur mais un droit. Il n’y a aucun arrangement à faire avec celui qui injustement vous a obligé à quitter votre pays. Ceux et celles qui ont fait ce type d’arrangement sont coupables d’ignorance et d’indignité.
Quand la justice demande à un voleur de vous rendre votre montre et que ce voleur vous la restitue, allez-vous le remercier sous prétexte qu’il n’est pas bon d’être ingrat ? Si vous le faites, alors vous êtes tout simplement un imbécile.
Ceux qui sortent de prison 10 ans après y avoir été jetés et ceux qui rentrent d’un exil forcé, s’ils pensent qu’ils doivent remercier le dieu Ouattara, pourquoi ne lui expriment-ils pas leur gratitude pour l’air qu’ils respirent ? N’importe quoi !!! On dirait que certaines personnes marchent sur la tête, que leur bêtise est sans limites.

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