Manucure-pédicure : ça branche de plus en plus les hommes
En rendant les dames élégantes, ils prennent la main et le pied d’un secteur autrefois plus féminisé.
Les femmes s’arriment à la mode. La mode à l’heure actuelle, c’est la manucure et pédicure. Les mains et les pieds subissent les cures de jouvence. Elles traitent les ongles, taillent, liment, polissent, colorent et les vernissent. Plus loin, elles les remplacent par celles qui sont artificielles. Ce travail est désormais fait avec doigté par des hommes. Ils se sont rués dans le domaine pour chercher leur gagne-pain. Pour ceux qui n’ont pas les possibilités d’avoir un espace stable, ils le font de manière ambulante. Le 11 mai dernier au lieu-dit marché Mvog Atangana-Mballa (Yaoundé IV), les jeunes «esthéticiens» assis à l’air libre, prennent soin des ongles des femmes. Le choix de cette activité se résume au fait que «les femmes font la manucure-pédicure tous les deux ou trois jours. Bref, elles se mettent à jour au quotidien», explique Rodrigue Ndogmo. Le jeune homme a changé d’activité pour migrer dans les soins des ongles des femmes. «Avant je vendais les chaussures à la friperie et j’ai basculé vers les soins des ongles des femmes parce que c’est plus rentable», dit-il. Le jeune Fotso Kamla «esthéticien», a choisi ce métier comme tremplin «pour subvenir à ses besoins. Vu que le métier est rentable, il suffit de bien s’organiser pour bien s’en sortir, je fais ce métier à temps plein par manque des moyens pour poursuivre mes études à l’université. J’ai arrêté en première année Banque et Finances», raconte-t-il.
Le métier de manucure et pédicure est rentable, mais seulement il charrie de nombreuses difficultés, et railleries de certaines femmes exigeantes ou «malhonnêtes». Elles ne paient pas à un moment donné sous-prétexte que le travail est mal fait. C’est pourquoi Fotso Kamla suggère «aux jeunes de se former dans les centres agrées, afin d’ouvrir leurs structures, pour mieux travailler s’ils veulent ne pas travailler dans la clandestinité».
Revenus journaliers
La manucure et la pédicure permettent de nourrir les familles. Il y a de cela huit ans que Rodrigue Ndogmo fait ce métier. Pour ce qui est des revenus, ils dépendent de ce que les femmes veulent. Par jour, l’on peut avoir 5000 FCFA ou 10 000 FCFA et plus. Rien que la pose-gel c’est 5000 FCFA, pose-résine 10000 FCFA en montant, ça dépend de la fidélité du client. «Il suffit juste de connaître le travail et savoir accueillir les femmes, puisqu’elles sont nos cibles. Il faut user des méthodes et stratégies pour qu’elles acceptent le travail», explique-t-il. Selon Fotso Kamla, les revenus explosent pendant les périodes des fêtes toute la période de décembre, le mois de mars. «Durant cette période, on est saturé, je peux travailler 25 000 FCFA et 50 000 FCFA par jour», fait-il savoir. Et également, pendant les vacances, les universitaires aussi sont à la page. «À la vérité, c’est un métier rentable, il n’y a pas de sous métier, il permet de s’auto-employer, d’être autonome. En revanche, il faut bien se former pour jouir de ce métier qui n’est pas exempt de difficultés», conclut-il.
OM