INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

L’Afrique centrale face au défi de l’adaptation aux nouvelles réalités économiques

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) fait face à au moins trois crises. 

Daniel Ona Ondo, président de la Commission de la Cemac

«Une crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus, un choc sécuritaire lié à la piraterie dans le Bassin du Congo et un choc économique lié à la baisse des revenus des matières premières», a indiqué à ce sujet Daniel Ona Ondo, le président de la Commission de la Cemac. Le responsable communautaire prenait part aux travaux de présentation du rapport de la Banque africaine de développement (Bad) sur «les perspectives économiques en Afrique centrale en 2020». De ce qu’il ressort du rapport présenté en visioconférence le 16 juillet dernier, la sous-région Afrique centrale devrait procéder à «la mise en œuvre de programmes de développement des compétences et des capacités nouvelles adaptées aux réalités économiques, qui s’appuient sur les deux piliers principaux du capital humain : l’éducation et la formation d’une part, et la santé et la protection sociale, d’autre part».

Les recommandations de la Bad reposent sur un postulat exprimé par Emmanuel Pinto Moreira. Selon, le directeur du Département des économies‑pays à la Banque, «lorsqu’il y a une crise, il y a aussi des opportunités et la région peut profiter de cette situation pour renforcer son système de santé, maintenir la stabilité macroéconomique, renforcer l’intégration qui est une nécessité et investir dans le capital humain».

Dans son rapport en effet, l’institution bancaire revient sur un certain nombre de pesanteurs dont l’absence de diversification et partant, la trop forte dépendance de la sous-région à l’égard de certains partenaires et de certains produits. La Bad s’afflige notamment de «la faiblesse du capital humain, du manque d’emplois décents et de compétences appropriées, qui sont autant de défis majeurs». Toutefois, l’institution se garde bien de loger tous les pays à la même enseigne.

«Les pays « agricoles », Cameroun, RCA, RDC et Tchad ont de faibles taux de chômage, mais des taux très élevés de sous‑emploi et de vulnérabilité. Tandis que ceux « pétroliers », Congo, Gabon et Guinée Equatoriale ont des taux de chômage relativement élevés, mais avec une précarité plus réduite», a donc fait savoir à ce propos la Bad. L’institution à travers son représentant en Afrique centrale, Solomane Koné, a d’ailleurs été invitée à réinvestir dans l’éducation et la santé.

Théodore Ayissi Ayissi (stagiaire)

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