Journée internationale de la liberté de la presse : ligne d’horizon tracée contre la désinformation
Sur les enjeux liés à la diffusion des fake news et les best practices en vue d’une utilisation raisonnée des réseaux sociaux par la presse camerounaise, une cinquantaine d’hommes et de femmes de médias ont été outillés à Yaoundé le 3 mai dernier.
Le contexte est bien symptomatique d’une époque, selon Mme Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel): «la déferlante des fake news et des buzz artificiels sont devenus monnaie courante avec l’anonymat que procure les réseaux sociaux». Et parce que des informations trompeuses et les contenus frauduleux proviennent des individus connus pour tordre parfois un peu trop le cou de la vérité, il vaut mieux s’en méfier. C’est le sens de l’atelier de sensibilisation des journalistes et acteurs de la presse nationale. Organisée dans la mouvance de la Journée internationale de la liberté de la presse par l’association «Médias, Médiations et Citoyenneté» (2MC), la session a vu la participation des chercheurs, analystes et autres spécialistes du secteur des médias. Dans une ambiance modérée par Alain Belibi (ancien journaliste de la CRTV), Valentin Zinga met en lumière les manipulations contraires aux intérêts de la presse au Cameroun. Selon le président de 2MC, les conséquences indirectes des fake news peuvent être délétères pour le journaliste et son employeur.
Pour sa part, Pr Daniel Anicet Noah démontre que «si les fake news échappent au piège de la censure publique et, pire encore, de la censure privée exercée sur les nouveaux espaces de discussion virtuels par les géants du numérique, elles disposeront des atouts nécessaires pour reprendre l’ascendant informationnel». «Il convient alors de poser des filtres et de prémunir une masse critique des dérives constatées aujourd’hui dans l’utilisation des plateformes numériques». Alors le contexte, dit Pr Daniel Anicet Noah, exige une réinvention des pratiques professionnelles. Car, «notre meilleure protection contre les fake news, je vous le dis avec la force de ma conviction personnelle, c’est nous les médias, nous les journalistes. Alors, il faut apprendre le métier et le comprendre dans toutes ses dimensions», martèle l’universitaire.
Bobo Ousmanou