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Fourniture de l’électricité au Cameroun : Que les privés se branchent au circuit

Ouvrir le secteur à la concurrence pour pallier les difficultés, c’est ce que suggère une étude du cabinet Dev2E International commise par L’Agence de Régulation du secteur de l’électricité (Arsel).

Photo de famille à l’issue de la cérémonie.

«Il est possible d’ouvrir le segment de la commercialisation, de la fourniture du courant au secteur privé». À la faveur de l’atelier de sensibilisation sur les résultats du projet de «Filialisation des Services de comptage de l’électricité au Cameroun ce 11 novembre 2021 à Yaoundé, Dibongue Kouo le conseille aux pouvoirs publics pour trouver une solution pérenne aux problèmes relevés dans la chaîne de comptage de l’électricité au Cameroun.

La raison: «dans 10 ans, le pays aura besoin d’au moins 3,5 millions de compteurs; la réalisation moyenne des nouveaux branchements est de 80 000 ces dernières années, et il faudra encore dix ans au secteur public pour doubler le nombre de clients facturés et combler le déficit en compteurs, estimé à 1,8 million». S’inspirant de ces projections établies par le ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee), l’économiste principal de l’énergie et chef d’équipe du cabinet Dev2E International souligne qu’«en l’état actuel, l’opérateur unique chargé de la distribution et de la commercialisation du courant à travers le pays ne pourra pas tenir».

Juste prix
«Dans les calculs qui ont été réalisés, on se rend compte qu’il y a des possibilités d’ouvrir au secteur privé, d’avoir des Camerounais qui investissent là-dedans, qui créent des emplois tout en maintenant le kilowattheure à un prix qui est abordable pour les populations», martèle Dibongue Kouo. À en croire Ernest Pilo, sous-directeur des Études et du Système d’information et de la Régulation, «l’idée du projet est que le consommateur paie le juste prix. C’est-à-dire maitriser sa consommation à l’avance, demander des informations sur sa consommation, limiter les requêtes liées à la facturation, à savoir les erreurs qui amènent souvent à l’estimation des consommations et créent souvent des différends».

Pour Georges Ngono Edzoa, le président d’ASCEEEL (Association de Défense des Droits des Consommateurs d’Eau et d’Énergie Électrique du Cameroun), «il est mieux pour les consommateurs justement par rapport au problème de réglage et du rendement de distribution. Ce projet vient donc améliorer cet aspect. Précisément parce que les compteurs intelligents sont meilleurs, malgré quelques défaillances. Ce qui intéresse encore tout de même le consommateur est la fiabilité de ce comptage», conclut-il.

État des lieux
Pertes techniques et non techniques, fiabilité des systèmes de comptages, déficit en compteurs, fraude massive, fronde des consommateurs… Sur le réseau de production, de distribution et de commercialisation de l’énergie électrique au Cameroun, les plaintes sont nombreuses. Pour les «court-circuiter» et trouver des solutions durables, l’Arsel a sollicité en 2018 une assistance technique auprès de la Banque africaine de Développement (BAD) en relation avec le programme «Fund for African Private Sector Assistance» (FAPA). Elle a de ce fait reçu un don de 291 millions FCFA pour le financement du projet de filialisation des services de comptage au Cameroun. Ledit projet, d’une durée de 18 mois, a pour but de combler le déficit de comptage dans l’industrie électrique camerounaise au moyen d’une assistance technique.

Olivier Mbessité

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