INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Financement de la Cemac : Une coalition autour de la TCI

Le plaidoyer de la Commission de la Cemac a en partie porté ses fruits. Le Conseil des ministres de l’UEAC a interpellé les États membres sur leur obligation de reverser intégralement ladite taxe à l’institution sous-régionale.

L’UEAC et la Commission de la Cemac sur la même longueur d’onde

«Je voudrais remercier tous les membres de gouvernement qui se sont déplacés, parce qu’ils ont montré qu’ils aiment la Communauté, et que c’est avec un budget réaliste que la Cemac peut aller de l’avant». Le président de la Commission de la Cemac est d’autant plus fier de l’annoncer qu’il vient de gagner la première manche d’une longue bataille. À l’en croire, «les ministres de l’UEAC ont lancé un appel à leurs collègues pour que la TCI soit libérée intégralement».

Le Pr Daniel Ona Ondo défend depuis toujours l’idée que «c’est une taxe affectée, une recette affectée qui doit revenir intégralement à la Communauté». Le dirigeant communautaire indique d’ailleurs à titre comparatif qu’«en Afrique de l’Ouest par exemple, elle est collectée à près de 80%. Alors qu’en Afrique centrale, elle est collectée dans les 40-50%, et cela empêche le travail de se faire correctement».

Pour le Pr Daniel Ona Ondo comme pour les ministres de la Cemac, il faut considérer que «18 structures émargent au budget général de l’UEAC, à l’exception de la BDEAC et de la Carte Rose». Ce qui est à leurs yeux le produit d’une réforme, se traduit également «Par une augmentation des charges et à contrario, un faible niveau de recouvrement de la TCI». Avec comme conséquence la difficile réalisation de la soutenabilité budgétaire.

L’appel du Conseil des ministres tombe donc à pic. Seulement, le président de la Commission de la Cemac pense qu’un niveau satisfaisant de recouvrement de la TCI ne pourra «être possible qu’à la faveur d’un changement notable des autorités financières des États membres pour une libération intégrale de la TCI collectée». Cela permettrait notamment de mieux adresser la question de la dette sociale de la Cemac.

Dette sociale
Il ressort du récent audit effectué auprès des institutions de la Cemac, «que le chiffre de la dette a été revu à la hausse». Cela dit, «sa prise en compte dans le budget 2022 reste au niveau de celui des prévisions de décembre». On entend ainsi dire à la Commission de la Cemac que cette dette sera «progressivement prise en compte dans les budgets des prochaines années». Une approche confirmée ce 28 février 2022 à Yaoundé par le Pr Daniel Ona Ondo.

Théodore Ayissi Ayissi

Alamine Ousmane Mey

«Des attentes et exigences au regard de l’efficacité et de l’efficience»

Le président du Conseil des ministres de l’UEAC et ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire

Nos mots de gratitude à l’endroit du président de la Commission qui a eu des propos aimables à l’endroit du chef de l’État, Paul Biya, dont l’engagement constant est celui de faire de notre Communauté, une Communauté de prospérité, une Communauté de développement, une Communauté qui gagne en lettres de noblesse au niveau de son image que nous voulons tous rayonnante. C’est sur ces mots d’espoir et d’engagement en matière de gouvernance, de gestion des finances publiques, en matière d’allocation budgétaire aux instances, en matière d’attentes et d’exigences au regard de l’efficacité et de l’efficience tant recherchées que je voudrais déclarer ouverts les travaux de cette session extraordinaire du Conseil des ministres de l’UEAC.

Pr Daniel Ona Ondo

«La dette sociale était au niveau des 35% du budget»

Le président de la Commission de la Cemac.

La dette sociale était au niveau des 35%. Cette dette sociale est une dette due, parce que ce sont des textes qui donnent des avantages à un certain nombre de personnalités. Mais nous allons un peu la raboter compte tenu du fait que cette dette est devenue tellement lourde qu’on ne peut pas la résoudre en moins d’un an ou deux.

Elle est lourde et elle ne tient pas seulement de cette mandature. C’est une dette qui date des mandats précédents. Pour votre gouverne, les chefs d’État avaient décidé à Ndjamena de raboter cette dette de 90%. Et les 10% n’ayant pas été payés, ils ont continué à prospérer. Donc nous allons mettre la réflexion en marche pour qu’on puisse la payer en un, deux, trois, quatre ou cinq ans. Tout le monde y trouverait son compte.

Propos recueillis par Théodore Ayissi Ayissi

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