Budget 2022 de la Cemac : Le feu vert du Conseil des ministres de l’UEAC
L’enveloppe budgétaire de 94 208 670 477 FCFA validée ce 28 février 2022 à Yaoundé, apparaît comme le bon compromis entre l’ambition de la Commission de la Cemac et l’exigence d’une prévision réaliste des ressources et d’une gestion efficiente de la dépense.

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) tient enfin son budget pour l’exercice 2022. Il est équilibré «en ressources et en emplois à la somme de 94 208 670 477 FCFA contre 89 224 324 973 FCFA en 2021, soit une hausse de 5,59%», relève le président de la Commission de la Cemac. Le Pr Daniel Ona Ondo prenait part ce 28 février 2022 à Yaoundé à une session extraordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC). Les travaux étaient présidés par le ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), président de l’institution sous-régionale. Alamine Ousmane Mey les a placés en début de session sous le signe «des considérations en matière de finances publiques, de gouvernance et de gestion de la dette».
À en croire le membre du gouvernement camerounais, «l’examen entamé en décembre 2021 et qui s’est poursuivi ce 28 février 2022», consistait surtout à veiller à ce que «ces ressources qui sont des deniers publics, puissent faire l’objet d’une meilleure utilisation et d’une meilleure affectation». Le Minepat s’est pour cela référé au «Sommet des chefs d’État du 31 octobre 2017 à Ndjamena, au cours duquel des mesures fortes ont été préconisées visant à davantage rationaliser la gestion de nos institutions, améliorer la qualité de nos dépenses et poursuivre le redressement économique, financier et social dans l’ensemble de notre sous-région».
Consistance
«Aucun chiffre dans le projet de budget de décembre dernier n’a été modifié», relève-t-on à la Commission de la Cemac. Et on brandit comme preuve non seulement l’absence d’une nouvelle réunion du Comité inter-États des experts de la Cemac, mais aussi le montant global identique de l’enveloppe budgétaire validée. Autrement dit, «les prévisions de financement par la Taxe communautaire d’intégration (TCI) sont toujours estimées à 64 459 559 000 FCFA dont 28 583 534 000 FCFA au titre des arriérés. Les prévisions de TCI courante à recouvrer en 2022 sont également toujours estimées à 35 876 025 000 FCFA en dépit de son potentiel évalué à 97,31 milliards FCFA sur la base du volume attendu des importations dans la Zone Cemac», précise le président de la Commission de la Cemac.
Le Pr Daniel Ona Ondo souligne cependant qu’«en matière des charges, les prévisions sont en baisse, car elles intègrent les réductions effectuées sur les charges de fonctionnement des institutions communautaires». Le responsable sous-régional affirme ainsi que «nous avons eu mandat par les membres de gouvernement, de réduire les charges sociales pour permettre au budget d’être plus productif pour les populations. Les ministres ayant jugé à juste titre qu’il fallait revoir les hypothèses de base, parce que le budget doit être un budget réaliste et qui puisse correspondre aux attentes des populations».
Parlement communautaire
Ce budget doit désormais être défendu jusqu’au 8 mars prochain devant le Parlement communautaire. Il prend en compte tous les enjeux majeurs de la Communauté à l’instar de «l’accomplissement de l’intégration, la diversification de nos économies, du mieux-être et du mieux-vivre des populations à la base», a laissé entendre le président du Conseil des ministres de l’UEAC. Le budget 2022 de la Cemac porte à ce titre les ambitions de 18 «organes, institutions, institutions spécialisées et agences d’exécution de la Communauté à l’exception de la Bdeac et de la Carte Rose, sans oublier les peuples biens chaleureux de la Cemac», a complété le Pr Daniel Ona Ondo.
Théodore Ayissi Ayissi