Crise anglophone Encore un chef assassiné, la vie de trois autres en pointillée
L’irréparable s’est produit après l’enlèvement à Buea ce 13 décembre de trois gardiens de la tradition parmi lesquels Chief Ngale Ikome, par des hommes armés non encore identifiés.
La région du Sud-Ouest en général et le village Dibanda autrement appelé Mile 14 Buea en particulier, est en émoi. Et pour cause, Chief Ngale Ikome, chef dudit village a été froidement assassiné par des hommes armés non encore identifiés. En effet, Chief Ngale Ikome avait invité dimanche dernier 13 décembre 2020, ses pairs à l’inauguration d’une nouvelle maison qu’il venait de bâtir au sein de son palais. Ses collègues, chefs des villages Lower Bokova et Lower Bolifamba avaient devancé les autres chefs attendus à cette cérémonie. C’est ainsi que des hommes armés ont fait irruption au palais de mile 14. Ils ont enlevé non seulement chief Ngale Ikome mais aussi ses deux pairs des villages voisins. Tous trois ont été conduits et gardés en captivité en brousse. Selon certains témoignages, les trois chefs ont été torturés et molestés. Comme si cela ne suffisait pas, a-t-on appris, les ravisseurs ont étranglé Chief Ngale Ikome. Ce dernier a rendu l’âme avant d’être abandonné dans une vallée. Après leur forfait, renseignent d’autres sources, les ravisseurs auraient joint au téléphone le Chairman du conseil traditionnel du village Dibanda, lui intimant l’ordre d’aller ramasser les restes de son chef. C’est le corps inerte sans vie de Chief Ngale Ikome qui a été extrait de la vallée. Ramené au palais la dépouille a été conduite et déposée à la morgue à Buea.
Les deux autres chefs de Lower Bokova et Lower Bolifamba restent introuvables. Ils sont toujours en captivité entre les mains de leurs ravisseurs. Sont-ils vivants ou morts? Difficile à affirmer ou à infirmer. Toujours est-il que la population de la cité capitale du Sud-Ouest n’en revient pas. C’est la consternation générale, ce d’autant qu’une ombre épaisse enveloppe et entoure le sort des deux autres chefs encore en captivité. Chief Mafany Njie, président de la conférence des chefs du Sud-Ouest condamne avec la dernière énergie cette tuerie barbare et enlèvements lâches de ses pairs.
Par ailleurs dans le Nord-Ouest, Fon Viyouf Nelson Sheteh, chef du village Kedjem Ketinguh (Small Babanki) dans le département de la Mezam a été kidnappé samedi dernier 12 décembre. A en croire certains habitants de Small Babanki, c’est à bord d’un véhicule blanc que les ravisseurs sont arrivés à la chefferie. Ils ont enlevé le roi avant de le conduire vers une destination inconnue. Au moment où nous mettions sous presse, aucune nouvelle ne filtrait sur le lieu de sa captivité encore moins sur le traitement qui lui est administré. Une semaine après la tenue des élections régionales où des chefs et Fons ont porté certains de leurs pairs aux Conseils régionaux, on observe un regain d’insécurité avec pour cible les gardiens de la tradition. On se souvient également qu’en début de semaine dernière, des séparatistes avaient pris à partie le domicile du maire Peter Chenwi de la commune de Bamenda 2è. Ils avaient incendié ce domicile prétextant qu’il avait conduit la délégation des conseillers municipaux de Bamenda 2è aux urnes le 6 décembre pour l’élection des membres du Conseil régional pionnier.
Zéphirin Fotso Kamga