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Peines alternatives au Cameroun : L’Union européenne roule pour leur application

Elle soutient la demande de la société civile en faveur de l’amélioration de la situation carcérale.

 

Pour une large part des chercheurs en criminologie, les solutions alternatives à la prison sont particulièrement pertinentes dans le cas de peines courtes, où la prison risque de devenir contre-productive. Après quelques mois de détention, la personne qui sort de prison a perdu son emploi et voit son insertion sociale diminuer, ce qui augmente ses chances de retomber dans la délinquance, créant ainsi un cercle vicieux. À Yaoundé le 9 décembre 2020, plusieurs organisations de la société civile camerounaise ont scandé cette approche. Selon elles, la faillibilité du système pénitentiaire a été démontrée et le besoin est urgent de repenser la peine et ses effets sur la société. «De même, la probabilité de mise hors de cause de la personne poursuivie au bout de l’instruction est un facteur d’aggravation de la violation des droits du détenu provisoire ; surtout lorsque l’on sait que l’article 236 du Code de procédure pénale, qui institue une indemnisation en raison d’une détention provisoire ou d’une garde à vue abusive, n’a encore jusqu’ici reçu aucun commencement de mise en œuvre au Cameroun», étale Mathurin Mbé, juriste.

Accompagnement
Pour sa part l’Union européenne (UE) accompagne le plaidoyer porté par des acteurs non étatiques en faveur de la signature, en urgence par le chef de l’État, du décret d’application des peines alternatives au Cameroun. Sur sa page Facebook officielle, l’UE se déclare prête à : «agir en urgence pour la signature d’un décret d’application des dispositions du Code pénal sur la mise en œuvre des peines alternatives ; à mettre en place les structures nécessaires à cette mise en œuvre ; à faire de la construction de prisons plus décentes, une priorité dans le budget à venir; mettre en place un programme de renforcement des capacités des magistrats à l’application des peines alternatives dès la publication du décret d’application ; à intégrer la dimension genre dans l’application des peines alternatives et à organiser une concertation préalable entre tous les acteurs de la chaine pénale pour qu’ils participent à la rédaction du décret d’application».

Jean-René Meva’a Amougou

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