Covid-19 : L’avenir de la jeunesse hypothéquée
Entre les systèmes éducatifs perturbés du fait de la fermeture des écoles et universités, les emplois supprimés, se dessine une incertitude pour cette catégorie de personnes.
Pour limiter la propagation de la pandémie sur leurs territoires, les pays infectés par le virus ont décidé de la fermeture des établissements de formation, tous niveaux confondus. À cela, s’ajoute la fermeture des entreprises pour des raisons économiques et/ou de respect de la prescription du confinement, mesure anti-Covid-19. Si elles ont permis de limiter la course folle du coronavirus, ces mesures ont affecté les jeunes travailleurs ainsi que ceux en situation d’apprentissage. Ce qui augure des lendemains moins prestigieux pour cette catégorie de personnes.
Éducation
C’est précisément ce qu’indique l’Organisation internationale du travail (OIT). Dans son rapport intitulé « Les jeunes et le COVID-19: impacts sur les emplois, l’éducation, les droits et le bien-être mental», l’instance internationale, à travers l’Initiative mondiale sur des Emplois décents pour les Jeunes ( réalisée entre Avril et Mai 2020) des jeunes, expose les revers de cette pandémie sur la tranche de la population dont l’âge varie entre 18 et 29 ans.
Selon cette étude, un grand nombre de jeunes apprenants n’ont pas suivi de cours depuis la fermeture des écoles et universités ( 44% des jeunes étudiants des pays à faible revenu, 20 % dans les pays à revenu intermédiaire et 4 %des pays à revenu élevé). Cette situation, prévient l’OIT, risque d’entrainer «une réduction des possibilités de croissance et de développement des jeunes et un risque accru de décrochages scolaires, notamment dans les pays à faible revenu, où certains étudiants, surtout des femmes, risquent de ne pas pouvoir retourner à l’école à cause d’une diminution des revenus des ménages et de la nécessité d’assurer leur subsistance ».
Dans ce sillage, les étudiants et les personnes en fin de cycle d’étude dans le supérieur s’avèrent être les plus impactés. Parce que leurs études ont été interrompues, pour la plupart, ils «risquent d’être mis à l’écart des systèmes d’apprentissage formels ou informels et sont susceptibles, en conséquence, d’avoir plus de mal et d’avoir besoin de plus de temps pour assurer la transition vers l’emploi et un travail décent», indique le rapport.
Emplois
La pandémie fait de lourds dégâts chez les jeunes en détruisant leurs emplois et en compromettant leurs perspectives de carrière. Ainsi, l’OIT estime que «la crise de la Covid-19 va créer plus de problèmes aux jeunes sur le marché du travail : pour les demandeurs d’emploi, le manque d’offres d’emploi va aboutir à une transition école-travail plus longue, alors que les jeunes risquent de perdre leur emploi dans la vague de licenciements actuelle et l’effondrement des entreprises et des start-up ».
Avant le début de la pandémie, à l’échelle mondiale, 178 millions de jeunes travaillaient dans les secteurs les plus sévèrement touchés par la crise : l’hébergement et la restauration, le commerce de gros et de détail, les industries manufacturières, l’immobilier et d’autres activités commerciales. Mais actuellement, ce n’est plus le cas. Un jeune sur six (17%) qui travaillait avant le début de la crise a complètement cessé de travailler. Il s’agit particulièrement des jeunes travailleurs âgés entre 18 et 24 ans, ainsi que ceux qui occupent des postes de personnel de bureau, de services, de ventes, etc. Le temps de travail des jeunes travailleurs a diminué de deux heures par jour (25%) occasionnant la baisse de leur revenu. Près de 42% d’entre eux l’expérimentent par ces temps de crise.
Joseph Julien Ondoua Owona, stagiaire