INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Cemac: les banques boudent la 2ème émission des bons de la Beac

La Banque des États de l’Afrique centrale (Beac) vient de lancer une série de trois émissions de bons, d’une valeur nominale d’un million de FCFA, et d’un montant de 50 milliards de FCFA chacune. La première opération lancée le 18 mars 2024 dispose d’une maturité de 28 jours et d’un taux d’intérêt nominal de 3,50%. La deuxième opération est prévue pour le 25 mars 2024 et la dernière, le 1er avril 2024 ; avec maturité de 14 jours, pour un taux d’intérêt de 2,50%.

Après la première émission du mois de février 2024, finalement déclarée infructueuse, celle du 18 mars 2024 qui portait sur les titres de 28 jours de maturité, s’est soldée par une offre globale de 2,5 milliards de FCFA sur les 50 milliards recherchés. Ce qui correspond à un taux de couverture de 5% de cette offre.
Alors que la Banque centrale proposait 3,5% d’intérêts aux banques pour ponctionner 50 milliards de FCFA dans leurs coffres forts, les établissements de crédit ne lui ont offert que 25 milliards de FCFA. Les résultats de l’opération publiée par la Banque centrale révèlent que sur la cinquantaine d’établissements de crédit en activité dans la zone Cemac, un seul a participé à cette émission des titres de la Beac.

Ce taux de participation officiellement estimé à 2,7% démontre le peu d’intérêt des banques pour les émissions de bons Beac. Après la hausse des taux directeurs, la suspension des opérations d’injection de liquidité et l’intensification des opérations hebdomadaires de ponction de la liquidité bancaire, les bons Beac sont la nouvelle arme de la banque centrale pour essayer d’assécher les banques et restreindre l’accès au crédit. Objectif, réduire la part de l’inflation d’origine monétaire.

En gros, les émissions de bons de la Banque centrale, dont le but est de prélever la liquidité bancaire, moyennant une rémunération, ne remportent jusqu’ici pas de succès auprès des établissements de crédit de la zone Cemac.

Diane Kenfack

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