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Archives des ACTUALITÉ - Page 55 sur 56 - Journal Intégration

Journal Intégration

Catégorie : ACTUALITÉ

  • Traitement des questions humanitaires:Le plaidoyer de la Croix-Rouge Camerounaise

    Traitement des questions humanitaires:Le plaidoyer de la Croix-Rouge Camerounaise

    L’institution a achevé la semaine dernière par le journal Intégration une tournée dans les rédactions entamée le 28 mars afin d’accroître l’intérêt accordé à ces questions par la presse.

     

    Photo de famille au terme de la visite.

    Une date: le 10 avril 2018. Un lieu : la salle de rédaction de l’hebdomadaire Intégration. Un objet: une séance de travail entre Thierry Ndong Owona (le directeur de publication) assisté de son staff d’une part, et une délégation composée de trois officiels de la Croix-Rouge Camerounaise (CRC) d’autre part.

    La visite effectuée ce jour-là par le secrétaire général adjoint de la CRC et ses deux collaborateurs en charge de la communication était aiguillonnée par deux centres d’intérêt: faire plus ample connaissance avec le personnel du journal et arrêter les grandes lignes d’une collaboration en vue d’un meilleur traitement des questions humanitaires et des activités de la CRC.

    D’emblée, le patron d’Intégration a dit sa satisfaction de compter parmi les médias partenaires de l’organisme humanitaire. Thierry Ndong Owona a présenté au passage les grandes orientations éditoriales d’Intégration. Celles-ci, a-t-il dit, se déclinent en un travail de collecte et de traitement des actualités sous régionales et nationales. «Notre journal, comme son nom l’indique, est fortement intéressé par les problématiques d’intégration dans les grands ensembles communautaires délimités respectivement par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) et par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

    Dans l’espace médiatique camerounais, il fait figure de journal spécialisé édité en format tabloid, un magazine trimestriel, un journal en ligne et une présence avérée sur divers réseaux sociaux», a-t-il ajouté. Selon le directeur de publication d’Intégration, cette posture confère au journal le privilège d’être lu par près 10 mille personnes notamment grâce aux abonnés à sa version numérique et à sa présence dans les kiosques numériques. En fin connaisseur de la maison CRC (pour y avoir occupé le poste de directeur des relations publiques et de la communication), Thierry Ndong Owona a assuré ses hôtes de l’intérêt que son journal porte aux questions humanitaires.

    Belle brèche saisie par la Croix-Rouge Camerounaise. Aux allures de plaidoyer, la prise de parole du secrétaire général adjoint de la CRC a tourné autour des grands enjeux de la structure dont il s’est fait le porte-parole du jour. Il rappelle que la CRC est engagée dans un grand travail de rénovation de son activité avec plus d’efficacité, plus de communication de façon à renforcer la proximité avec la population. «C’est un axe que madame la présidente de la CRC souhaite voir se développer avec la presse et notamment Intégration», a-t-il laissé entendre.

    Raison pour laquelle séance tenante, un brainstorming a été animé autour des principes fondamentaux de la Croix-Rouge et d’autres aspects liés à la collecte et à l’analyse de l’information humanitaire. A la fin, le chef de la mission a suggéré «l’observation indépendante tant interne qu’externe ainsi que de la nécessité pour la presse de s’approprier l’approche de la CRC comme guide rédactionnel».

    L’échange a permis d’uniformiser la base commune de connaissances et de donner un cadre commun au travail de couverture des activités de la CRC. D’ores et déjà, la Croix-Rouge Camerounaise va bénéficier, à titre gratuit, d’une page dans le journal Intégration, une fois par mois, pour la visibilité de son action.

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • S.E. Stéphane Doppagne

    S.E. Stéphane Doppagne

    C’est l’ambassadeur de Belgique au Cameroun. Il vient de signer un protocole d’accord avec l’Institut français au Cameroun, pour un accompagnement plus personnalisé des étudiants désireux de continuer leur parcours académique en Belgique.

    Le diplomate a annoncé une série de mesures strictes de régularisation pour lutter contre la fraude, notamment l’usage des faux documents utilisés à l’appui des dossiers, les détournements de procédures pour ceux qui se font passer pour des étudiants et qui en fin de compte se retrouvent avec un statut de travailleurs. «L’objectif de notre campagne n’est nullement de couper les liens.

    Nous encourageons les migrations pour des raisons valables comme pour ceux qui partent réellement suivre des études. Mais lorsqu’il y a des abus et des fraudes, il faut à partir de maintenant décourager ceux qui ont des mauvaises intentions», a expliqué le chef de la mission diplomatique.

  • Mbalmayo: Au marché noir des armes à feu

    Mbalmayo: Au marché noir des armes à feu

    Malgré la mesure ministérielle interdisant les ventes d’armes et munitions de chasse, la filière affiche une bonne santé dans la ville et ses environs.

    Son pseudo est bien connu ici à Mbalmayo. Pourtant, il a fallu près de quatre heures pour voir «Bob Denard». Depuis quelques jours, apprend-on, la petite silhouette de cet homme se raréfie à Mbok-Kulu, un quartier enfoui dans l’extrême-sud du chef-lieu du département du Nyong-et-So’o (région du Centre). Ici, quelqu’un avise qu’échanger avec ce sexagénaire n’est pas une sinécure.

    Au motif qu’il a déjà purgé trois peines à la prison de la ville, Bob se méfie des inconnus. Vis-à-vis d’eux, il nourrit un préjugé tenace. «C’est toujours eux qui m’ont livré aux autorités…», obtient-on de ce personnage. En tout, c’est une âme fiévreuse, heureusement traversée ce 10 avril 2018 par un brin de sérénité. Malgré cela, il reste constant dans sa ligne de vie: parler peu, très peu, à un inconnu.

    Au final, Bob qui, ici à Mbalmayo et dans les contrées voisines, tient le rôle de magnat de la vente d’armes et accessoires de chasse, a le langage tout imprégné de prudence et de méfiance. Les questions, il les effleure simplement. Sa répugnance à s’étendre sur le format de ses activités depuis l’entrée en vigueur de la mesure ministérielle instruisant la fermeture des armureries se lit au bout de chacune de ses réponses. Furtivement, il lâche: «cette mesure du ministre… C’est comme vous voyez-là».

    «Back back»

    Que voit-on ? Des gens qui déambulent. Une colonne de cinq armureries juxtaposées. Trois d’entre elles appartiennent à Bob. Elles sont toutes fermées. Détendue, l’ambiance donne à voir plusieurs acteurs qui se mettent en scène. D’abord quelques conducteurs de moto-taxi qui, de temps à autre, s’arrêtent et repartent, non sans avoir causé avec Bob, en aparté. Ensuite, il y a une demi-dizaine de femmes.

    Elles travaillent pour Bob. A l’aide d’un code, elles apostrophent les clients venus s’approvisionner en munitions. Débarquant un à un, ceux-ci font figure de derniers acteurs. «Avant, le marché était florissant. Maintenant, nous ne vendons pas, tout est fermé comme vous le voyez», affirme pourtant un connaisseur.

    Captée par un ivrogne affalé à la véranda d’une armurerie, la seconde partie de ce propos est vite démentie. «Faux!», tonne le soulard, suffoquant d’apporter aussitôt une précision: «vous vendez dans le back back !» Si la trivialité de cette phrase est avérée, elle a néanmoins le mérite de tout dire en une seule fois. Et de fait, la préciosité des détails qu’elle insinue ouvre un vaste panorama.

    Discrétion

    Aujourd’hui, parler formellement de Mbok-Kulu comme haut-lieu de vente et d’achat d’armes et de munitions de chasse est presqu’insensé. Personne n’a laissé de trace, ce d’autant plus qu’à la préfecture du Nyong-et-So’o, l’on dit n’avoir aucune ligne des autorisations d’ouverture pour trois armureries sur cinq.

    Les démêlés avec le fisc, eux, se chiffrent à la pelle. Un nouveau décor s’est même imposé avec empressement quand des éléments de la compagnie de gendarmerie de Mbalmayo sont arrivés ici. C’était hier, précise-t-on. Ceux qui décrivent le business aujourd’hui le font avec une fâcheuse tendance à enjoliver le passé et noircir le présent.

    «Le marché de quoi… depuis que la mesure a été rendue publique. Avant, c’était le marché; maintenant, vous voyez quoi là ?», s’interroge Bob, entre deux cigarettes. Comme lui, clients et vendeurs feignent d’avoir rompu avec leurs activités en mettant en avant leur volonté de se conformer à la mesure ministérielle. Reste que dans le fond, leur premier principe opérationnel est désormais l’assurance de la confidentialité du client.

    Affirmée avec force ici, elle oblige les uns et les autres à se préoccuper de la provenance des acheteurs de munitions ou d’autres gadgets de chasse. A l’observation, des rapports directs sont établis entre eux. Selon un jeune moto-taximan, acheteurs et vendeurs de munitions de chasse ont pris langue dès lors que la mesure a été rendue publique.

    A ce jour, l’heure est à la rationalisation et à l’institutionnalisation de cette «nouvelle amitié». Les indices d’une telle mutation existent d’ores et déjà, comme en témoigne ce vendeur. «Du fait du nouveau visage de l’activité de vente d’armes et de munitions ici à Mbok-Kulu, dit-il, nous devons entretenir avec nos clients des rapports non pas formels, mais des rapports d’intérêts».

    Marketing direct

    La mesure des pouvoirs publics pèse-t-elle sur le business d’ici? «Pas tant que cela», répond un connaisseur de ce milieu. Aux effets directs (hausse des prix des cartouches du fait d’une prétendue pénurie) s’ajoutent aussi des effets indirects: concurrence accrue entre vendeurs.

    «En cette période de grande chasse dans plusieurs localités du Sud et du Centre, les chasseurs sont nombreux. Il faut aller les trouver en brousse», souffle quelqu’un. La situation a donc fait le lit d’une autre stratégie: le déploiement dans les villages environnants. Tous ou presque ont les moyens de s’y rendre et contourner, à leur manière, la mesure ministérielle.

    Dans cette nouvelle approche, ceux qui ne se gênent plus et se frottent plutôt les mains sont les prospecteurs. Ils écument les villes et villages éloignés, parfois jusque dans la région de l’Est. D’ailleurs un proche de Bob Denard dit plancher actuellement sur une check-list de chasseurs avec lesquels il pourrait désormais «collaborer».

    Pour se justifier, certains allèguent que leur activité est spéciale et donc plus difficile à réorienter. «Que faire des stocks de munitions? Si c’étaient des arachides, on les aurait mises en terre. Mais là, on est obligé de vendre dans le noir», dit une dame. Tenancière d’une armurerie ici, elle plaide pour une «autorisation spéciale» pour rouvrir sous une forme plus adaptée au contexte décrié par les pouvoirs publics.

     

    Jean-René Meva’a Amougou,

    envoyé spécial en Mbalmayo

  • 40 mille

    40 mille

    C’est l’estimation faite par l’Onu du nombre de déplacés internes dans les seuls arrondissements de Mamfe et Kumba (région du Sud-ouest), parmi les plus touchés par la crise anglophone.

    A en croire Allegra Maria Del Pilar Baiocchi, coordinateur humanitaire de l’Onu pour le Cameroun, il y a «de nombreux besoins humanitaires» pour les cinq millions d’habitants des régions anglophones du Cameroun. «Il y a beaucoup de questions sur l’accès», indique Mme Baiocchi.

    De fait, le gouvernement limite les possibilités de déplacement dans les deux régions soumises à des couvre-feux pour les civils et où les ONG sont rarement autorisées à se rendre.

     

  • Luc Magloire Mbarga Atangana

    Luc Magloire Mbarga Atangana

    «Importations de poisson : Mbarga Atangana au cœur d’une grosse mafia». Le ministre du Commerce (Mincommerce) refuse ce supplétif quelui a collé la une du trihebdomadaire L’Anecdote, édition du 12 au 15 avril dernier.

    Il s’en est d’ailleurs indigné à travers une mise au point, dont nous avons eu copie. Dans cette mise au point, Luc Magloire Mbarga Atangana rappelle que son département ministériel «n’est pas en charge du secteur de la pêche ou de l’élevage et n’interfère pas par conséquent, de quelque manière que ce soit, dans la délivrance des autorisations d’importations du poisson ou des produits carnés».

    Sans donner de détails, le journal affirme qu’un rapport de la douane accuse le Mincommerce d’utiliser les importations de poisson pour faire de l’évasion de capitaux. Accusation non fondée, martèle le ministre du Commerce.

     

  • 1 104

    1 104

    Tel est, selon l’Organisation internationale pour les migrants (OIM), le nombre de migrants camerounais rapatriés vers leur pays depuis juin 2017.

    La même institution onusienne informe que ceux qui sont de retour étaient soit en Libye, au Niger, au Mali ou en Mauritanie. Parmi les Camerounais rapatriés, apprend-on, au moins 18% sont des femmes. 13 d’entre elles étaient enceintes à leur retour.

    Il existe aussi des cas dits «vulnérables», comme les malades ou les enfants. Dans cette catégorie, l’on recense 85 enfants, dont 36 filles et 49 garçons. Avec le soutien financier de l’Union européenne au travers de son Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique, l’OIM affirme avoir mis en place un projet visant à soutenir le Cameroun dans la réintégration des migrants de retour.

    A la fin du mois de février 2018, ajoute l’OIM, «132 personnes avaient déjà bénéficié de l’assistance à la réintégration et commencé leur activité dans les domaines de l’agriculture, l’élevage, les services, la formation ou avaient reçu d’autres formes d’assistance, y compris un kit d’accouchement pour les femmes enceintes».

     

     

  • Sénat:Les candidatures à la succession de Niat se profilent

    Sénat:Les candidatures à la succession de Niat se profilent

    Quatre régions, à travers leurs élites politiques ou traditionnelles, manœuvrent en coulisses. Objectif: faire élire un des leurs à la présidence de la chambre haute.

    Marcel Niat Njifenji, partira, partira pas?

     

    Le décret du 12 avril 2018 est venu porter à cent, le nombre de personnalités qui siègeront à la chambre haute du parlement camerounais pour les cinq prochaines années. Malgré cette diligence présidentielle, la chronique électorale n’est pas totalement close. En effet, en application de l’article 15 de la loi du 27 octobre 2016 modifiant le règlement intérieur du Sénat, le président et les autres membres du bureau de cette chambre devraient être élus par leurs pairs dans les prochains jours.

    Dans cette perspective, la posture du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) ne l’oblige pas à inventer une nouvelle grammaire politique. Conforté par une solide majorité, le parti de Paul Biya est assuré d’occuper le perchoir. Mais, selon nos informations, ce qui peut apparaitre comme une formalité ne l’est vraiment pas. L’élan de cette formation politique, murmure-t-on en interne, est brisé par le contexte sociopolitique actuel jonché de revendications qui n’en finissent pas de rabattre les cartes.

    Désireuse d’être «représentée», chaque région avance doucement ses pions en coulisses, dans l’attente du jour de l’élection des membres du bureau du Sénat. Sur la foi des sources bien informées, la région du Littoral soigne ses réseaux. Face au ministre de l’Administration territoriale (Minat) le 11 avril dernier, les chefs traditionnels sawa n’ont pas uniquement appelé Paul Biya «à briguer un autre mandat à la tête du pays».

    La rencontre avec Paul Atanga Nji a également servi à la revendication. Pour les dignitaires Sawa, «le Littoral souffre d’un déficit de représentativité au plus haut niveau, par exemple au Sénat». Sur ce point, les chefs Sawa n’ont pas vu d’un bon œil le départ du Sénat de Peter Mafany Musongue, «pris comme fils du Grand Sawa» pour appuyer leur doléance devant le Minat.

    Crise anglophone

    Autre région qui lorgne le fauteuil présidentiel au Sénat, c’est le Nord-ouest. Là-bas, on fait remarquer que «les résultats du 25 mars 2018 offrent une occasion au RDPC de reprendre la main à travers une élection d’un fils du terroir au perchoir». Là-bas aussi, les désignations de Simon Achidi Achu et de Philemon Yang au poste de Premier ministre n’apparaissent jusqu’ici que comme des palliatifs provisoires, incapables de résoudre la question anglophone.

    «La présidence du Sénat ouvrirait une large zone de consensus entre l’opinion locale ; elle pourrait permettre d’imprimer à la vie politique un rythme apaisé, tranchant avec l’atmosphère de guerre civile larvée ou ouverte qui caractérise le Nord-ouest depuis près de deux ans», pense Neba Zacharias, un militant du Social Democratic Front (SDF).

    Dans l’Adamaoua où les conseillers municipaux ont, pour la plupart, voté pour les listes du RDPC lors des récentes sénatoriales, l’on pense que le perchoir attribué à cette région serait le premier acte d’un processus conduisant à l’«unité véritable du Cameroun». «Nous attendons que le Comité central nous appelle pour la communication des noms des représentants de notre parti politique au bureau du Sénat. C’est comme cela que ça se fait et nous l’avons toujours respecté parce que cela fait partie de la discipline du parti».

    L’élu RDPC qui a choisi de s’exprimer ainsi veut le faire sous le couvert de l’anonymat. Il souligne par ailleurs que les personnes proposées le sont sur instruction de la hiérarchie du parti. A l’Ouest, les élites politiques (RDPC) locales ne sont pas favorables au «jeu de chamboule tout».

    Au cours d’une réunion qu’elles ont tenue au quartier Tsela (Bafoussam), immédiatement après la nomination, par le chef de l’Etat, des 30 sénateurs restants, ces élites ont, pour la plupart, choisi de réaffirmer leur soutien à Paul Biya. Les coulisses révèlent que les noms de Marcel Niat Njifenji et d’Ibrahim Mbombo Njoya sont en voie d’être proposés au secrétariat général du RDPC. Avec en bonus le CV de chacun traduisant une expérience qui n’est pas seulement celle des honneurs.

    Mais «ce sont des figures politiques que ne tenaille pas ou plus l’ambition d’être ministre. Mais du haut de leur bonne connaissance des dossiers du pays, ils sont à même de tenir tête aux ministres», a fait savoir Mathurin Donfack sur les ondes de Radio Equinoxe le 14 avril dernier. Du point de vue de ce «militant engagé du RDPC», Paul Biya, son président, doit prendre cette lecture en compte au moment des arbitrages.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • 45 000

    45 000

    Voilà le nombre de tonnes de sucre disponibles dans les entrepôts de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam).

    Réunis en session ordinaire le 28 mars 2018, les administrateurs de cette filiale du Français Somdiaa ont estimé que ce tonnage équivaut à plus de 3 mois de la consommation nationale. Selon eux, la situation contraste avec les entrées de sucre dans le pays, constituées des importations et de la contrebande, estimées par la filiale à 40 000 tonnes, entre janvier et mars 2018.

    Pour Jean François Ntsama, directeur commercial de Sosucam, les importations officielles et la contrebande dans les régions frontalières du Nord et de l’Extrême-nord du pays ont pour principale conséquence, une baisse des livraisons de 6 000 tonnes de sucre par mois (200 tonnes/jour) alors que la campagne de production génère 700 tonnes/jour. Bien plus, cela met en danger près de 8 000 emplois directs et indirects dont la masse salariale annuelle est de 14 milliards de francs CFA.

  • Voie publique: Yaoundé a mal à ses feux

    Voie publique: Yaoundé a mal à ses feux

    Observé ces derniers temps, leur dérèglement créé plusieurs désagréments auprès des usagers de la capitale.

     

    Yaoundé, à une heure de pointe.

     

    Yaoundé, Place Ahmadou Ahidjo (communément appelée «Poste centrale»). «Ici, c’est une agora dangereuse. Une place publique où les usagers échangent des formules lapidaires chaque jour», décrit un officier du Groupement mobile d’intervention N° I. «Automobilistes ou piétons, chacun croit être prioritaire dès lors que scintille le vert… Pendant ce temps, de l’autre côté, c’est la même chose. Au final, d’interminables bouchons surtout aux heures de pointe», ajoute le flic. Un peu comme un pêcheur doit se préoccuper des marées, ce policier dit aussi gérer le dérèglement des feux de signalisation. A son avis, ces derniers sont devenus les mauvais alliés de la sécurité routière à cet endroit qui, selon l’ONG Centre d’études et d’expertise sur la mobilité et l’aménagement, accueille quotidiennement environ 05 millions de voitures et autant de personnes entre 07 heures et 10 heures.

    A ces chiffres, Diane Yemele, sa coordonnatrice, associe une moyenne de 06 accidents (toutes les heures) dus au dérèglement des feux de signalisation. «A divers carrefours de la capitale, dit-elle, la situation n’est pas très différente ; certains feux virent au rouge juste après 20 secondes. D’autres alternent le rouge et le vert dans le même laps de temps. D’autres encore sont éternellement au vert. Pendant que sur le flanc opposé du carrefour, c’est le jaune qui clignote». «Un désordre!», peste Rodrigue Tuenkam, un promoteur d’auto-école. A l’en croire, sur le plan international, on prévoit systématiquement un temps pour le feu rouge pour les autos, on ajoute du temps en fonction de la largeur de l’axe traversé. Il est anormal qu’un feu reste plus de 120 secondes au rouge à 07 heures et moins à midi, au même endroit.

     

    Explications

    A la communauté urbaine de Yaoundé (CUY) chargé de la gestion des feux de signalisation de la capitale, on relativise. «Ces chiffres ne disent rien sur le nombre d’accidents que ces carrefours auraient pu provoquer s’ils n’avaient pas été protégés par des feux de signalisation», allègue-t-on. Prétextant qu’on se trompe de débat, l’on assure que «ce ne sont pas les feux qui sont responsables des accidents de circulation : c’est le non-respect des feux par l’usager au carrefour». Tout au plus, l’on insiste sur les critères qui gouvernent l’installation de feux. «Ils sont basés sur le volume total des voitures et des piétons traversant un carrefour, les délais subis par les véhicules et les piétons venant des rues transversales et le nombre de collisions à ce carrefour. A la Place Ahmadou Ahidjo où les feux sont coordonnés, le feu vert d’une rue transversale pourra être retardé davantage afin de permettre un meilleur écoulement de la circulation dans la rue principale».

    Même si à côté on reconnaît toute l’urgence qu’il y a à repenser et favoriser une utilisation rationnelle et intelligente de tous les équipements de la route, afin de garantir à chacun les meilleures conditions de mobilité. Sur cet aspect, la CUY a déjà, apprend-on, lancé en procédure d’urgence, un appel d’offres national pour les travaux d’équipement en feux tricolores à certains carrefours de Yaoundé. Chiffré à 100 millions de francs CFA, ledit avis d’appel d’offres se résume au phasage actualisé et permanent (logigramme) des feux en fonctions du trafic du carrefour et des différentes heures de pointe.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • Fadimatou Iyawa Ousmanou

    Fadimatou Iyawa Ousmanou

    A 25 ans, cette originaire de la région de l’Adamaoua a été élue avec 20 voix contre 17 pour le candidat le plus immédiat, pour un mandat de trois ans, présidente du bureau exécutif du Conseil national de la jeunesse du Cameroun (CNJC). C’était le 1er avril 2018 à Yaoundé.

    Bachelière (option mathématiques et sciences physiques) à 16 ans, elle est titulaire de deux Master (télécoms et réseau et génie logiciel). Avant le CNJC, elle s’est beaucoup impliquée dans la vie associative: membre du bureau exécutif du programme américain Young African Leader Initiative (Yali) à Dakar, membre et point focal du Réseau des jeunes pour l’émergence de l’Afrique (RJEA), présidente de l’association «Ioummen» (Levons-nous en langue foufouldé), présidente de l’association Enfance sans frontière, membre du Forum des jeunes entrepreneurs et chefs d’entreprises d’Afrique… Au CNJC, son principal défi est de redorer le blason d’une institution au bilan fortement mitigé.

  • Opération Epervier: Comment les soutanes ont servi à des fugitifs

    Opération Epervier: Comment les soutanes ont servi à des fugitifs

    Avant le cas de l’abbé Alain Nkodo de fraîche date, de faux prêtres ont depuis été associés à la cavale de certaines personnalités soupçonnées de détournement de fonds publics.

    L’abbé Alain Nkodo: juste une réédition du manège.

     

    On pensait que le copyright de l’implication ponctuelle et tonique d’un prélat dans la fuite d’une personnalité ciblée par l’Opération Epervier appartenait à l’abbé Alain Nkodo. Que non! En aidant Basile Atangana Kouna (ancien ministre de l’Eau et de l’Energie) dont la cavale s’est arrêtée au «Command Guest House» de Bauchi au Nigéria récemment, le vicaire du sanctuaire Sacré-Cœur de Mokolo (Yaoundé II) n’a fait rééditer une pratique. Il s’agit de celle consistant à brandir la soutane comme étendard et permettre à certains «éperviables» de sortir facilement du pays.

    Selon nos sources, au moins deux d’entre eux ont sollicité les services d’un «prêtre» avant de se retrouver sous d’autres cieux. Il s’agit de Jean Marie Assene Nkou et Rodrigue Nsoé Mbella. Cité dans la foireuse affaire d’acquisition d’un avion présidentiel auprès de Boeing par l’intermédiaire de Gia International, le premier s’est servi d’un certain Jérôme Atangana pour s’envoler vers le Luxembourg via le Nigéria. Natif de la Mefou-et-Afamba (tout comme Jean Marie Assene Nkou), Jérôme Atangana, de son vivant, était très introduit dans l’archevêché de Yaoundé. «C’était un individu qui usurpait le titre d’abbé après son insuccès au grand séminaire d’Akono ; il avait curieusement des entrées au TCS et même auprès des archevêques», souligne-t-on aujourd’hui à la procure de l’archidiocèse de Yaoundé. En ces lieux, mention est également faite d’une enquête contre Jérôme Atangana («malheureusement abandonnée sans raison») après la fuite de Jean Marie Assene Nkou.

    Porté disparu alors qu’il était extrait pour l’instruction de son affaire au palais de justice de Yaoundé Centre-administratif, Yves Rodrigue Nsoé Mbella (coaccusé d’Urbain Olanguena Awono) a mis à contribution un faux prêtre de l’église catholique gallicane du Cameroun. Nos sources confient que sur la route de son exil, cet ancien prestataire de services au ministère de la Santé publique s’est servi de «Mgr Henri Batongue», prétendument vicaire de la paroisse catholique gallicane d’Awaè-Escalier (Yaoundé). «Il n’en était rien. Juste un personnage sans scrupules, poli comme un galet, engoncé dans une fausse soutane, entretenant des relations fondées sur l’idée qu’à travers lui, Dieu peut transformer les petits ruisseaux de détresse en une grosse rivière d’espérance», brosse-t-on dans les cercles des services spéciaux de la capitale. Aujourd’hui, en fuite lui aussi, de «Mgr Henri Batongue» serait en France.

     

    Image

    Ainsi, l’arrestation de Basile Atangana Kouna et l’interpellation de l’abbé Alain Nkodo ont le mérite de préciser le cap stratégique des «éperviables fuyards». En les prenant à leurs côtés pour leur servir d’épaisses cuirasses, les clients du TCS sont prêts à tout. «Dès lors que les rumeurs plus ou moins fondées commencent à circuler, ils réalisent que leur vie est à l’état brut et que même une faible marée est susceptible de tout emporter. Semblables à un oiseau à qui on aurait coupé les ailes, ils viennent s’échouer sur les pieds de vrais ou faux prélats et utilisent le reste de leur énergie à s’y agripper. Juste parce que chez nous, même devant les services de renseignements, les ministres du culte bénéficient de certaines dérogations. Alors, à bord d’un véhicule de quelqu’un qui veut fuir les effluves de la justice, le prêtre, vrai ou faux, sert de paravent crédible», analyse Dr Berthe Tchanga. Sur cette base, cette psychologue ne manque pas de faire le procès de l’Opération Epervier. «Parce que constituée d’un amalgame d’éléments hétéroclites les uns plus pertinents que les autres, cette opération induit des comportements qui donnent à voir ce que ressentent ceux qui, à tort ou à raison, sont indexés», dit l’universitaire. Elle étale surtout le fait que les « fuyards » qui mettent des prélats (vrais ou faux) dans leurs équipes de cavale sont dévorés par le souci de vite « sortir » et d’échapper à la justice.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Electricité : la fraude responsable à 80% de la mauvaise qualité du service

    Electricité : la fraude responsable à 80% de la mauvaise qualité du service

    La qualité du service malmenée par la fraude.

    Le chiffre a été rendu public à Yaoundé le 20 mars dernier par l’association Au service de défense des droits des consommateurs d’eau et de l’Energie Electrique au Cameroun (Asceeel-Cameroun).

     

    Le Cameroun a mal à son réseau d’électricité. «Cela est d’autant plus vrai que chaque jour, des raccordements frauduleux et risqués sont faits sur les poteaux électriques à travers tout le pays… Trop de fraude gâche la qualité du produit qu’on reçoit chez nous à la maison. D’où les baisses de tension et les variations constantes», explique Georges Ngono Edzoa, le président de Asceeel-Cameroun. Sur la base des éléments qui sont les siens, il établit que 80% de la mauvaise qualité du service offert par l’opérateur du secteur de l’électricité au Cameroun sont dus à la fraude et au vandalisme. Une assertion appuyée par René Essombe, responsable technique à Eneo Cameroun. Lequel présente les dangers et conséquences du vandalisme des installations électriques: «De plus en plus d’accidents d’origine électrique se produisent au Cameroun. L’année dernière, nous avons enregistrés 38 cas d’accidents avec 26 décès. En fin septembre par exemple, nous étions à 22 accidents avec 8 décès, soit en moyenne 2 à 4 décès par mois. Ces chiffres sont alarmants», s’inquiète René Essombe. A l’en croire, la fraude et le vandalisme sont aussi portés par une motivation, la recherche de sensations fortes. «Le vice a pris une nouvelle forme, spécialement dans les grandes métropoles où les suspects sont à la recherche de l’oxyde de magnésium, une substance poudreuse contenue dans les fils électriques. Au final, des conséquences désastreuses : l’électrisation, l’électrocution, l’incendie, l’explosion, les brûlures». Puis d’insister sur les causes des accidents électriques: des travaux non électriques effectués au voisinage des lignes électriques, des actes de vandalisme sur le réseau, l’utilisation des appareils défectueux, les installations anarchiques, l’occupation anarchique des couloirs électriques. Le vandalisme à la camerounaise se dessine dans les dernières statistiques. Deux pylônes tombés au début du mois d’avril 2017, privant pendant quelques jours le Réseau interconnecté Sud (RIS) des 88 MW de la centrale thermique de Dibamba, dans la banlieue est de Douala. La situation n’est guère enviable sur le Réseau interconnecté Nord (RIN), qui regroupe les trois régions septentrionales. Le top 10 des départements les plus touchés par ces actes en 2017 dans cette zone comprend tant des secteurs urbains à forte densité que des départements ruraux.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

     

  • Paul Atanga Nji

    Paul Atanga Nji

    Depuis qu’il a officiellement pris les rênes du stratégique ministère de l’Administration territoriale (Minat), on le voit de moins en moins sillonner, au volant de son 4×4, les pentes du Mont Fébé (Yaoundé).

     

    Là où il est plus présent, c’est dans la partie anglophone du pays. Non plus en va-t-en-guerre pour le compte de celui qui, le 02 mars dernier, a fait de lui le tout premier «anglophone Minat», mais en fils du terroir, multipliant les bons mots pour venir à bout de la crise sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. L’ancien banquier, né en 1960 à Bamenda, y prône le dialogue comme pierre philosophale contre le chaos. Mais après avoir joué la carte du déni sur le problème anglophone, Atanga Nji peut-il être convaincant en apôtre de la paix ? Là réside tout l’enjeu de la démarche de l’actuel secrétaire permanent du Conseil national de sécurité.

     

     

  • Accident ferroviaire d’Eseka: 300 millions de francs CFA réclamés à Orange

    Accident ferroviaire d’Eseka: 300 millions de francs CFA réclamés à Orange

    Eséka, le 21 octobre 2016.

    L’argent représenterait le contenu des comptes Orange money des victimes. Les ayant-droits entendent intenter un procès à la filiale camerounaise de la multinationale française des télécoms.

     

    Un peu plus d’un an après le drame ferroviaire ayant ôté la vie à 79 personnes et blessé 551 autres, la machine aux accusations continue de tourner à plein rendement. Cette fois, c’est Orange Cameroun qui est visée par une association dénommée «Contre 152» (en écho au train 152 de Camrail). Le 24 mars 2018 à Yaoundé, Marc Zenkeng, le président de ladite association, n’a pas manqué d’incandescence vis-à-vis la filiale camerounaise de la multinationale française des télécoms. A ses yeux, cette compagnie de téléphonie mobile mérite d’être trainée devant les tribunaux. En porte-flingue de «Contre 152», Marc Zenkeng dit que l’opérateur de télécommunications devrait reverser pas moins de 300 millions de francs CFA aux ayant-droits des personnes décédées, disparues ou blessées le 21 octobre 2016 à Eseka.

     

    Raisons et questions

    «Sur la foi des conclusions du cabinet (il refuse sciemment de le citer, NDLR) qui nous assiste, nous savons maintenant que sur les 79 personnes décédées et les 551 blessées, 402 étaient titulaires d’au moins un compte Orange money. Or leurs téléphones ont disparu», avance le président de «Contre 152». Il ajoute: «il a fallu une question, une seule question, pour que le gros chat donne quelques coups de griffes bien sentis à ces gens». La question, apprend-on, avait été posée à Elisabeth Medou Badang, le 04 janvier 2018. Selon Marc Zenkeng, le cabinet commis par «Contre 152» voulait obtenir auprès de l’alors directeur général de Orange Cameroun, les dispositions prises par cette structure en cas de disparition ou d’incapacité du titulaire d’un compte Orange money au Cameroun. A en croire Marc Zenkeng, Elisabeth Medou Badang serait restée muette à propos. «Il y a un vide sur le sujet!», s’émeut-il, avant de s’interroger sur la destination de tels fonds. «Que devient cet argent tel que celui déposé dans leurs comptes par les morts d’Eseka ?».

     

    Agenda

    Ainsi, l’axe clé de la démarche de «Contre 152» est décliné. «Ce vide à lui seul constitue un lubrifiant essentiel pour mettre en marche la machine judiciaire», lance Maître Justine Kissop. Pour cette avocate au barreau du Cameroun, le montant exigé par «Contre 152» aurait même été sous-évalué du fait de la non prise en compte de l’hypothèse de «un mort, plusieurs comptes Orange money». «Au-delà, renchérit la juriste, ces 300 millions indiquent qu’il faut être indifférent aux cajoleries politiques constatées autour de l’accident de train d’Eseka». Suffisant pour annoncer une conférence de presse à Douala (région du Littoral) dans les prochains jours. «En ce moment-là, nous serons déjà en mesure de dire si quelqu’un d’autre opérant dans la téléphonie mobile et le mobile money doit aussi être attaqué en justice», assurer Maître Justine Kissop. Devenue notre, la question du «vide» évoquée plus haut a également été l’aiguillon de nos recoupements. Contactés à plusieurs reprises, les responsables de la communication d’Orange Cameroun n’ont pas donné suite

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • 1880: millions de francs CFA

    C’est le pactole généré par les industries extractives dans les caisses de l’Etat du Cameroun à la faveur de la signature de nouveaux contrats pétroliers et la promulgation d'un nouveau code minier
    Les billets de banque

    Après décompte, voilà le nombre d’athlètes attendus aux 20èmes Jeux scolaires au Cameroun, prévus du 02 au 08 avril prochain à Ngaoundéré (région de l’Adamaoua). Au chiffre ci-dessus, viennent se greffer 200 encadreurs et 60 jeunes officiels. Une semaine durant, les jeunes des établissements secondaires, des Enieg et des Eniet rivaliseront d’adresse et de talent dans un esprit de fair-play. Il s’agira de magnifier l’unité du Cameroun dans sa diversité, sous le thème: «Sport scolaire, vecteur du vivre ensemble». Ces informations viennent de Samuel Rigobert Mandeng, le président du bureau exécutif de la Fédération nationale du sport scolaire (Fenassco).

  • Diplomation à l’Université panafricaine:Cérémonie académique à gros enjeu diplomatique à Yaoundé

    Diplomation à l’Université panafricaine:Cérémonie académique à gros enjeu diplomatique à Yaoundé

    Pr. Joseph Vincent Ntunda Ebode face à la presse: l’université panafricaine, objet d’orgueil pour le Cameroun.

    La tonalité des discours prononcés le 31 mars 2018 à cette occasion a trahi la volonté des autorités camerounaises de célébrer leurs victoires sur certains pays africains.

    C’est un secret de polichinelle. La 3ème promotion  de l’Institut Gouvernance, Humanités et Sciences sociales de l’Université panafricaine a été adoubée le 31 mars 2018 au palais des Congrès de Yaoundé. A l’honneur cette année, quarante-neuf lauréats. Ils sont majoritairement issus du master en Gouvernance et intégration régionale (soit 38 étudiants, 14 femmes et 24 hommes). Dans l’effectif restant (04 femmes et 07 hommes), chacun a  obtenu chacun un master en Traduction et interprétation de conférence.

    Les heureux impétrants sont originaires de 22 pays membres de l’UA (Union Africaine) (Nigéria, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Ethiopie, Gabon, Ghana, Kenya, Malawi, Libéria, Mali, Mozambique, Ouganda, République Démocratique du Congo, Rwanda, Sénégal, Sierra Leone, Tanzanie, Tchad).

    Tantoh Neh Sheila) est le major de la promotion baptisée « Emergence de l’Afrique ». Cette Camerounaise, apprend-on, a obtenu une moyenne de 17,54/20 (moyenne supérieure à celles des majors des deux premières cuvées, 17,14 et 17, 22 respectivement).

    Le travail par genre révèle que cette 3ème promotion a été « dominée » par les dames.

     

    Volonté de prouver

    Présentée ainsi, la cérémonie de diplomation de samedi dernier au palais des Congrès de Yaoundé était parée des atours académiques. Sauf que les officiels, dans leurs différentes prises de parole, ont tramé celles-ci dans un phrasé à forte teneur diplomatique. Pour le Pr Jacques Fame Ndongo, « la cérémonie du jour prouve tout l’intérêt que le Cameroun accorde au projet de l’Université panafricaine ».  Le ministre de l’Enseignement supérieur  est d’ailleurs plus direct. Il pointe que « remporter le siège de l’université panafricaine face à la Tunisie, après  avoir gagné celui de l’Institut de Gouvernance, Humanités et Sciences sociales face au Gabon, a été une  double victoire sur le plan de la diplomatie universitaire ».

    Sur la même veine, le Pr Joseph Vincent Ntuda Ebodé, le directeur par intérim du pôle, affirme que « il est question pour le gouvernement camerounais d’offrir à cette 3ème promotion une cérémonie inoubliable et de  prouver aux autorités diplomatiques et académiques des pays membres de l’UA qu’ils mérite toute la confiance placée en lui pour abriter cet institut ».

    A croire que la question n’est pas d’abord académique mais politico-diplomatique et cela ne date pas d’aujourd’hui.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Pr Ivo Leke Tambo

    Pr Ivo Leke Tambo

    Cent millions de francs CFA, c’est le montant de la rançon exigée par les kidnappeurs de Pr Leke Tambo. Le préfet de Lebialem, Ungithoh Zachary Cheikoh, l’a déclaré sur les ondes de la CRTV radio en début de soirée du 18 mars 2018. L’administrateur civil relayait ainsi auprès de l’opinion publique nationale une exigence des membres d’un groupe sépartiste anglophone actif dans sa zone de commandement. Ungithoh Zachary Cheikoh dit l’avoir obtenue par téléphone. La veille, Pr Leke Tambo avait été enlevé en matinée, en route pour un meeting de soutien à Paul Biya suite à la nommination de Paul Tasong. L’universitaire, né il y a 67 ans dans le Lebialem, région du Sud-Ouest, est tombé, en même temps qu’une trentaine de personnes, dans une embuscade tendue par des individus non identifiés. C’était au lieu-dit Fondem dans l’arrondissement d’Alou, apprend-on. Au moment où nous mettions sous presse, rien d’officiel n’a filtré de ce kidnapping du président du conseil d’administration du Certificat général d’éducation du Cameroun (GCE Board) nommé le 29 janvier 2018. Par contre, la Division régionale de la police judiciaire du Sud-ouest annonce dans la matinée du 18 mars 2018 l’incendie du domicile de Paul Tasong, actuel ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du territoire (Minepat), nommé le 02 mars dernier. Le drame est survenu à Mmockmbie (Lebialem).

  • 54,2 milliards francs CFA

    C’est le pactole généré par les industries extractives dans les caisses de l’Etat du Cameroun à la faveur de la signature de nouveaux contrats pétroliers et la promulgation d'un nouveau code minier
    Les billets de banque

    Voilà le bénéfice réalisé en 2017 par la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS). La direction générale de l’entreprise explique que ce chiffre est en augmentation de plus de 6 milliards de francs par rapport au précédent exercice, où le bénéfice annuel était de 43,7 milliards. Ces performances, apprend-on, sont le résultat d’une série de réformes engagées ayant trait à la revalorisation des taux de cotisations sociales de 7 à 8,4% et à l’ouverture de l’affiliation aux particuliers y compris ceux ne disposant pas d’une rémunération mensuelle fixe.

  • Conseil ministériel: Le même discours sur la méthode et les priorités

     

    Le président de la République du Cameroun, Paul Biya a signé vendredi 02 mars 2018, des décrets portant nomination de nouveaux responsables au sein de son gouvernement. La liste des ministres.

    Le 15 mars au palais de l’Unité, Paul Biya, le président de la République n’a pas décliné dans son discours une nouvelle approche du travail au sein de l’équipe gouvernementale.

     

    Sur la forme, ce sera collégialité. Sur le fond, priorité est donnée à la performance. Paul Biya, le président de la République, a délivré jeudi dernier son discours de la méthode et fixé le cap de l’exécutif, lors d’un Conseil ministériel au palais de l’Unité. Se montrant soucieux d’éviter ou de limiter les couacs qui plombent son magistère, le chef de l’Etat a mis les points sur les i devant une équipe de ministres et secrétaires d’Etat majoritairement issus de son parti, le RDPC (Rassemblement démocratique du peuple camerounais). Parmi les règles de bon fonctionnement de l’exécutif, réaménagé le 02 mars 2018, figurent l’efficacité, la solidarité, l’esprit d’équipe, le respect de la hiérarchie… «Elles devront en tout temps et en toute circonstance, être les boussoles qui guident votre action. C’est également à cette aune que vous serez jugés», prescrit Paul Biya. On ne saurait mieux définir la méthode à laquelle le gouvernement, dans sa configuration actuelle, est astreint et condamné à se dévouer afin d’être le liftier de la croissance.

     

    Du réchauffé

    Dans cette optique, il est attendu de l’équipe Yang IV la poursuite de la mise en œuvre du programme conclu avec le Fonds monétaire international. Il est également urgent de finaliser la mise en œuvre des grands projets structurants, du Plan d’urgence pour l’accélération de la croissance et du Plan spécial jeunes. Dans le détail, le président de la République demande plus d’attention dans la mise à disposition des populations des services de proximité (eau, électricité, santé, infrastructures routières). Ce qui peut apparaître comme une subtilité est en fait une pointe avancée d’un projet politique encore balbutiant : la décentralisation. Le chef de l’Etat dit que «la création du ministère de la Décentralisation et du Développement local s’inscrit dans l’optique d’apporter une réponse rapide» aux demandes récurrentes des populations «d’être associées plus étroitement à la gestion des problèmes qui influencent directement leur quotidien». Il en attend, à brève échéance, des propositions détaillées et un chronogramme relatifs à l’accélération du processus de décentralisation en cours. Sur le plan du contenu, rien de neuf apporté aux mesures et directives déjà connues. «Le cadre est tracé, les objectifs fixés et connus. L’action doit se poursuivre résolument. Je le dis clairement. Nous devons faire plus. Nous devons faire mieux», avait-il déclaré lors du Conseil ministériel du 15 octobre 2015. Quatre ans auparavant (le 15 décembre 2011), le locataire d’Etoudi se montrait préoccupé par l’addiction camerounaise à la dépense publique. Il suggérait alors au gouvernement de se «désintoxiquer» au plus vite. Cette fois, il revient sur le même thème: «Je voudrais vous réitérer, très fermement, mes instructions sur la nécessité d’une utilisation rationnelle des ressources publiques, la réduction du train de vie de l’Etat et la lutte contre la corruption».

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Crise anglophone: Les séparatistes versent dans la contrebande

    Crise anglophone: Les séparatistes versent dans la contrebande

    Batibo, érigé en Far West.

    Pour financer leurs opérations, les groupes armés d’inspiration sécessionnistes se tournent vers la vente des produits contrefaits dans leurs zones d’influence.

     

    Trafic de cigarettes, de médicaments, de parfums, de vêtements et même de pièces détachées automobiles. Pour les groupes armés opposés aux forces de défense et de sécurité dans les régions du Sud-ouest et du Nord-ouest du pays, tout est bon quand il s’agit de financer leur déploiement sur le terrain. Selon des sources sécuritaires, les scènes des récents assassinats des gendarmes le démontrent. «Des échantillons et des emballages de produits contrefaits ont été prélevés sur place», affirme un cadre en service à la légion de gendarmerie du Sud-ouest. A en croire ce haut-gradé, il s’agit notamment de quelques boîtes d’une version falsifiée de «Augmentin comprimé» des laboratoires britanniques GlaxoSmithKline plc (GSK). Ailleurs, dans le Nord-ouest, d’autres sources indiquent que les cigarettes de marque «Aspen» sont devenues le marqueur des attaques dans cette région. Une récente enquête en flagrance a permis de faire tomber, dans le département de la Momo, un réseau de vente d’«Aspen menthol». «Les résultats de cette prise ont permis d’établir que la cheville ouvrière du trafic est basée au Nigéria», apprend-on. «Là-bas, un homme en lien avec les «Ambazonia defense forces» (un groupe armé dirigé par un certain Lucas Cho, NDLR), revendait ces cigarettes en quantités industrielles, générant un profit d’au moins 05 millions par jour. La notoriété de son commerce lui avait valu le surnom édifiant de «Mister Aspen»», informe une autre source.

     

    Indices

    Plus récemment, à Idenau (Sud-ouest), des cartons de parfums ont été saisis. «L’un des suspects, placé en détention par les services compétents dans cette localité, a reconnu appartenir à une chaîne logistique tapie dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et dont la vocation est de diversifier ou muter les sources de financement d’un groupe armé», indique une source à Interpol Cameroun. Une tentative de chiffrage opérée par cette institution internationale souligne qu’«environ 20% des sources de financement des organisations criminelles telles que celles qui se déploie dans les régions anglophones du pays proviennent de l’écoulement de fausses marques de cigarettes et de médicaments notamment». Le 09 mars dernier, le ministre de la Santé publique (Misanté) a publié des communiqués de presse. Dans ces documents, André Mama Fouda informe le public de la circulation de faux «Augmentin» et de faux «Cipzole forte» à travers le pays. Si l’alerte du Minsanté n’établit pas systématiquement le lien entre la contrebande des faux médicaments et la crise anglophone, elle ouvre au moins une grille d’analyse sur les faits et leur timing. «Remarquons ensemble la coïncidence des noms des marques de médicaments et la fréquence des assassinats de gendarmes qui veulent détruire les réseaux», indique Françoise Mouyenga, expert en questions de sécurité au Centre de recherche et d’études politiques et stratégiques de l’Université de Yaoundé II (Creps). Sous un prisme plus élaboré, cette universitaire parle de «terrorisme local», «celui de petits groupes armés sur la partie anglophone du pays, vivant de petits trafics, de commercialisation de contrefaçons, et plus actifs quand leur business fonctionne de façon optimale».

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Remap-Cemac :Le projet est entré en gare

    Remap-Cemac :Le projet est entré en gare

    Après une dizaine d’années d’activité intense dans la sous-région, il a pris fin le 23 mars 2018  à Yaoundé.

     

    Il n’en fallait pas mieux qu’un le séminaire de capitalisation  pour dresser le bilan et clôturer près de 10 ans d’activité  du  Projet de renforcement de la gouvernance des matières premières (Remap-Cemac). A Yaoundé, le 23 mars 2018, cadres de la Commission de la  Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), autorités de la Coopération allemande, partenaires au développement, ainsi que des bénéficiaires du projet, ont listé les acquis.

    On retient qu’en 10 ans, le Remap a engrangé de nombreux acquis et permis la réalisation de plusieurs actions. Il s’agit de la mise en place d’une académie des industries extractives de la Cemac, le renforcement des capacités des cadres de la Cemac dans les domaines de la gestion des connaissances et des relations publiques, la mise en place d’un système intelligent de gestion des connaissances au sein de la Cemac et une stratégie genre pour le même espace communautaire.

    Le Remap a permis également la mise en place d’une charte sur les politiques foncières en zone Cemac, l’intégration des États de la Cemac au processus de l’Initiative pour la transparence des industries extractives, le projet d’un code minier pour la Cemac, un réseau des journalistes d’Afrique centrale pour la gouvernance des matières premières.

    On note aussi son appui à la promotion de la participation de la Femme d’Afrique centrale au développement.  Cette initiative a intégré la précarité de la condition féminine et la faible prise en compte de son impact sur le développement de la sous-région. Le Remap a ainsi contribué à l’harmonisation du genre en zone CEMAC et les axes prioritaires de mise en œuvre dans le secteur minier.

    Selon Joseph Louis Mountapmbeme, représentant de la Commission de la Cemac, la pérennisation de l’activité du Remap-Cemac est assurée. « Un suivi  étroit est d’ores et déjà amorcé par le nouveau gouvernement de la Cemac », a-t-il dit au cours d’un point de presse donné à l’occasion.

    Lancé en 2008 suite à un accord-cadre entre le ministère allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ) et la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale ; le projet Remap avait pour objectif d’apporter un appui au renforcement des capacités organisationnelles et institutionnelles de la Cemac, dans le développement des politiques communautaires d’une part, ainsi que dans la transparence et la bonne gouvernance dans le secteur des industries extractives d’autre part.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

     

     

     

  • Mathias Eric Owona Nguini

    Mathias Eric Owona Nguini

    Le 08 mars dernier,   le fils de l’ancien ministre Joseph Owona a été nommé directeur du Centre d’études et de recherches en dynamiques administratives de l’Université de Yaoundé II-Soa par Jacques Fame Ndongo, le ministre de l’Enseignement supérieur. Autant dire the right man at the right place. L’ancien compagnon de Charles Ateba Eyene est en même temps secrétaire permanent du Cerdeps (Centre d’études et de recherches en droit, économie et politique du sport) et coordinateur scientifique à la Fondation Paul Ango Ela de la géopolitique en Afrique centrale (depuis 16 ans).

    Considéré par de nombreux journalistes comme référence en matière de sociopolitique et de conflits internationaux, nul ne nie son immense culture. Tant sa panoplie de connaissances embrasse l’histoire politique, la sociologie électorale, les luttes de classes…

    Pr Gottlieb Lobe Monekosso

  • 08 mars 2018 à Yaoundé: Le Minproff gagne le pari de la discipline

    08 mars 2018 à Yaoundé: Le Minproff gagne le pari de la discipline

    La fête était belle et disciplinée.

    Cette année, ce département ministériel a longtemps travaillé à l’avance dans la perspective d’un défilé millimétré sur fond glamour et angélisme féminin.

     

    Yaoundé, Boulevard du 20 mai 1972, il y avait un brouhaha dans les tribunes. Tant les femmes conviées en ces lieux par le protocole d’Etat n’en finissaient pas de converser. Cette année encore, le florilège de «bonne fête» ou «joyeuse fête à toutes les femmes!» avait régenté cet espace consacré aux occasions solennelles de la République. Aux premières loges pour agrémenter davantage l’événement, Mme Chantal Biya et le Pr Marie-Thérèse Abena Ondoua. De l’avis des observateurs, les exhortations à la discipline faites aux dames lors du lancement des activités de cette la 33è édition de la Journée internationale de la femme (placée sous le thème «Intensifier la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, renforcer le partenariat pour le pur le développement durable») ont porté des fruits. On se souvient que le 19 février justement, à l’Hôtel de Ville de Yaoundé, la ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), avait appelé les dames «à éviter de se mettre négativement en exergue sur la place du défilé».

     

    Sans forcer le trait

    Le «recadrage» souhaité par le Pr Marie-Thérèse Abena Ondoua s’est décliné en un tableau: celui des messages passés à travers chants et pancartes. Avec leur tonalité hautement patriotique, ces messages sont restés arrimés à l’actualité sociopolitique du pays. Bien que la scène du jour soit régie par des contraintes spécifiques, les thématiques véhiculées se sont ajoutées à l’impression ressentie d’une parade réglée comme sur du papier à musique. A la vérité, les cadres du Minproff ont travaillé en amont, notamment sur les liaisons de scènes.

    A l’épure géométrique des différents wagons, on pouvait juste voir une image ressemblant à une photo de montagne où, le premier plan s’étend au dernier plan et inversement. Le choix du Minproff a manifestement proposé une réalité en haute définition à l’aide des manipulations des rangs de nombreuses femmes, habillées sans extravagance, comme l’avait souhaité le Pr Marie-Thérèse Abena Ondoua.

    Pour commenter le défilé, des cadres de ce ministère parlent sous forme de métaphore, car «ce qu’on a créé est un monde sans hiérarchie, où tous les éléments picturaux sont aussi importants les uns que les autres, où le regard embrasse donc le détail et l’ensemble, le micro et le macro, en même temps afin de gagner le pari du recadrage de la fête».

    JRMA

  • Congrès du parlement: Le peuple se pique d’analyse

    Congrès du parlement: Le peuple se pique d’analyse

    S.E Paul Biya: du bon usage de la Constitution.

    décidément, en cette année 2018, Paul Biya, le président de la République, a choisi de jouer à fond des mécanismes constitutionnels à sa disposition.

    Vingt-deux ans après sa création, il a finalement nommé, le 07 février dernier, les onze premiers membres du Conseil constitutionnel. Pour ne pas faire les choses à moitié, le chef de l’Etat a (conformément aux dispositions de l’alinéa 4 de l’article 51 de la Constitution du 16 janvier 1996), instruit la tenue du tout premier congrès du parlement camerounais. Evénement inédit au Cameroun ce 06 mars 2018 au palais des Congrès de Yaoundé. Pour la première fois, sénateurs et députés se sont réunis dans une même salle, à la faveur de la prestation de serment de Clément Atangana et les 10 autres membres du conseil constitutionnel.

    Très imprégné de l’histoire parlementaire du pays, le Pr Samuel Efoua Mbozo’o clame que «le congrès, c’est une grande première». Justifiant cette affirmation, l’universitaire brandit le visage bicaméral du parlement actuel. A l’en croire, c’est lui qui confère toute une dimension politique exceptionnelle à cet événement. Au sein de l’opinion publique nationale, deux grilles d’analyses se bousculent. Nourries par l’actualité sociopolitique du pays, ces lectures se déclinent en querelles de chapelles. Certains s’en réjouissent, d’autres s’en inquiètent.

     

    Calculs politiques

    Dans certaines écuries politiques de l’opposition notamment, l’heure est aux plaintes contre «la trop grande verticalité du pouvoir» incarnée, d’après une poignée d’hommes politiques, par l’actuel locataire d’Etoudi. L’on accuse ce dernier de «placer ses hommes au gouvernement et dans les coulisses; notamment au conseil constitutionnel». Sur cette ligne-là, Edmond Bih, un membre du Social democratic front (SDF), estime qu’«en nommant les membres du conseil constitutionnel et en instruisant leur prise de fonction dans l’urgence des sénatoriales, Paul Biya ne cesse de renforcer sa position». Il estime d’ailleurs que celui-ci «s’est insidieusement produit en gloire devant les deux chambres réunies en congrès et s’est mis en scène avec un art consommé de sa puissance».

    Aux yeux de cet homme politique, en convoquant le congrès du parlement, «le chef de l’Etat vient de démontrer que sénateurs et députés sont des valets téléguidés pour adouber un conseil constitutionnel où les membres sont sans autonomie politique».

    En conséquence, le doute commence à traverser certains esprits sur les intentions de ce «président en majesté», comme le désigne Fifen Moussa, un membre de l’UDC (Union démocratique du Cameroun) dans le Mfoundi. Son point de vue trahit ses craintes vis-à-vis d’un congrès encadré par une ligne de la constitution de 1996. «Premièrement, dit-il, c’est politiquement creux en matière de promotion d’une démocratie parlementaire, pluraliste, ouverte et dynamique; le pays a besoin avant tout de réformes politiques structurelles. Les rédacteurs de ladite   constitution auraient dû intégrer aussi le devoir pour le chef de l’Etat de convoquer un congrès du parlement pour prononcer un discours de politique générale. Deuxièmement, c’est une manière de surfer sur la vague de défiance vis-à-vis des élites politiques candidates à la présidentielle».

     

    Sirènes douces

    Loin de l’humeur batailleuse de l’opposition, les actes présidentiels (la convocation du congrès précisément) semblent plaire à d’autres. Ceux-là ont des mots doux et des marques d’admiration pour le tout premier congrès du parlement au Cameroun. Ils considèrent que Paul Biya s’est finalement emparé de tous les leviers à sa disposition. «Tous légaux et constitutionnels, il faut le préciser, point de dictature là-dedans», indique le Pr James Mouangue Kobila. Commentant la tenue du congrès du parlement, le vice-recteur de l’Université de Douala ratifie de facto «cette application à la lettre des fondements de la République». Pour cela, l’universitaire pense que, eu égard à la cadence rapide des événements, le président de la République n’a fait que concilier trois qualités d’un homme d’Etat: une vision de l’histoire, le sens de l’intérêt national et le courage personnel.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Animbom Aaron Ankiambom

    L’enlèvement est devenu l’un des leviers utilisés par les activistes la crise anglophone. Celui de Animbom Aaron Ankiambom, le délégué régional des Affaires sociales pour le Nord-ouest (DRAS-NO) sonne comme une autre situation de crise au cœur de laquelle la vie d’un fonctionnaire est en jeu. Au moment où nous mettons sous presse, l’on est toujours sans nouvelle de ce commis de l’Etat. Toutefois, pour éviter de tels drames, les autorités compétentes sur le terrain se servent de pratiques invisibles pour ne pas démobiliser les autres fonctionnaires en poste dans les régions anglophones du pays. Toutes les techniques de surveillance se multiplient et se perfectionnent aussi bien pour prévenir les enlèvements et, de façon plus générale, de lutter contre le crime organisé. Après l’enlèvement du DRAS-NO survenu le 24 février dernier à Batibo, les services spécialisés se donnent une option de recherche permettant à la fois d’encourager les agents de l’Etat à rester en poste et de rendre compte de la multiplicité des dimensions et des enjeux qui se nouent autour de ces rapts perpétrés par les sécessionnistes.

  • Condition féminine : le Minproff, gardien bon œil

    Créé sous l’ère Biya, ce département ministériel mène son action sous l’aiguillon de deux programmes techniques et d’un programme support.

    Créé sous l’ère Biya, ce département ministériel mène son action sous l’aiguillon de deux programmes techniques et d’un programme support.
    Une tranche de vie au Minproff

    La Femme est à l’honneur ce 08 mars. Au Cameroun, cette journée est placé sous le thème «Intensifier la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, renforcer le partenariat pour le développement durable». Un libellé qui, de l’avis des observateurs, trahit toute l’attention que le gouvernement porte à l’égard de la gent féminine du pays.

    Au ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), un socle de travail est disponible. Il s’agit de deux Programmes techniques et d’un Programme support. Les trois outils permettent d’œuvrer à la fois pour la promotion de la Femme et du genre, le développement de la famille et protection des droits de l’Enfant et le développement institutionnel et la gouvernance.

     

    Concret

    Des nombreux éléments disponibles, on retient que le Minproff a été sur le front de la ratification et de la vulgarisation des principaux instruments juridiques internationaux et régionaux de promotion et de protection des droits de la femme (notamment la CEDEF et son protocole additionnel, la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et son protocole additionnel relatif aux droits de la femme en Afrique, le traité OHADA, etc.).

    En plus de son implication à la rédaction de quelques rapports (Rapport- Pays sur la mise en œuvre de la plateforme d’action de Beijing (Beijing +20 ; Rapport- pays sur les 12 domaines critiques de Beijing ; Rapport d’étapes de mise en œuvre de la Décennie de la femme Africaine 2010-2015), cette institution gouvernementale a également procédé à la mise en place de Points Focaux et de Comités Genre dans toutes les administrations publiques et parapubliques. Ceci à l’effet d’assurer le suivi de la prise en compte des besoins spécifiques des femmes dans la définition, la mise en œuvre et le suivi-évaluation des politiques publiques et les pratiques institutionnelles.

     

    Politique de proximité

    Difficile de ne pas mentionner la mise en place de 48 Comités Locaux de lutte contre les mutilations génitales féminines dans les zones foyers (Extrême-Nord, Sud-Ouest, Centre). Ceux-ci jouent en même temps le rôle de sentinelle, de brigades de dénonciation et d’unités de counseling, de sensibilisation et de plaidoyer à l’intention des acteurs. Ces structures de veille et de surveillance de proximité, qui fonctionnent en même temps comme un système d’alerte, s’intègrent dans la stratégie nationale de lutte contre ce fléau qui fait partie des violences faites aux femmes.

     

    Promotion économique

    Ici, on parle surtout de la promotion de l’entrepreneuriat féminin, du renforcement des capacités des femmes et de la réduction de la fracture numérique. Pour l’essentiel, l’on retiendra la mise en place de divers programmes et projets : le Programme d’Appui à la Promotion de l’Entreprenariat Féminin (PAPEF) pour un montant de 07 milliards, destiné au financement des projets économiques des femmes, avec un volet accompagnement des promotrices et formation des formateurs ; le Projet Genre et accélération de l’Autonomisation Economique des Femmes le long du Corridor Batchenga-Ntui-Yoko-Lena ; le Projet d’Alimentation en Eau Potable et Assainissement en milieu rural et semi urbain (PAEPA) ; la composante Genre du Projet d’Investissement et de Développement des Marchés Agricoles au Cameroun (Genre/PIDMA) ou encore la connexion des Centres de Promotion de la Femme et de la famille à internet ;une convention a été signée à cet effet avec le MINPOSTEL, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Central Africa Backbone.

     

    JRMA

  • 2500

    C’est le nombre de personnes que le Groupe italien Piccini envisage d’embaucher eu égard à l’avancement des travaux de construction du Complexe Sportif d’Olembé, notamment les zones nord, sud et est du stade. Selon un communiqué de presse que le groupe a publié le 26 février dernier, 593 TEU conteneurs de matériaux préfabriqués et équipement sont arrivés la semaine dernière à Yaoundé. Cela ouvre d’autres possibilités d’emplois. En plus d’avoir embauché et formé plus de 1000 camerounais jusqu’à présent, Gruppo Piccini compte, d’ici peu, recruter « de façon organisée et structurée » plus du double de cet effectif ; et conduire sereinement la mise en place des autres zones du stade et une partie de sa structure métallique.

     

  • Grève des enseignants : Les politiques s’invitent au mouvement

    Grève des enseignants : Les politiques s’invitent au mouvement

    Deux cercles d’analyses se donnent des coups à cause des revendications des jeunes professeurs.

     

    La grève dite du «Nouveau collectif des enseignants indignés» a fini par ébranler la sensibilité des hommes politiques. Au lendemain de l’interpellation le 27 février 2018 et de l’audition d’une cinquantaine d’enseignants par les services spécialisés, Me Akere Muna, avocat au barreau du Cameroun a annoncé son soutien aux enseignants et promis de réunir tous les moyens devant concourir à leur remise en liberté. Sous la bannière du mouvement Now qui encadre sa candidature à la prochaine présidentielle au Cameroun, cet homme politique a publié un communiqué. Le document fournit quelques détails sur le sort d’enseignants arrêtés le 27 février et détenus dans les locaux du Groupement spécial d’opération (Gso) à Yaoundé.

     

    «Récup»

    «S’il est bien dans son rôle, on ne peut s’empêcher de soupçonner Me Akere Muna de récupération politique de cette affaire qui suscite beaucoup d’émoi au sein de l’opinion publique», estime Protais Nkoudou. Ce militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dans le Mfoundi s’indigne d’ailleurs du fait que des activistes politiques se sont empressés d’établir le lien entre le sort des jeunes enseignants et le mépris des autorités publiques en charge des dossiers d’intégration et d’avancements. «Tout cela est suffisamment intéressant pour permettre au gens avides de gloire vers le sommet. Pour cela ils sont assez habiles pour se projeter eux-mêmes en première ligne en affichant souvent avec un certain bluff leur fantasme», analyse Protais Nkoudou.

     

    Aucune visée

    En face, voilà qui est fait : les opposants au régime de Yaoundé sont sortis du bois pour «décrypter la grossière tentation à tout politiser au Cameroun». Joe Ndom, un militant du Social democratic front (SDF), la solidarité se confond juste avec activisme tous azimuts. Et relativement au mal-être des jeunes sortis des écoles normales supérieures du pays, l’intérêt des hommes politiques est soutenu par un objectif : constituer peu à peu une contre-société. «On ne peut pas espérer prendre le pouvoir si on n’est pas capable de démonter l’idéologie dominante et de proposer un projet alternatif», détaille Eric Djomo. Récusant le terme «récupération», qu’il juge pas assez constructif, le conseiller aux affaires sociales De l’Union démocratique du Cameroun(UDC) confirme néanmoins vouloir «proposer une société alternative» en bousculant les habitudes politiques inculquées par ce qu’on nomme le «système». Et ce, à grande échelle: «On veut toucher des centaines de milliers de gens, faire de notre action un phénomène de masse».

    Dans cet esprit, la création d’une galaxie de partis politiques solidaires aux revendications du Nouveau collectif des enseignants indignés du Cameroun est dans le pipe. Le Pr Célestin Noudjom qui le coordonne explique cette démarche par la conviction ancrée chez les politiciens (ceux de l’opposition) que «le régime qui tient cette affaire de salaires des enseignants peut céder à n’importe quel moment».

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Joshua Osih

    Joshua Osih

    C’est une figure plus jeune qui conduira le Social Democratic Front (SDF) à la prochaine élection présidentielle. Joshua Osih, 50 ans, a été désigné candidat de ce parti politique, leader de l’opposition parlementaire, à l’élection présidentielle de 2018. Election théoriquement prévue entre septembre et octobre de cette année. Le député du Wouri est en effet sorti vainqueur de la primaire du SDF avec 1021 voix (88,39%) contre 134 voix (11,60%) pour son adversaire, le député Forbi Chinda, 71 ans, architecte de profession. L’avocat Mbah Ndam, lui aussi député, s’est retiré à la dernière minute sans pour autant donner de consigne de vote.

    Ces primaires se sont déroulées sans John Fru Ndi, 76 ans. La figure de proue du parti, qui jusqu’ici représentait le SDF à toutes les scrutins présidentiels depuis 1992, a choisi de ne pas faire acte de candidature. Il garde néanmoins la présidence du parti. Joshua Osih conserve la première vice-présidence.  Originaire du Ndian dans le Sud-ouest, Joshua Osih a fait l’essentiel de de sa carrière dans l’aviation en parallèle avec ses activités politiques.

  • Accident ferroviaire d’Eseka: Le milliard introuvable de Paul Biya

    Accident ferroviaire d’Eseka: Le milliard introuvable de Paul Biya

    Tout comme le train 152, l’argent que le président a promis aux victimes ou à leurs familles n’est jamais arrivé à destination. L’heure est déjà aux inquiétudes.

     

    Le visage suave, Maître Thomas Dissakè Kwa n’en finit pourtant pas d’être exaspéré. En plus de n’avoir pas de nouvelles de sa notaire d’épouse (Mme Dissaké Kwa née Dorette Enangue Njoh) disparue lors de l’accident ferroviaire survenu à Eséka (Nyong-et-Kelle) le 21 octobre 2016, l’avocat au barreau du Cameroun baigne dans un mélange de colère, de désespoir, de frustration. «J’ai écrit au président de la République qui a donné des instructions pour que lumière soit faite sur le sort de mon épouse. Il me semble que ceux qui sont chargés d’exécuter les directives présidentielles semblent détournés de celles-ci», confie-t-il.

    Plongé dans l’épaisseur tragique des souvenirs, le juriste  éprouve le sentiment de se perdre dans la suite réservée au milliard de francs CFA promis par le chef de l’Etat depuis octobre de l’année dernière, en guise d’assistance complémentaire à verser aux familles des victimes de l’accident du train 152.  Ce 22 février 2018, dans son bureau, sis Avenue Foch, au cœur de Yaoundé, il estime que «cet argent offre au regard un miroitement de lumières et d’ombres semblable aux reflets d’une eau dormante». En clair, rien de probant sur le décaissement effectif, encore moins sur le partage, ne se dessine, selon lui. «Tout pour intensifier la douleur des familles éprouvées», lâche-t-il, évoquant l’activité épistolaire dans laquelle il s’est lancé depuis la publication, le 23 mai 2017, d’un communiqué du secrétariat général à la présidence de la République.

     

    Ping-pong

    Maître Thomas Dissaké Kwa dit avoir écrit à Magloire Séraphin Fouda et à Alamine Ousmane Mey, respectivement les 16 et 31 janvier 2018. La posture du secrétaire général des services du Premier ministre (président de la Commission interministérielle chargée d’encadrer la répartition de la dotation spéciale du chef de l’Etat) et celle du ministre  des Finances (membre de ladite Commission) n’offre à ses yeux que des échappées en tous genres, avec en bonus, des bifurcations improbables. «Eu égard à cela, tranche Justin Ombé (un autre proche d’une victime de l’accident) la figure de l’idiot n’est même plus interrogée, elle est purement et simplement confondue avec celle de l’imbécile faute d’informations fiables sur le dossier». De son point de vue, les familles des victimes de l’accident du train d’Eséka sont encore témoins de «quelque chose de trop fort, d’une logique implacable qui échappe à toute raison». Conséquence : à ce jour, aucune des personnes listées n’a perçu le moindre sous.

    Selon des informations  obtenues auprès des services du Premier ministre, une liste de noms des bénéficiaires du «milliard présidentiel» est prête depuis le 23 octobre 2017. Le document a été transmis à Alamine Ousmane Mey pour «paiement en urgence». Au Minfi, rien d’officiel ne filtre ; laissant libre cours à des indiscrétions. Sans assumer leurs dires, certains fonctionnaires de  cette institution publique disent que «le dossier est encore piloté à partir du Premier ministère». En bons petits vampires,  certains se frottent déjà les mains dans l’attente de voir le milliard tomber à leur niveau. Là-bas, apprend-on, d’ores et déjà, des réseaux occultes mélangeant gros intérêts privés et petites corruptions individuelles sont constitués.

     

    Les indemnisations de Camrail

    Selon des informations parues dans la presse locale la semaine dernière, Camrail, et son assureur annoncent avoir déjà procédé au remboursement, à 100% de tous les préjudices matériels relatifs à l’accident ferroviaire qui s’est produit le 21 octobre 2016 à Eséka.

    L’entreprise ferroviaire, dont les responsables étaient encore devant la barre du tribunal d’Eséka le 14 février dernier, dans le cadre du procès ouvert autour de ce drame, revendique par ailleurs au 31 janvier 2018, un taux de remboursement de 98% en ce qui concerne l’assistance pour préjudices sociaux, contre 99% pour les frais médicaux. «De manière globale, 60% des blessés sont déjà définitivement indemnisés», apprend-on.

    Au sujet de l’indemnisation des familles des personnes décédées, Camrail dit avoir «enregistré 72 dossiers. Jusqu’ici, 28 ont été définitivement homologués, 19 sont en cours de règlement et 2 autres en cours de finalisation. A verser dans le même registre, 20 dossiers actuellement en discussions et 3 en constitution».

     

    JRMA