CONTRE-ENQUÊTEPANORAMA

Bacc 2022 : Le Minesec compose à rebours de la réussite

Tel un aimant pernicieux, cette administration agit en orientant ses efforts vers l’échec de la prochaine session de l’examen.

Siège de l’OBC à Yaoundé

Les lecteurs de Direct info n’en reviennent pas. Tout du moins ceux qui ont visité ce site d’informations le 22 janvier 2022. «Rendus à cinq mois des examens officiels organisés par l’office du Baccalauréat du Cameroun (OBC), le ministère des enseignements secondaires (Minesec), n’a toujours pas mis à la disposition de l’office la grille des programmes officiels des classes de Terminale des lycées et collèges du Cameroun », ont-ils lu. L’information a de quoi effrayer, tant elle constitue « un manquement grave qui pourrait impacter négativement le déroulement des examens de la session 2022».

Sur les terrasses de cette perspective inquiétante, l’OBC s’étrangle devant les délais d’attente. Ceux-ci, indique-t-elle, sont déjà dépassés. Sur la toile communicante, la modestie d’expression convoque simplement les dispositions de l’article 6 du décret N°95/035 du 24 février 1995 portant organisation du baccalauréat des enseignements secondaires. En effet, ledit texte prévoit que «les épreuves du baccalauréat de l’enseignement secondaire général ou du baccalauréat de l’enseignement technique, portent sur les programmes officiels des classes de Terminale des lycées et collèges ; le ministère des Enseignements secondaires, tutelle technique est chargé de produire ces programmes scolaires et de concevoir des épreuves devant servir à évaluer les candidats au plus tard en février».

Coup de poignard ou mauvaise manière ?
À l’OBC, l’axe que prennent les réponses tient sur les deux. « Il y a une gestion prévisionnelle dans l’organisation des examens. Toutes les parties impliquées dans le processus doivent évoluer dans un cadre uniforme. Jusqu’ici, on ne sait pas quelles épreuves seront proposées aux candidats. «Jusqu’ici, on n’en sait rien ni des sujets, ni des effectifs des candidats, ni des intervenants lors de la session de cette année, ni des ressources financières disponibles», déplore-t-on dans les coulisses de l’Office. En prenant les mots et leurs sens, la préparation de la prochaine session des baccalauréats est loin d’être sereine. «Depuis l’an dernier, regrette-t-on, il semble bien que notre partenaire n’a ni évalué, ni capitalisé ses outils et méthodes. À cause de cette mauvaise manière, nous ne pouvons pas nous approprier suffisamment ces outils et méthodes. Or, nos différents services auraient pu s’en emparer à temps pour des ajustements nécessaires au regard d’objectifs et enjeux», dénonce un connaisseur du dossier.

On ne saurait décrire complètement cette ambiance sans mentionner les imprécations des enseignants qui réclament un milliard 400 millions FCFA à l’Office depuis l’année dernière. «Le déblocage de cet argent est une chronique rythmée par le silence du Minesec», ironise une source. À en croire cette dernière, ces fonds passent encore sous «un contrôle de gestion au niveau de la tutelle». Là, apprend-on, certaines banalités ont du mal à être clairement exprimées par quelques fonctionnaires. Sur le fait, un fonctionnaire du Minesec nouvellement mis en retraite souffle que «ce fameux contrôle de gestion ouvre souvent des possibilités de détournements, de contournements et de réinventions des lignes de dépenses».

 

Bobo Ousmanou

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