De la tutelle à la surcapacité

Convaincu de faire du bon travail, le Minesec a du mal à se situer sur l’échelle des responsabilités, pourtant bien réparties par des textes.

En quittant Kribi où il a piloté un séminaire de renforcement des capacités des 10 chefs d’antenne régionales de l’OBC le 3 mars dernier, Etienne Roger Minkoulou a pu donner aux participants des balises d’appartenance à une institution dont le rôle est reconnu par le décret Nº2018/608 du 18 octobre 2018. Certainement que pour le directeur de l’OBC, cette démarche vise à maximiser la distinction entre les missions de la structure dont il a la charge et celles de la tutelle. Citant son patron, un participant au conclave de Kribi souligne que «cette démarche correspond à la raison d’être de l’institution OBC qui repose sur des textes clairs permettant au Conseil de direction et à la direction générale d’éviter les chicanes».

Et pourtant…
Au Minesec, les chefs d’antenne de l’OBC ne sont pas vus d’un bon œil. Il se murmure que des rudes manœuvres sont en cours pour les remplacer par les délégués régionaux du Minesec, jugés plus importants et compétents dans l’organisation des examens. Par son attitude, le Minesec donne L’impression que l’OBC vient en concurrence. À l’observation, la situation est des plus confuses depuis au moins 2019. Cette année-là, le Minesec s’était vigoureusement opposé au projet de construction de l’immeuble siège de l’OBC (marché attribué à China First Highway Engineering Co. LTD et ayant reçu l’habilitation financière du ministère des Finances).

Il y a un an (le 9 mars 2021), une correspondance du Minesec avait bloqué les résolutions d’un Conseil de direction extraordinaire. Par ses écrits, Nalova Nyonga avait alors ordonné l’implémentation du nouvel organigramme, plus à même (selon elle) de répondre aux objectifs de l’Office.

Des sujets
Ce que l’on sait est simple. D’après les textes, la banque des sujets doit être approvisionnée entre septembre et février. L’élaboration des épreuves pour le baccalauréat et le probatoire se passe sous la houlette de l’Inspection générale des enseignements (IGE). D’après les mêmes textes, l’IGE est censée valider les programmes chaque d’année. Plus encore, elle doit s’assurer que les enseignements sont effectifs dans toutes les 10 régions du Cameroun à travers la chaîne des inspecteurs. Après ce travail de politique générale, on passe à la composition des épreuves proprement dites.

De façon générale, ce sont les enseignants qui proposent les sujets. Les inspecteurs régionaux font un premier travail de sélection, de tri et transmettent aux inspecteurs nationaux qui à leur tour, sélectionnent, modifient et arrêtent les épreuves définitives. Ce travail se fait avec un enseignant de champ (c’est le cobayage). Après cette étape, l’épreuve est envoyée au niveau supérieur. Les sujets arrêtés sont soumis à l’appréciation des enseignants du supérieur qui apposent leur visa et le BAT final est apposé par l’inspecteur coordonnateur de la discipline concerné. Les enseignants d’universités à leurs tours, chacun dans sa spécialité, sanctionnent les épreuves.

Ils doivent s’assurer que les sujets sont en adéquation avec les filières. Après avoir vérifié, l’enseignant qui a été désigné pose son visa et renvoie l’épreuve à l’IGE. Tout s’achève au niveau de la coordination nationale de chaque spécialité. Ici, l’inspecteur coordonnateur met le bon à tirer puis, niche le sujet dans une enveloppe scellée et la dépose à l’OBC. L’institution qui abrite les épreuves sans toutefois avoir accès à la banque, sauf, en présence des inspecteurs, reçoit la copie du sujet qu’elle est chargée de multiplier à travers son réseau. Elle s’assure ensuite de la «distribution sur l’étendue du territoire lors du déroulement des examens du baccalauréat et du probatoire», indique ancien IGE. Sans l’affirmer clairement, celui-ci soupçonne le Minesec de vouloir tout contrôler «comme avant».

Ongoung Zong Bella

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