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Autoroute Yaoundé-Nsimalen (Meyo) : les activités sportives font de la résistance

Faute d’infrastructures, plusieurs personnes bravent l’interdiction de la ministre de l’Habitat et du Développement urbain, et continuent de pratiquer des exercices physiques sur la chaussée.

Activités sportives sur l’autoroute Yaoundé-Nsimalen

À Meyo sur le tracée de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, les riverains continuent d’ignorer le communiqué de Célestine Ketcha Courtès. La ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) a signé le 5 mai 2022 un texte interdisant la pratique des activités physiques aux abords de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen. Pour s’en assurer, un poste de vidéosurveillance y a été installé. Sauf que, cela ne semble pas avoir changé grand-chose. Tous les matins, l’on voit des dizaines d’hommes et de femmes faire du sport le long de la route. Footing, marche sportive, exercices sur les rambardes de sécurité, tout y passe. Dans cette ambiance d’insouciance, certains n’hésitent pas à se coucher sur le trottoir, obligeant les véhicules et les motos à ralentir à leur niveau.

Le week-end est la période de la semaine où cette pratique est plus intense. L’on y trouve des groupes de personnes venues faire toutes sortes d’exercices physiques. Le dimanche l’est encore plus, avec l’entrée en scène des associations de football pour vétérans (deux zéros). Entre 5h et 9h, ils transforment les espaces libres de l’échangeur de Meyo en terrain de football, indique notre interlocuteur.

Rendus sur les lieux, les faits parlent d’eux-mêmes. Plusieurs personnes se livrent à la pratique du sport. Parmi ceux-ci, se trouvent une grande partie de fonctionnaires et employés des grandes structures et sociétés privées. Certains d’entre eux occupent des postes de responsabilité: universitaires, ingénieurs, officiers de l’armée et agents de police…

Mea culpa
Lors des échanges, la plupart de ces camerounais reconnaissent être en infraction totale. Pourtant, ils ne manquent pas de brandir des justificatifs. «Avec l’absence des espaces de jeux, nous sommes obligés de venir ici. Nous savons que c’est interdit et nous sommes conscient du danger que cela représente. Mais nous n’avons pas de choix», argumente un cadre sous anonymat rencontré sur les lieux.

Non loin de là, une autre riveraine confie qu’elle a besoin de pratiquer du sport pour se maintenir en bonne santé. «Je suis diabétique depuis 2 ans et mon médecin m’a prescrit le sport, surtout la marche pour une meilleure santé. Le seul espace où je peux me livrer à de telles pratiques c’est à cet endroit», confesse Angeline.
Ces derniers sont conscients du risque encouru sur le plan sécuritaire et juridique. Ils demandent au gouvernement de leur trouver des espaces appropriés pour faire du sport. Ils se disent d’ailleurs prêts à apporter une contribution financière pour accompagner l’élan de l’État dans la mise en place de ces installations.

André Gromyko Balla

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