Afrique subsaharienne : 40% d’enfants en situation d’extrême pauvreté
Selon l’Unicef, la région compte la plus grande marge d’enfants ainsi affectés dans le monde.
237 millions d’enfants, soit 40%, vivent avec moins de 2,15 dollars par jour (selon les seuils de pauvreté révisés en 2022) en Afrique subsaharienne. L’alerte y relative est contenue dans le rapport «Global Trends in Child Monetary Poverty According to International Poverty Lines» coédité par le Groupe de la Banque mondiale et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Le rapport met l’accent sur le fait qu’«au rythme actuel de la réduction de la pauvreté, l’Objectif de développement durable consistant à éliminer l’extrême pauvreté chez les enfants d’ici à 2030 ne sera pas atteint».
Publié en amont de l’Assemblée générale des Nations unies (du 18 au 22 septembre), ledit rapport estime à 409 millions, le nombre d’enfants vivant dans des familles à revenus intermédiaires (3,65 dollars par jour); tandis que 91,1% des enfants de la région vivent avec moins de 6,85 dollars par jour.
«L’Afrique subsaharienne compte la plus grande proportion d’enfants (40%) vivant dans une extrême pauvreté, laquelle a connu l’augmentation la plus importante enregistrée durant la dernière décennie, passant de 54,8% en 2013 à 71,1% en 2022». Cette hausse est portée par une croissance démographique rapide, des mesures limitées en matière de protection sociale, les effets de la pandémie du Covid-19, les conflits et les chocs climatiques.
La pauvreté infantile n’épargne aucune région du globe, soulignent la Banque mondiale et l’Unicef. Selon ces institutions, 333 millions d’enfants dans le monde, soit 1 sur 6, vivraient dans une extrême pauvreté. «Plus de la moitié des personnes vivant dans une extrême pauvreté sont des enfants, alors qu’ils ne représentent qu’un tiers de la population du globe. Ils sont deux fois plus susceptibles que les adultes –15,8% contre 6,6%– d’être issus de ménages très pauvres et de ne pas avoir accès à la nourriture, aux installations d’assainissement, à l’hébergement, aux soins de santé et à l’éducation dont ils ont besoin pour survivre et s’épanouir», apprend-on.
Afin d’en finir avec la pauvreté intergénérationnelle, Banque mondiale et Unicef appellent les États et les institutions internationales à donner la priorité aux programmes d’action visant à lutter contre la pauvreté infantile et à cibler les familles nombreuses dans les politiques publiques. Il est par ailleurs question pour eux d’élargir l’accès aux allocations familiales universelles.
Louise Nsana