Accords post-Cotonou : Le secteur privé au cœur de la matrice
Dans la feuille de route élaborée pour l’institutionnalisation du nouveau dialogue économique entre le Cameroun et l’Union européenne (UE), il occupe une place centrale.

Après la première session de leur dialogue politique structuré, l’UE et son partenaire camerounais se sont encore retrouvés à Yaoundé le 25 juin dernier. Cette fois-là, il était question du «dialogue économique structuré». En clair, tout un programme pour discuter de l’état d’avancement des négociations Post Cotonou et de la modernisation des relations économiques et de coopération dans un esprit de partenariat constructif. Aiguillonnées par une volonté d’explorer, d’évaluer et de formuler des besoins, demandes et opportunités pertinents, les deux parties ont mis le secteur privé au centre de leurs réflexions. L’un des axes de celles-ci a porté sur le soutien de l’UE et de ses États membres pour la mise en œuvre des recommandations prioritaires en matière d’amélioration de l’environnement économique et du climat des affaires.
Conformément au nouvel instrument décliné en «Accord post-Cotonou», les opérateurs privés sont inscrits au champ de son application. «Vous êtes l’un des moteurs essentiels de la mise en œuvre de l’Agenda 2030, et les principaux partenaires dans la réalisation des objectifs de ce partenariat : si vous ne travaillez pas avec nous, nous n’irons pas bien loin», a assené Hans Peter Schadek, face aux opérateurs économiques privés présents dans la salle des discussions. Pour le chef de délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun, la décennie 1960 a été celle de la création des routes et des aéroports, ainsi que l’implantation du cadre général du développement.
La décennie 1970 est celle où il a été tenté de favoriser des mouvements d’industrialisation et de création de valeurs. Les résultats n’ont pas été au rendez-vous. Le début des années 1980 a été marqué par la question des «éléphants blancs» qui traduisait l’existence d’usines fermées et désertes. En clair, le secteur public a montré ses limites. «L’heure est venue pour vous de développer et d’intégrer réellement le secteur privé dans l’économie, afin de favoriser la création de valeurs», a suggéré le diplomate.
Et parce que les enjeux sont de taille, les discussions ont été engagées au sein des parties pour identifier le contenu possible et le format des futures relations, dans un contexte de besoins réciproques. Elles ont permis d’alimenter et d’enrichir le protocole prévu dans le cadre post-Cotonou. Ainsi, le développement de l’offre de financement et le renforcement de capacités des micro-entreprises et des TPE/PME ont fait l’objet d’attention.
Il est à relever que l’Accord post-Cotonou est la version révisée et enrichie de l’accord signé le 23 juin 2000 entre l’UE et les États d’Afrique, Caraïbes et Pacifique, après l’expiration de la Convention de Lomé.
Jean-René Meva’a Amougou