Fonctionnement de la Cemac : montée en grade des représentations-pays
Des représentations de la Cemac plus actives et mieux impliquées dans la consolidation du processus d’intégration dans la sous-région.

Ainsi pourrait se résumer la nouvelle vision du gouvernement de la Commission Cemac au sujet du rôle de ses entités déconcentrées dans les six pays de la Communauté. Une nouvelle posture au cœur de la série d’audiences accordées les 5 et 6 octobre dernier à Brazzaville au nouveau représentant de l’institution sous-régionale au Congo. «Désormais, celles-ci (les représentations Cemac, Ndlr) doivent être, au-delà des considérations protocolaires, de véritables entités administratives, contribuant à la construction de l’œuvre communautaire», a notamment expliqué le Dr Steve Akera Itoua à Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas.
Avec la ministre congolaise du Plan, de la Statistique et de l’Intégration régionale, il a dès lors été question de donner du concret à cette ambition. Mention est par exemple faite «de la nécessité de procéder à la vulgarisation des instruments juridiques communautaires dans les grandes villes du Congo, notamment Brazzaville, Pointe-Noire, Dolisie, Owando et Ouesso», plaide le représentant-résident de la Commission de la Cemac. Une option est également prise en faveur «d’une fluidification des relations entre les représentations Cemac et les ministères de tutelle, ainsi que de l’entretien de la visibilité de la Commission de la Cemac au Congo, en vue d’une meilleure conduite des affaires de la Communauté en république du Congo», insiste le membre du gouvernement.
Plus d’espace
La sollicitude de la ministre congolaise à l’égard du représentant de Baltazar Engonga Edjo’o a aussi concerné les bâtiments de l’institution communautaire. Ingrid Olga Ghislaine Ebouka-Babackas a ainsi suggéré au Dr Steve Akera Itoua, «la saisine par la Commission de la Cemac, du président de la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) pour solliciter l’extension de l’espace qui avait été affecté à la représentation-pays». De façon à positionner cette entité au niveau des ambitions du gouvernement communautaire et des aspirations des populations.
Conseil des ministres
Ces ambitions et aspirations sont justement aussi évoquées avec le ministre congolais de l’Économie et des Finances. Jean Baptiste Ondaye et sa collègue ont été briefés de façon exhaustive sur «l’évolution et le niveau d’exécution des travaux relatifs aux projets intégrateurs, et sur les préparatifs et la participation du Congo aux prochaines assises statutaires de la Communauté prévues à Bangui, du 26 au 30 octobre prochain». À en croire la Commission de la Cemac, les deux ministres de tutelle ont «donné leur accord de principe pour leur participation à la 40ème session ordinaire du Conseil des ministres de l’UEAC qui se tiendra le 30 octobre 2023 à Bangui en République Centrafricaine». Une victoire non négligeable pour cette représentation-pays de la Cemac par ailleurs assurée de leur «disponibilité et de leur accompagnement».
Cameroun et Fotrac
Au même titre que les responsables des autres entités déconcentrées de la Commission, le nouveau représentant-résident de la Cemac au Cameroun fait face aux nombreux défis qui interpellent la Communauté. Guillaume Boum Bissai a pris la succession le 7 septembre dernier à Yaoundé de Malaïka Ndoumbe Ngollo épse Ntsama Étoundi. Les consignes du Pr Apollinaire Selizelo, directeur des Ressources humaines de la Commission de la Cemac, au nouveau promu: «contribuer davantage à la lisibilité et l’efficacité des actions de la représentation-pays Cameroun, tant sur le plan diplomatique que sur le plan administratif». Et ce faisant, concrétiser la «volonté du chef du gouvernement de la Communauté, d’insuffler un souffle nouveau aux différents services de la Cemac».
L’audience accordée le 17 octobre dernier à la promotrice de la Foire transfrontalière annuelle de l’Afrique centrale (Fotrac) est à classer dans ce registre. Aux dires de Danielle Nlate, «l’idée des Fotrac aux frontières» semble en effet susciter «beaucoup d’intérêt de la part du nouveau représentant».
Théodore Ayissi Ayissi