S.E. Isi Yanouka : L’ami de la presse s’en est allé
L’’ambassadeur d’Israël au Cameroun (décédé le 10 avril dernier des suites de maladie, selon des sources officielles) était un bon client médiatique. Évocation.
À son arrivée à Yaoundé, les questions que l’on se pose à son sujet sont nombreuses. Qui est-il? Pourquoi a-t-il été choisi pour officier comme ambassadeur d’Israël au Cameroun? Pour contrarier une partie de l’opinion publique abonnée aux allusions racoleuses et embarquer quelques dubitatifs, Isi Yanouka se fait ami de la presse locale. Bien servi par son précédent séjour au Cameroun comme chef de mission adjoint à l’ambassade d’Israël (entre 1999 et 2001), il affiche une disponibilité et une capacité à s’exprimer en toutes circonstances. «Que ce soit lors d’une interview éclair ou d’un long entretien, ce diplomate donnait satisfaction aux journalistes», se souvient Sinclair Mezing. «À chaque sollicitation, ajoute le chef de bureau Monde au service Étranger du quotidien Cameroon Tribune, cet homme faisait preuve d’un fast-thinking, d’une pensée rapide, au milieu des contraintes inhérentes aux codes diplomatiques».
Pour Jean-Charles Biyo’o Ella, les éclairages d’Isi Yanouka dans quelques médias camerounais avaient une double spécificité. «La première: ils ouvraient, chacune sur un aspect particulier, une dimension nouvelle de pratiques et d’enjeux diplomatiques de l’État hébreu. La seconde: ils indiquaient à la presse nationale plusieurs autres chantiers de recherche», confie le journaliste en service à la Radio Tiemeni Siantou et correspondant francophone de BBC Afrique au Cameroun.
Exemple
Le 7 octobre 2020, face à Divine Ntaryike de la chaine de télévision privée Canal 2 International, Isi Yanouka joue son rôle: défendre son pays, objet de bien des débats et parfois de polémiques dans certains médias internationaux. Pour y parvenir, l’Israélien use de quelques aspects de la coopération entre son pays et le Cameroun. «Le décryptage qu’il en avait fait a permis à nous autres d’avoir une compréhension bien plus fine de ladite coopération», se remémore Cyril Marcel Essissima. D’après le chef de rubrique Politique au quotidien privé Mutations, «cette interview résonne encore aujourd’hui comme la proclamation de la ligne politique d’Israël sur les questions de coopération avec Yaoundé». Bien plus, indique encore Cyril Marcel Essissima, «cette sortie sur Canal 2 International a permis de modifier quelques-uns des poncifs en forme de critiques qui existent sur l’État hébreu».
Ongoung Zong Bella
