Périphérie de Yaoundé : Sécurité oblige dans les établissements secondaires
À Nkolnda, Nkongoa, Abang, Mfou, Nkoabang, dans le département la Mefou-et-Afamba, toute la chaîne de commandement au sein des lycées et collèges s’y met pour assurer la protection des élèves.
Face à la montée des agressions et cas d’indiscipline dans les établissements scolaires enregistrés ces trois dernières années, une unité spéciale de sécurité pour les établissements est créée. Cette dernière est en charge de la sécurité dans les lycées, CES et CETIC. Mais en banlieue, les numéros les plus précieux pour les chefs d’établissement et autres responsables sont ceux des commissaires de sécurité publique, des commandants de brigade ou des chefs de poste de gendarmerie.
Ceci s’explique par le fait de la proximité avec ces unités de sécurité publique. Et malgré l’énorme champ d’action de cette unité de police des établissements, les chefs d’établissement mettent toujours d’énormes moyens à contribution pour anticiper sur les éventuels problèmes. Selon le proviseur du Lycée de Nkolnda-Nsimalen, « le groupement de sécurisation des établissements publics a une compétence vaste, mais pour une meilleure proaction, le chef de poste de gendarmerie est régulièrement sollicité pour faire non seulement de la dissuasion, mais aussi prêter main forte aux autorités de l’établissement », affirme Suzanne Ebodé Ngo Bayika.
Anticipations
En termes de sécurisation de premier ordre dans les établissements, c’est l’anticipation que prônent les chefs d’établissement. Toute la chaîne de commandement est mise à contribution. Elle part du proviseur lui-même, aux surveillants généraux, en passant par les censeurs. Plus question de laisser les événements surprendre les uns et les autres. Les renseignements font état très souvent de découvertes «d’armes blanches comme les couteaux et lames, de drogue (tramadôles, cannabis), de cartes de Jambo et des préservatifs», et même des lubrifiants pour des activités sexuelles. Cette vigilance est aussi faite tout autour des écoles. «Parce que les dealers et les gangs sont aussi présents, ce d’autant plus que ceux-ci ont des complicités pour l’écoulement de la drogue», ajoute un surveillant général du CES de Mendong.
Les contrôles inopinés pourtant prescrits, ne se déroulent plus comme les années antérieures. La tactique change au CETIC de Nkongoa. Ils sont non seulement récurrents, mais aussi accompagnés des éléments du poste de contrôle mixte de Nkongoa. D’ailleurs, « la semaine prochaine sera la rentrée des fouilles », prévient un surveillant général de cet établissement.
La descente dans les établissements voisins de la capitale renseigne que l’unité nouvellement créée prend attache avec les établissements. Au Lycée de Nkolnda-Nsimalen par exemple, madame le proviseur indique qu’il y a désormais des infiltrations des éléments de cette police et même de la gendarmerie au sein de son établissement. C’est aussi ce que nous apprenons du côté des Lycées de Mfou et d’Abang. « La semaine dernière, un élément de la police des établissements est venu ici pour prendre attaché avec le Lycée. C’est notre point focal dans cette unité-là», renseigne Suzanne Ebodé Ngo Bayika.
Du côté des enseignants
C’est un véritable soulagement pour les enseignants. Selon ces derniers, « il n’y a pas de différence entre le Lycée de Nkoabang et le Lycée de Mimboman. Les enfants ont la même mentalité. En conclusion, la périphérie et les grandes villes doivent avoir le même traitement. Heureusement que les choses changent», avoue Jules, professeur au Lycée de Nkoabang.
André Gromyko Balla