INTÉGRATION RÉGIONALEZOOM

Dynamiser le pacte de défense commune pour une réappropriation géostratégique de la Région

L’Afrique centrale est à la fois dépendante des opérations de maintien de la paix des Nations unies et championne des opérations ponctuelles.

Zacharie Roger Mbarga

En RCA, RDC et au Lac Tchad, cette situation est visible. La Brigade régionale de la Force africaine en attente (FAA) n’est pas fonctionnelle. Pourtant, c’est en Afrique centrale que se trouve sa base logistique continentale. En outre, le mécanisme de paix et de sécurité de la CEEAC souffre d’une insuffisante confiance des États. L’illustration parfaite est la responsabilisation de la CIRGL par l’Union africaine sur le différend en cours entre la RDC et le Rwanda. En d’autres termes, l’organisation continentale a fait confiance à une institution qu’elle ne reconnaît pas comme CER pour régler l’affrontement que se livrent deux États membres de la CEEAC (CER reconnue par l’UA). Au Cameroun et au Tchad, la contribution de la CEEAC aux conflits sociopolitiques est inexistante.

La rationalisation offre à l’Afrique centrale l’opportunité de construire sa dépendance géostratégique. Après la déconvenue connue dans le Sahel, la France entreprend un repositionnement géostratégique vers le Golfe de Guinée ayant compris le rôle de l’Afrique centrale. Il est impérieux que l’Afrique centrale soit maîtresse de sa sécurité maritime, terrestre, aérienne et spatiale.

Il faudra mettre sur pied la brigade régionale multidimensionnelle de la FAA et l’adapter non seulement à la nouvelle communauté, mais aux exigences de puissance, d’enracinement, d’efficacité et de flexibilité.
Au terme de notre analyse, il ressort que la Vème Session du Conseil des ministres du COPIL/CER-AC est un moment de vérité pour l’histoire du continent en général et de l’Afrique centrale en particulier. Elle n’autorise pas une quelconque fantaisie encore moins des approximations fantasmées de survie ou une guerre de leadership. Le président dédié à la Rationalisation sera interpellé au terme des travaux afin de donner une suite politique à ce dossier. Le ton est d’ores et déjà donné au regard du niveau de représentativité annoncé.

Il est apparu évident ces dernières années que l’Afrique centrale n’est pas résiliente face aux chocs exogènes (perturbations des termes de l’échange, crise sanitaire, crise sécuritaire). Si l’on considère la résilience comme étant la capacité à construire son autonomie vis-à-vis des autres par des solutions endogènes, alors la rationalisation est l’instrument de résilience pour l’Afrique centrale. Là est peut-être son futur!

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