Conditions de travail dans le secteur de la santé : Montée de fièvre dans les hôpitaux publics

Dans une correspondance sans destinataire désigné, deux syndicats de personnels de santé listent une série de déficiences et annoncent un arrêt de travail dès le 16 août prochain au Cameroun.

«Les personnels de santé des hôpitaux publics vont observer un arrêt de travail dès le 16 août 2022, à partir de 7h30». C’est la substance d’un préavis de grève signé ce 3 août 2022 à Yaoundé par Sylvain Nga Onana et Balla Balla. Les présidents du syndicat national des personnels des établissements/entreprises du secteur de la santé du Cameroun (Cap/santé) et du syndicat national des personnels médico-sanitaires du Cameroun (Sympens) disent leurs membres asphyxiés par les mauvaises conditions de travail.

Au point d’être obligés de recourir à des mesures radicales en guise d’électrochoc. À l’instar de la décision annonçant qu’«il n’y aura pas non plus de mise en bière et de levée de corps dans les morgues les jeudis et les vendredis», peut-on lire. «C’est des problèmes vieux de quarante ans. Toutes les administrations, y compris la présidence de la République, sont saisies», confirme par téléphone Balla Balla. Avant d’ajouter que «jusqu’à ce 7 août 2022, nous n’avons reçu aucune réponse».

Contractualisation
Pas moins de 14 points sont mis en évidence par les deux leaders syndicaux. Sylvain Nga Onana et Balla Balla commencent par évoquer dans leur diagnostic, la situation «d’esclavage» dans laquelle se trouvent «27 000 personnels, soit 60% des effectifs travaillant sans salaire, ni contrat, ni affiliation à la CNPS». Ils appellent de ce fait à «la contractualisation ou la répudiation de tous les temporaires des formations sanitaires publiques». Les deux responsables croient savoir que «l’immatriculation de tous les accompagnateurs psychosociaux des formations sanitaires publiques à la CNPS; la reconstitution des carrières des ex-temporaires des hôpitaux publics, l’attribution des primes de santé aux catégories 5 et 6 et de l’indemnité de non-logement aux catégories 1 à 6», pourraient déjà contribuer à améliorer la situation.

Autres défaillances
Au rang des pathologies dont souffriraient également les personnels de santé, Sylvain Nga Onana et Balla Balla évoquent «la non-attribution d’une indemnité compensatrice aux autres personnels d’appui et administratif; le mauvais classement des personnels de santé à la sortie des écoles de formation et une progression professionnelle obscure». Sans oublier, à les croire, «la non mise à jour des plateaux techniques, malgré le Covid-19; et la tarification à plusieurs vitesses des actes et soins dans les hôpitaux de même niveau».

Pour panser ces blessures, les deux leaders syndicaux prescrivent entre autres, «l’harmonisation du salaire indiciaire et catégoriel ou du reversement des contractuels dans le corps des fonctionnaires; la fixation des salaires des temporaires à 75 000 FCFA (1 à 6) et 95 000 FCFA (7 à 12); et l’allocation à nouveau de subventions de fonctionnement aux formations sanitaires publiques sous PBF. Suspendre les PBF».
Auprès du ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie qu’ils ne citent nulle part, ils défendent par ailleurs l’option de «la prise en charge du personnel de santé malade et de sa famille nucléaire selon l’arrêté du Minsanté du 17 février 2017; et de l’augmentation des salaires». En attendant d’être entendus, seul «le service minimum sera assuré», selon leur préavis.

 

 

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