Mobilité urbaine : Le carrefour Awae escalier respire

Sur cet axe situé sur la route nationale n°10 et menant à la ville de Mfou, les voitures et les usagers retrouvent une vie presque normale

L’opération «coup de poing» de la police et de la commune d’arrondissement de Yaoundé IV fluidifie à nouveau la circulation au carrefour Awae escalier. C’est un endroit parmi tant d’autres dans la capitale où l’anarchie a élu domicile. Mais aujourd’hui, la crainte de passer plusieurs minutes, voire des heures sur place est un lointain souvenir. Ce résultat est la conséquence directe de l’interdiction des stationnements de voitures et de motos, mais également des commerçants qui règnent sans partage.

Les autorités les accusent d’être les auteurs et les acteurs des embouteillages dans ce carrefour dont dépendent trois pays que sont: le Tchad, la RCA et le Congo. «La récréation est terminée, nous passons à la phase répressive. Plus encore, les récalcitrants doivent savoir que notre présence est désormais permanente», déclare une source au poste de police. Et la même source d’ajouter que «si tout le monde respecte la loi, tout ira bien».

Dispositifs
Pour l’effectivité de cette normalisation, une mesure phare est prise: la construction d’un poste de police. Ce dernier évolue en duo avec la voirie municipale de la commune de Yaoundé 4. Selon les informations reçues sur place, il est installé depuis le mois avril de cette année. «Mais, il fallait prendre du temps pour élaborer une stratégie déguerpissement». Ainsi, «on ne peut pas avoir tout autour du poste les stationnements clandestins et les motos», assure un inspecteur de police.

L’autre objectif étant également d’avoir des exemples de sanctions sur quelques indisciplinés, afin de dissuader les autres. Jules, conducteur de moto dont l’engin s’est retrouvé à la fourrière est un exemple parfait. «J’ai saigné pour récupérer ma moto, plus de 50000 FCFA parti comme ça», déplore le jeune homme.

«Nous n’avons pas seulement déguerpis, il y a le social qui suit», déclare Etienne Endjodo, cadre à la mairie. Il fait une visite guidée pour montrer le site trouvé pour les mototaxis 1500 mètres plus bas, sur la route de Mfou. Du coté des clandos, il leur est demandé de retrouver leurs collègues qui stationnent en face de Tradex. Mais ces derniers, comme Achille Olama et Zambrota, refusent d’obtempérer. Louer un espace chez un particulier est plutôt la solution selon eux.

Ils accusent leurs collègues de Tradex de corruption. «Ils savent ce qu’ils font avec le central N°4», affirme l’un eux. «Faux» rétorque un officier de police, selon l’homme de la sécurité, tout est planifié. Trois objectifs sont déjà atteints, «le premier, c’est que les embouteillages ont drastiquement diminués. Le second est que les accidents eux aussi baissent, et enfin, la délinquance est réduite à sa simple expression», confie un supérieur de la police.

 

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Doléances

Les mototaxis ne décolèrent pas. Cependant, ils exhortent la mairie à trouver un site stratégique pour eux. Ahanda, l’un d’eux, fait une déclaration comme quoi, «nous n’avons pas les clients ici, tout le monde descend à l’arrêt-taxi. Comment ils font pour prendre les motos»? Du coté des policiers, «la circulation sera nettement meilleure, si la mairie élargit l’arrêt-taxis», ajoute l’un des officiers.

André Gromyko Balla

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