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Construction de la route de Nkolmesseng: les indemnisations telles qu’elles évoluent

Cinq cent-cinquante propriétaires ont été indemnisées à ce jour, pour un montant d’un milliard trois cent millions FCFA

Le chantier de construction d’une route principale (2×2) et d’axes secondaires (1×2) au quartier Nkolmesseng dans le cinquième arrondissement, bat son plein. En marge des activités de pose des rigoles, les opéra- tions d’indemnisation des po- pulations impactées se pour- suivent elles aussi. 550 per- sonnes ont déjà reçu leur dû à la suite d’un recensement mené en 2019 sous la présidence du Préfet. Une enveloppe d’1 mil- liard 300 millions FCFA a ainsi été dispatchée entre les bénéfi- ciaires sur les 2 milliards FCFA octroyés à cet effet par la Banque mondiale. 80 millions FCFA restent à partager entre «les personnes dont les noms figu- raient dans le décret d’indem- nisation mais qui étaient ab- sentes au moment des opéra- tions de paiement», fait savoir le chef de l’unité technique de liaison du PDVIR (projet de dé- veloppement des villes inclu- sives et résilientes) de la mairie de la ville de Yaoundé.

Quelques 200 millions FCFA supplémentaires sont en- visagés en réponse à des cas d’omission de propriétaires de biens impactés. «Il y a un mécanisme de gestion des plaintes des populations qui a été mis en place dans le cadre de ce projet. Tous les sectoriels concernés sont représentés et en ce moment, les cas d’omission sont en train d’être examinés. Il y a une série de documents qui doivent être fournis et la commission en vérifie l’authenticité avant de procéder à d’éventuels paiements», souligne le fonctionnaire public local.

Un tour sur le site de Nkol- messeng a permis à Intégration de prendre connaissance de griefs qui vont au-delà de la simple omission de personnes à indemniser. «Il y a eu un premier tracé de la route. Il était question qu’on dégage cinq mètres de part et d’autres du tracé. Les gens sont allés monnayer, et ils ont fait un deuxième tracé qui exclut les bâtiments de l’autre côté de la route pour ne touchers que notre côté. Donc nous on doit perdre 10 mètres. En face de moi il y a l’immeuble qui porte une antenne MTN qui devait partiellement être détruit. Ce n’est plus le cas, c’est la maison que notre grand-père nous a léguée qui doit maintenant être détruite. Par dessus tout, mon nom n’est pas sorti dans le décret d’indemni- sation. Ni même celui de ma sœur pour son immeuble R+2 quelques mètres plus loin. Tout autour de nous tout le monde a été contacté mais pas nous, je ne crois pas que ce soit un ha- sard. En tout cas, je regarde seulement», déclare M.B.C.

À la mairie de la ville le chef de projet de construction de la route de Nkolmesseng l’assure pourtant, «on applique la réglementation». Il évoque des manquements dans la maitrise des textes en matière de déguerpissement pour cause d’utilité publique. Et d’ajouter: «Dans le cadre de ce projet, on est même allé au-delà de ce que prévoit la législation camerou- naise à cause du bailleur de fonds. On a du calculer l’impact économique du projet sur les commerces le long du projet. C’était très difficile qu’on accepte ça ici mais la Banque mondiale l’a exigé. Et donc on calculé un pourcentage qu’on a multiplié par 18, la durée du projet pour chaque commerce recensé. Mais dès qu’on a ouvert cette brèche, c’est tout le monde qui avait subitement une boutique. La Banque mondiale a même exigé qu’on n’applique pas le pourcentage de vétusté des mai- sons comme la loi camerounaise prévoit mais qu’on traite tous les dossiers comme si les maisons venaient d’être construites. C’est ce qui a été fait tous les maisons ont été évalués sur la valeur actuelles», conclu le chef de l’unité technique de liaison du PDVIR à la mairie de la ville.*

Louise Nsana

 

 

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