Loi sur la cryptomonnaie en RCA: la Beac et le FMI se saisissent du dossier

Pendant que le gouverneur de la Banque centrale a décidé de la mise sur pied d’un Groupe de travail, une mission de l’institution de Bretton Woods séjourne depuis ce 3 mai jusqu’au 8 mai prochain à Libreville.

Quel sera le sort réservé par la Banque centrale de la Cemac à la loi de la République Centrafricaine (RCA) sur la cryptomonnaie? La réponse est attendue ce 2 mai 2022 au plus tard. Elle sera alors contenue dans une note produite par un Groupe de travail pluridisciplinaire créé par la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Le gouverneur de l’institution bancaire sous-régionale a en effet pris ce 29 avril 2022 une décision dans ce sens. Elle porte précisément «mise en place d’un groupe de travail sur les implications de la loi régissant la cryptomonnaie en RCA (adoptée le 22 avril dernier) sur l’architecture réglementaire de la Communauté en matière monétaire et financière», a précisé en guise d’explication Abbas Mahamat Tolli.

La décision du gouverneur de la Beac portait donc constitution du Groupe de travail appelé à plancher sur cette question d’importance. Celui-ci est présidé par Mme Caroline Idrissou. Il comprend en outre sept membres parmi lesquels Lionel Beninga, un cadre de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac). La note de ces experts sera faite «à l’attention aussi bien du Conseil d’administration de la Beac que du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac)», a également indiqué Abbas Mahamat Tolli.

En adoptant le 22 avril dernier la loi sur la cryptomonnaie, la Centrafrique est devenue le deuxième pays au monde à faire du Bitcoin une monnaie officielle. L’option est cependant prise en violation des textes communautaires en vigueur et des nombreuses mises en garde de la Banque centrale et du FMI. L’institution de Bretton Woods s’inquiétait notamment du risque que cela faisait courir «à la stabilité financière, l’intégrité financière, et la protection des consommateurs», rapporte le site SiecleDigital. Seul le Salvador avait déjà franchi le pas en 2021.

Par la voix de son directeur des Affaires juridiques et de la réglementation, la Cosumaf vient de faire connaître son intention «non pas d’interdire, mais d’encadrer les cryptomonnaies». À en croire une publication de RFI en date de ce 2 mai 2022, Didier Loukakou explique qu’«il y a actuellement une démarche concertée pour aboutir à ce qui devrait être une supervision conjointe ou concertée au niveau de la zone». Il  reste donc à savoir si la Beac sera dans les mêmes dispositions.

Théodore Ayissi Ayissi

 

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