Union africaine : Le Fonds de paix connait ses dirigeants

Avec l’installation des cinq membres du Conseil d’administration, l’Afrique avance inexorablement vers la prise en charge de ses opérations sécuritaires. 

Les membres du conseil d’administration du fonds pour la paix

Mis en hibernation depuis 2008 du fait de l’absence de contribution et des organes dirigeants, le Fonds pour la paix de l’union africaine a vu la première session de son conseil d’administration se tenir le 17 novembre dernier. C’était en marge du récent sommet extraordinaire de l’Union africaine. Revitalisé en 2016 par l’ancien exécutif continental, ce n’est qu’en fin d’année 2017 que le fonds a eu ses premiers millions. Mais jusque-là, 12 des 55 pays membres n’ont toujours pas versé leurs contributions. Donald Kaberuka, architecte du mécanisme de financement de l’Union africaine et du fonds, et président dudit conseil d’administration, affirme toutefois que «si les autres États le font d’ici à la fin de l’année, nous pouvons atteindre 100 millions de dollars».

Financement
Le Fonds pour la paix est l’un des cinq piliers de l’architecture africaine de paix et de sécurité (APSA). Pour son financement, il percevra 25 % des recettes de la taxe à 0,2 % de l’UA. Ce qui équivaut à 400 millions de dollars à l’horizon 2021.

Trois missions essentielles sont assignées au fond : la médiation et la diplomatie préventive, la capacité institutionnelle et les opérations de soutien de la paix. Les organes politiques compétents de l’UA disposeront de l’autorité politique nécessaire pour orienter les activités du Fonds pour la paix.
Sur sa table, le fonds trouvera des dossiers tels que Boko Haram, la corne de l’Afrique, le Soudan du Sud, voire le G5 Sahel.

Constitution
Le Conseil d’administration est composé de cinq membres africains, représentant les cinq régions de l’Union africaine, et de deux partenaires internationaux (l’UE et l’ONU). Le Conseil assure la gouvernance stratégique fonctionnelle du Fonds et des structures opérationnelles.

Les premiers responsables sont : Zainab Ahmed du Nigéria, Anicet Dologuele de la République centrafricaine, Elene Makonnen d’Éthiopie, Tito Mboweni d’Afrique du Sud et de Kamel Morjane de la Tunisie. Les représentants de l’UE et de l’ONU demeurent inconnus.

Le fond est en outre constitué : d’un comité d’évaluation indépendant, qui sera mis en place pour examiner régulièrement l’efficacité et l’impact du Fonds ; d’un comité de direction, qui assurera la surveillance stratégique du Fonds ; d’un gestionnaire de fonds, qui gérera les finances et d’un secrétariat du Fonds pour la paix, qui gérera les opérations quotidiennes du Fonds.

Zacharie Roger Mbarga

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