Convocation d’un Congrès de l’UPC : l’Alliance patriotique pose des conditions

Son président, Tom Daniel Yagnye, impose la prise en compte d’un certains nombres de préalables pour que ledit congrès prévu les 11, 12 et 13 septembre prochains, puisse rencontrer les aspirations légitimes des populations camerounaises. Voici en intégralité la teneur du communiqué parvenu ce 20 août 2021 à notre rédaction.

Chers compatriotes,
L’Alliance patriotique a appris avec un certain étonnement la convocation d’un Congrès de rassemblement de l’UPC, les 11, 12 et 13 septembre 2021. Non pas qu’il ne s’agisse d’une démarche pertinente, mais surtout que cette dernière ne répond à aucune préoccupation nationale importante, à l’exception de répondre à l’attente des populations, de voir renaître un grand parti nationaliste, capable de conduire une alternative à la politique de destruction nationale, menée par Paul Biya et son parti.
Que sont ces préoccupations nationales actuelles ?

Contentieux historique national
D’abord et avant tout, la question du Contentieux historique national, c’est-à-dire l’aventure d’annexion/soumission de l’ancien Cameroun occidental, au dictat français, parachevée par le soi-disant référendum de mai 1972. Sa manifestation ultime est la guerre, dite du NOSO, contre laquelle l’on doit entreprendre une véritable mobilisation populaire, c’est-à-dire une grande campagne d’explication aux populations, pour qu’elles se mobilisent, contre la solution militaire que le pouvoir de Yaoundé tente d’imposer à la résistance des Ambazoniens.

L’impasse politique
Ensuite, la question de la Sortie de l’impasse politique dans laquelle le régime BDC-UC-UNC-RDPC avec ses présidents Ahidjo et Biya ont conduit le pays. Dès la publication de « Pour le libéralisme communautaire », le parti du président de la République s’est engagé dans un vaste mouvement de verrouillage politique du pays, qui en a fait une fédération de partis ethniques, avec comme conséquence principale la montée du communautarisme, maquillée sous l’appellation de « protection des peuples allogènes ». Cette politique ne signifie, sur le plan pratique, rien d’autre que les Camerounais sont incapables de nourrir un projet national, pour leur pays.

C’est pourtant à cause de celui-ci que nombre de nos aînés ont été tués, pourchassés et contraints à l’exil. Face à ce péril, l’unité de l’UPC, envisagée à travers ce congrès, apparaît comme une manœuvre complice objective de distraction des Camerounais et de soutien du RDPC. Car, ce qui est en jeu, c’est la crédibilisation d’un projet alternatif de libération nationale, pour lequel, il faut que les populations se mobilisent. L’enjeu est l’abandon de la politique, qui s’anime autour des élections, et qui abandonne les populations à leur misère et à la démobilisation face à leurs problèmes quotidiens. C’est cela l’urgence.

Recolonisation de notre Pays
Enfin, c’est la recolonisation de notre pays, du fait de la dette de l’État. Elle est devenue insupportable. En conséquence, Paul Biya et son gouvernement sont prêts à brader la dernière parcelle d’indépendance, pour obtenir de nouveaux prêts et se maintenir au pouvoir, alors qu’il est clair, depuis longtemps, que l’argent ainsi obtenu, ne sert qu’à « fabriquer », grâce aux détournements de fonds publics, des pontes ethniques, qui contribuent davantage au verrouillage des ethnies. Il est urgent de mener cette bataille d’embrigadement de nos populations, à soutenir des comportements, qui mènent au suicide national.

De surcroît,
-Considérant la préparation insuffisante des assises prévues du 11 au 13 septembre 2021,

-Considérant les carences organisationnelles au niveau de la base du parti,

-Considérant le manque de débat autour du programme de politique générale au sein des Comités de base, Comités centraux, Sections et du Comité directeur,

-Considérant le manque de débat autour des propositions d’amendements des Statuts et du Règlement intérieur tant au niveau de la base que du sommet,

-Soucieux de la nécessité de consulter la base dans les questions de politique générale et d’orientation du parti,

-Considérant les divisions plus ou moins profondes au sein de l’UPC sortie du congrès de 2017,

-Considérant les attentes du peuple kamerunais par rapport au mouvement nationaliste,
l’Alliance patriotique (AP)

-se prononce contre ce congrès, si ce dernier a pour seul objectif de constituer une autre direction, « plus crédible de l’UPC » aux yeux du RDPC et du pouvoir en place à Yaoundé,

-estime que le congrès prévu les 11, 12 et 13 septembre 2021, devrait se résoudre à :

o entériner la tenue annuelle d’un congrès ordinaire de l’UPC dans l’esprit des Statuts de 1952;
oélire une nouvelle direction de l’UPC avec pour missions principales;

d’œuvrer pour le rassemblement des upéciste, dans un délai d’un an en prenant contact avec tous ceux qui se réclament de la famille nationaliste,

de convoquer un congrès unitaire à l’issue de ce délai, pour élire une direction engagée à remettre l’UPC dans son rôle avant-gardiste en constituant un front d’organisations politiques et de la société civile, dont le programme d’action tournerait autour des points, ci-dessus décrits comme préoccupations nationales de l’heure.

Vive l’Alliance Patriotique
Vice le Mouvement nationaliste camerounais
Vive le Cameroun

Ce 20.08.2021

Yagnye Tom Daniel
Président de l’Alliance Patriotique
Représentant spécial de l’UPC en Afrique centrale et australe

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