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Élections régionales : Les chefs traditionnels en colère

Paru dans le quotidien Cameroon Tribune, un article montre des «Majestés» manquant d’argent pour financer leurs campagnes électorales sur le terrain.

Des chefs traditionnels au Cameroun

Voici la campagne en vue des élections régionales ouverte. Lancé samedi dernier, ce grand moment va régenter la vie politique nationale jusqu’au 5 décembre à minuit. Mais déjà, les dépositaires des pouvoirs traditionnels sont habités par un sentiment d’injustice. Après l’empathie et la bienveillance à l’égard des pouvoirs publics, c’est désormais la posture revendicative parmi quelques dignitaires du commandement traditionnel. À travers le pays, certains parmi eux sont sortis de leur distance et de leur surplomb en remettant en cause la loi du 19 avril 2012 portant Code électoral.

Elle n’a pas prévu la prise en charge par l’État du financement de la campagne électorale. «Nous comprenons très mal que nous soyons exclus des financements publics de la campagne électorale. Nous sommes quelque peu dans l’embarras par rapport aux dispositions légales qui sont muettes en ce qui concerne le financement de la campagne électorale des chefs traditionnels», note Firmin Jean Benoît Etundi Atanga (candidat et chef de 2e degré du groupement Yanda de Yaoundé), approché par le quotidien Cameroon Tribune (CT) le 19 novembre 2020.

Sous anonymat, un autre «chef-candidat» cherche ses mots, refusant de verser dans le seul registre de la colère. «En colère, on passe pour des imbéciles. Mais ils devraient se méfier là-haut, car on est loin d’être des cons et surtout, on se renseigne. On voit bien que nous sommes victimes d’une profonde injustice», peste notre interlocuteur. Dans la forme comme dans le fond, ces constatations posent comme principe le financement de la campagne de tous par le Trésor public. Seulement, il n’en est rien, si l’on s’en tient aux dispositions de l’article 285 du Code électoral. D’après ce texte en effet, «dans le cadre des élections des députés, des sénateurs, des conseillers régionaux ou des conseillers municipaux, les fonds publics destinés au financement des campagnes électorales sont répartis en deux (2) tranches d’égal montant aux partis politiques qui participent à ces élections».

Choix
Dans un tel contexte, les approches en termes de stratégies ont libre cours dans les cours royales. Ici et là, l’on s’engage dans un choix plus «résilient» pour battre efficacement campagne sur le terrain. Pour Roger Issa Abba, chef traditionnel et candidat dans la région de l’Adamaoua, pas besoin de lésiner sur ses propres deniers. «Nous avons l’avantage de présenter une liste consensuelle qui sera seule en compétition dans notre circonscription. Cela a favorisé la mobilisation de nos modestes moyens pour préparer les descentes sur le terrain afin de rencontrer nos électeurs», explique-t-il.

Pour d’autres comme Gabriel Tsidie (tête de liste du commandement traditionnel du département de la Menoua dans l’Ouest du pays), trouver de l’agent pour battre campagne intègre des stratégies opérationnelles basées sur le modèle participatif. «C’est vrai que nous avons fait appel à nos élites, mais nous avons tenu à maintenir notre indépendance et notre engagement personnel lors de la campagne», avance-t-il dans les colonnes du média cité supra.

Jean-René Meva’a Amougou

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