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Yaoundé : La Saint-Valentin se fête aussi en numérique

Grâce à la haute technologie, certaines bonnes adresses de la capitale offrent des services aux amoureux.

Spécimen du travail numérique pour la Saint -Valentin

La Saint-Valentin ? C’est mille noms : «manifestation de la niaiserie commerciale et du crétinisme mercantile», selon le sociologue Claude Abé ; «Amours d’un jour qui naissent avec l’aurore et meurent avec les dernières chandelles», résume Roger Belinga, maire sortant de la commune de Mfou; «couples d’une heure qui se font gravement les plus tendres déclarations, parfois les moins convaincues», à en croire l’artiste-musicien Ottou Marcellin. En tout cas, il semble que, bon an mal an, elle se maintienne dans la société camerounaise et ce malgré l’imagerie très peu favorable qui lui est associée.

Cette année, les plus courageux ont la possibilité d’ajouter un peu d’originalité à leur 14 février. A l’heure de la Saint-Valentin les marques débordent d’imagination et de stratagèmes pour faire craquer de manière originale, farfelue et surtout digitale l’élue de votre cœur, dans le but d’attirer une nouvelle clientèle. Mais qui sont ces marques qui profitent de la Saint-Valentin pour communiquer ? Comment s’y prennent-elles ? Mots doux, déclarations d’amour ou demandes en mariage… Envie de crier votre amour sur tous les toits et rendre jaloux et fou de rage ceux qui seront seuls ce soir ? A Yaoundé, une agence matrimoniale vous laisse la parole…Elle a en effet décidé d’afficher sur ses panneaux lumineux les plus beaux messages d’amour. Pour participer, les Valentins doivent se rendre sur son site et limiter leur déclaration d’amour à 160 caractères. Alors tous à vos Smartphones, tablettes, ordinateurs pour écrire votre plus belle déclaration d’amour à l’élue de votre cœur !
Et sur ce plan, c’est davantage l’affaire couples de gommeux à peine pubères. «C’est leur affaire puisqu’à 70%, ils sont accro du numérique», évalue Bernard Tsevina, un autre sociologue.

Dans le détail, c’est une affaire de symbole numérisés : «petits cœurs rubiconds sur des cartes gaufrées, qu’on envoie, imbibées de parfum; lumières tamisées des restaurants, qui ne servent plus que pour deux, au son d’un sirop mélodique, imposant un menu dont la lourdeur compromet l’efficacité des ébats subséquents; et puis cette dictature de l’aveu, du mot doux, du serment balbutié», déclame Ottou Marcellin. De son point de vue, la Saint-Valentin se passe chacun chez soi, se passe chacun chez soi, dans une main, le smartphone dans l’autre. Par cette technique, on peut d’ailleurs «valentiner» plusieurs idylles au même instant, ne laissant aucun(e) bien-aimé(e) sur le carreau.

À l’Avenue Kennedy, le temps de la boîte de chocolat est dépassé pour la Saint-Valentin. Ici, deux studios proposent aux amoureux de faire tirer leurs portraits en mode vintage. «Ce sont des images qui imposer leur signature grâce à un éclairage complexe en lumières continues», vante Blaise Temgoua, preneur de vue. Il dit offrir 20 % de remise pour la réalisation d’un portrait en duo. Et si le couple veut mémoriser son bonheur, ce jeune homme enregistre les vidéos en 4 : 3 ou en 16/9 au format Mpeg 2 sur des cartes mémoire, ce qui permet de loger près de deux heures de tournage sur une carte de 8 Go en haute qualité et plus de cinq heures en mode longue durée.

Jean-René Meva’a Amougou

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