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Crimes et exactions dans le Noso : L’Unicef accuse les séparatistes

Dans un rapport publié le 5 novembre dernier, l’agence onusienne pointe les groupes armés comme auteurs des enlèvements, des viols, des assassinats et des incendies d’écoles dans les régions anglophones.

Tristesse et désolation dans les écoles au Nord-ouest

Un tableau, celui que transmet le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) pour décrire la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud- Ouest (Noso), est désolant. Dans un rapport publié la semaine dernière, le démembrement onusien fait état de 529 incidents de sécurité survenus dans les deux régions depuis le début 2019. Deux mois après le début de l’année scolaire en cours, 4 100 écoles, soit 90 % d’écoles primaires publiques, et 744 institutions secondaires (77 %) restent fermées ou non opérationnelles. Plus de 850 000 enfants n’ont plus droit à l’éducation scolaire. Les enfants ainsi non scolarisés sont enrôlés de force dans ces groupes armés.

Ceux qui ne le sont pas encore, du fait de cette situation, courent un grand risque d’être recrutés par ces bandes armées, de se marier, d’avoir des grossesses précoces et d’être victimes d’autres formes d’exploitation et de maltraitance. Un nombre croissant d’ONG ont été victimes de prises d’otages et d’extorsions de la part des bandes armées. «Les régions anglophones du Cameroun, qui étaient jadis les endroits où l’éducation était la meilleure dans tout le pays, doivent désormais faire face à une politique permanente de non-scolarisation mise en place par des groupes armés non étatiques; des milliers d’enfants au Cameroun vivent dans la peur. Ils ont besoin de la paix pour pouvoir reprendre leurs études et recouvrer leur avenir», déplore Henrietta Fore, directrice exécutive de l’Unicef.

Agir
Meurtrie par cette situation, l’institution invite les responsables de ces organisations armées à respecter les enseignants et les autres personnels de l’éducation, y compris les prestataires de l’enseignement à domicile. Henrietta Fore appelle à une action pour contraindre ces groupes à permettre aux enfants d’aller à l’école. À son avis, il est temps de créer les conditions pour que les enfants apprennent «dans un environnement sûr et protecteur». «Nous ne pouvons plus perdre de temps. Si nous n’agissons pas maintenant. Nous courrons le risque d’avoir une génération perdue de jeunes, plutôt qu’un jeune engagé et informé qui peut aider à reconstruire leurs communautés», insiste la directrice exécutive de l’Unicef.

Bobo Ousmanou

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