Échangeur de Meyo: la criminalité roule à grande vitesse

À ce point stratégique de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen, meurtres, agressions, viols sont devenus monnaie courante

À plus de 20 heures, il n’est pas bon de traverser l’échangeur de Meyo. Ceux qui s’y aventurent risquent leurs vies. Il faut être très courageux pour emprunter l’une des voies tout seul, parce que les bandits vous y attendent. Dès la tombée de la nuit, ils y élisent domicile pour leur salle besogne. Ce qui emmène les uns et les autres à prendre plus de mesures de sécurité. «Je ne peux plus traverser le pont de l’échangeur tout seul à plus de 20 heures, j’y ai été agressé il y a deux semaines», déclare Mani Etoungou, habitant du quartier Toutouli. Cette situation s’explique par l’obscurité ou la faiblesse de la lumière et le manque de force de sécurité pour patrouiller au niveau de l’échangeur.

Meurtres
«Trois morts ont déjà été récencée en 2 semaines près du nouvel édifice. Parmi elles, une dame qui avait été enterré au cimetière de Soa après l’autopsie, parce qu’elle n’avait pas été identifiée et réclamée par une famille», affirme une source bien informé du côté du poste de gendarmerie de Meyo. Cette source explique que les victimes et leurs bourreaux viennent d’autres quartiers. «La femme enterrée il y a 3 jours en est la preuve», ajoute-t-elle.

À côté des meurtres, l’on enregistre également les viols de femmes dans cet espace. Tobias Atemkoumou, un riverain n’en compte pas moins d’une dizaine durant les 3 derniers mois. Une preuve de plus est que dans la nuit de Mercredi 15 juin dernier, vers 22 heures dans l’un des embranchements de l’échangeur, l’on a assisté à une tentative de viol d’une femme de 25 ans environs. «La jeune dame a dû ouvrir la portière et sauter afin de s’en sortir», ajoute Aristide Mbarga.

Agressions
Pour les agressions, elles sont quotidiennes. Dans cet échangeur très obscur, les voisins ce sont habitués aux cris de détresses. Pour Sébastien Ze, ces lamentations l’emmènent à ne plus sortir de chez lui, «parce que c’est devenu monnaie courante et plus encore, je ne peux pas sauter le talus qui a plus de 30 mètres de hauteur pour venir au secours de quelqu’un». La deuxième réticence vient du fait que le jeune homme et ses cousins disent être essorés puisqu’ils ne peuvent se jeter dans la gueule du loup pour aller secourir les victimes. «Nous ne savons pas combien ils sont souvent, sans oublier le fait qu’ils peuvent avoir des armes», renchérit l’un eux. Arsene Mvongo, mototaxi à borne 10 abonde dans le même sens. Il avait été victime d’une agression qui a conduit au vol de sa moto de marque Sanili. «Lorsque ma mère avait vendu le terrain, elle m’avait acheté la moto. Et moins d’une semaine de vie, elle a été arrachée sous le pont, ma famille en face était incapable de me venir en aide», mentionne Arsène.

Institution
Selon des sources crédibles, le poste de gendarmerie de Meyo dispose de peu de moyens pour faire face à ces multiples crimes. L’effectif en hommes est insuffisant, «il y a 4 gendarmes dans ce poste au moment où je vous parle. D’autres viendront peut-être». En plus, il y a le manque de locomotion adéquate, «véhicule garnis», c’est-à-dire un pick-up avec gyrophare qui permet de patrouiller et dissuader les malfrats. Un boutiquier de la place déplore le fait que l’éclairage existant le long du boulevard est faible en termes de luminosité.

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