INTÉGRATION RÉGIONALEMAIN COURANTE

Voie de contournement de Yaoundé: les bailleurs de fonds adhèrent au projet

Exprimé lors de la table-ronde organisée à leur intention par le gouvernement camerounais et l’Union européenne, leur engouement  s’amplifie au fil des jours. 

La ville de Yaoundé se trouve au croisement de plusieurs axes sous régionaux de transport, dont le plus important est celui qui relie les ports de Kribi et Douala d’une part, au Tchad et à la Centrafrique d’autre part, en desservant au passage l’hinterland du Cameroun. « Le trafic dans la capitale camerounaise est donc intense. Le gouvernement a pensé qu’il est urgent de décongestionner le trafic routier urbain afin de faciliter le transport des personnes et des biens ; aussi bien dans la capitale camerounaise que dans le reste de l’Afrique centrale », situe Célestine Ketcha Courtès, ministre camerounaise de l’Habitat et Développement urbain (Mindhu). Pour bien comprendre, il s’agit de construire une boucle autoroutière dans la périphérie de Yaoundé. Le projet s’appelle «Voie de contournement de Yaoundé» (VCY). 794 milliards FCFA. C’est l’enveloppe nécessaire à la réalisation du projet de construction de l’infrastructure routière uniquement. 558 milliards de francs sont nécessaires pour la mise en œuvre du projet. Dans les détails, il faudra 88 milliards FCFA pour les indemnisations et relocalisations. Et 470 milliards FCFA pour la viabilisation des quatre pôles urbains de la capitale (20 milliards FCFA pour indemnisations et relocalisations).

Trouver cet argent…

 C’est le sens de la table-ronde des bailleurs de fonds organisée ce 24 mai à Yaoundé. La mission d’assistance technique auprès de la Cemac et de la Ceeac a conclu que la première phase du projet était éligible à un financement en mode blending (financements combinant dons et prêts des bailleurs de fonds). De manière formelle, ce que l’on sait, c’est qu’à travers sa nouvelle stratégie «Global Gateway», l’Union européenne (UE) et ses États membres ambitionnent de mobiliser jusqu’à 150 milliards d’euros, pour le développement d’infrastructures qui, à l’image de ce projet, sont plus sures, plus vertes et facilitent la connectivité. 

À ce jour, soufflent des sources proches du dossier, des tendances semblent se dessiner sans qu’il soit possible, à ce stade, d’apporter des réponses tranchées sur le montant que chacun des bailleurs de fonds versera. En tout état de cause, ceux conviés par le Gouvernement camerounais se sont dits convaincus de l’importance du projet. Selon certaines indiscrétions, les sources potentielles de financement  (Banque mondiale, Banque européenne d’investissement, Banque africaine de développement, Agence française de développement  et bien d’autres) envisagent d’unir leurs efforts pour la réalisation du chantier, suivant le chronogramme présenté. La tendance devrait se poursuivre et s’amplifier. Ces derniers jours, les couloirs du Mindhu bruissent d’informations selon lesquelles d’autres acteurs financiers internationaux ont marqué leur accord de principe. En ce sens,  la suite de la table-ronde de Yaoundé appelle une activité intense  de coordination entre l’UE, les autres acteurs financiers et le Gouvernement camerounais. 

Jean-René Meva’a Amougou

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