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Théoriquement et juridiquement, tout est clair à la Beac

Yvon Sana Bangui est le nouveau gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac). Nommé sur proposition de son pays le 9 février 2024, le Centrafricain (qui fêtera son 50e anniversaire en mai prochain) connait bien la maison qu’il a rejoint en 2005 comme agent d’encadrement supérieur.

 

Ses parcours de vie sont marqués par une pluralité d’expériences professionnelles, dont la plus haute est celle de directeur des systèmes d’information de la Banque depuis 2017. Et conformément aux textes communautaires en vigueur, son mandat de 7 ans non renouvelable s’achève le 9 février 2031. Avant les aperçus forts intéressants qu’apportent ces détails, on s’était surtout occupé de la fin du bail du prédécesseur de Yvon Sana Bangui. Au point où, des argumentaires solidement charpentés et différentes interprétations semblent n’avoir pas tout épuisé. Au point où, entre urgence et durée, l’ensemble a construit une unité à des lectures d’une moindre pertinence. Pas besoin ici de décortiquer la rhétorique réactionnaire de quelques-uns, plus préoccupés à suggérer des polémiques.
Et en ce sens, l’on s’en tient à ceci: «La conférence des chefs d’États a pris connaissance de la fin du mandat de Monsieur Abbas Mahamat Tolli au poste de gouverneur de la Beac et a suivi avec attention la proposition de la candidature de Monsieur Yvon Sana Bangui, présenté par la République centrafricaine, conformément au principe de la rotation instituée en 2010, et l’a approuvée». À bien des égards, ces lignes du communiqué final de la Conférence des chefs d’États de la Cemac tenue par visioconférence le 9 février dernier apparaissent d’autant plus nécessaires qu’elles drainent des enjeux considérables, notamment le respect de la codification temporelle des mandats à Beac, les conditions du changement du gouvernorat et les conjonctures critiques ou encore sur le rythme de la prise de décisions et de leur mise en œuvre. À la lumière des articles 50, 51 et les alinéas 1 et 3 ; et 53 des statuts de la Beac, tout est prédéfini dans un calendrier précis et prévisible. Tenez: l’article 50 dispose que «le gouverneur de la Banque centrale est nommé par la Conférence des chefs d’État de la Cemac, sur proposition du Comité ministériel de l’UMAC, après avis conforme du Conseil d’administration statuant à l’unanimité». Plus loin (article 53), il est dit que «les mandats des membres du gouvernement de la Banque centrale sont irrévocables. Ils ne peuvent être relevés de leurs fonctions que par décision dûment motivée de la Conférence des chefs d’État, sur proposition à l’unanimité du Comité ministériel». Et puis, il y a la résolution N°2 du Conseil d’administration du 24 mars 2016. Celle-ci légitime l’alternance équilibrée des intérêts en matière de gestion de la fin du mandat des membres du gouvernement de la Beac et assimilés. Théoriquement et juridiquement, tout est clair. Abordées de manière indirecte, cet ensemble reste le cadre intangible qui s’impose à tous et qui devrait déterminer les comportements.
Mais, à observer comment les choses se sont passées, des interprétations qui s’opposent ou s’articulent semblent surplombantes. Portées et vécues par des groupes d’acteurs aux intérêts divergents, ce sont ces interprétations qui ont tendance à bloquer toute dynamique raisonnable et consensuelle à la Beac. Son Excellence Moussa Faki Mahamat, soulignant l’importance d’investir dans l’éducation pour assurer la prospérité future de l’Afrique.

Jean-René Meva’a Amougou

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