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Étiquette : Ngoa-Ekellé
Cavaye Yéguié Djibril
On l’a rarement entendu sur des questions de sport. Mais le 11 décembre 2020, il s’est intéressé à cette «nébuleuse». Le «Très Honorable» s’est voulu bien utile dans son autre rôle: apaiser les relations entre la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) et la Ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC). «En attendant la Coupe d’Afrique des Nations, la CAN 2022, nous nous rapprochons inexorablement du Championnat d’Afrique des Nations, le CHAN 2021. Au nom du peuple camerounais que nous représentons ici et au nom de tous les élus, je voudrais appeler les dirigeants de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) et de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC), à la retenue et à plus de sagesse. Les querelles actuelles, entre les deux instances, n’honorent guère notre mouvement sportif. Elles sont mêmes susceptibles de mettre en péril la sérénité des préparatifs des deux importantes compétitions continentales que je viens d’évoquer», a déclaré le président de l’Assemblée nationale lors de son discours de clôture de la récente session parlementaire à Ngoa-Ekelle.
Parlement : L’ordinaire et l’extraordinaire d’une session
Le 10 juin prochain, dès 11 heures, les députés sont convoqués pour leur seconde rencontre de 2020. L’ordre du jour n’a pas été rendu public, mais tout porte à croire que les travaux portent, entre autres, sur la révision de la loi des finances, la prestation de serment de Joseph Owona et des propositions de loi de certains parlementaires.
Nonobstant l’épée de Damoclès que représente toujours le coronavirus, la session ordinaire du Parlement camerounais s’ouvre le 10 juin prochain à l’hémicycle de Ngoa-Ekelle. À l’évidence, le report de cette grand-messe de la représentation politique nationale n’a pas été envisagé, malgré le risque sanitaire. «C’est précisément pendant les périodes de crise que les nations ont besoin que les pouvoirs publics soient effectifs, permanents et en possession de tous leurs moyens d’action», explique l’honorable Engelbert Essomba Bengono, joint par téléphone. «Ne pas convoquer l’Assemblée nationale aurait été un très mauvais signal envoyé à l’opinion nationale et internationale.
Ne pas convoquer l’Assemblée nationale aurait ajouté la crise institutionnelle à la crise sanitaire que nous impose déjà, malgré nous, le coronavirus», poursuit-il. L’enjeu principal de cette session ordinaire est donc politico-institutionnel. D’autant plus que, depuis le 17 mars 2020 et l’édiction des mesures gouvernementales contre la Covid-19, la santé publique est devenue, après la défense nationale et la sécurité publique, le troisième intérêt stratégique de l’État du Cameroun.
Modification de la loi des finances 2020
Selon toutes vraisemblances, les députés débattront de la modification de la loi des finances 2020. Coronavirus oblige. «C’est elle qui permet non pas d’augmenter le budget de l’État, mais une réaffectation des ressources vers la lutte contre la pandémie», a indiqué l’honorable Cabral Libii. D’après une publication de nos confrères de Défis Actuels (n° 485 du jeudi 4 au 7 mai 2020), une source parlementaire ayant requis l’anonymat parle d’une «réallocation des fonds affectés aux dépenses publiques non prioritaires, vers le renforcement du système de santé pour permettre une prise en charge plus efficace des personnes contaminées».Peut-être un message fort visant à essouffler la polémique du 12 mai dernier, sur le versement d’une prime de 4 milliards FCFA aux 180 députés nouvellement élus à l’issue des législatives du mois de février. La raison de cette dotation: l’achat de véhicules de fonction et d’équipements divers. En tout cas, l’opinion nationale ainsi que plusieurs députés penchent, d’une part, pour une gestion adaptée du «nerf de la guerre» dans le cadre de la riposte contre le virus couronné, et pour la poursuite de la construction de la nation, d’autre part.
Conseil constitutionnel : Joseph Owona attendu
Après son mandat de président du Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de Football, le professeur et ancien ministre Joseph Owona devrait prêter serment devant les parlementaires comme membre du Conseil constitutionnel. L’évènement est prévu le vendredi 12 juin 2020 à 11 heures au Palais des congrès de Yaoundé. L’agrégé de droit et de sciences politiques remplace Jean Foumane Akame, décédé le 13 janvier 2019.Alain Patrick Fouda (stagiaire)
Sylvie Nwet : La «cabraliste» qui défie les éléphants RDPC à Yaoundé
Novice en politique, la tête de liste du PCRN aux législatives dans le Mfoundi ne manque ni d’idées ni d’ambition.
Sylvie Nwet En mai, la présidente-fondatrice de l’association Yaoundé Reviv’Art (YARA) aura 40 ans, et peut-être une écharpe vert-rouge-jaune portée en bandoulière dans l’hémicycle de Ngoa-Ekellé. Ce serait alors une entrée fracassante en politique pour celle qui s’est fait connaître depuis deux décennies comme animatrice et entrepreneuse culturelle de premier plan. Car pour ce coup d’essai, Sylvie Nwet, le port toujours altier et un sourire charmeur, n’a pas choisi la facilité : elle dirige la liste du Parti camerounais pour la reconstruction nationale (PCRN), la formation de Cabral Libii, dans la circonscription du Mfoundi, autant dire dans la capitale Yaoundé considérée comme la chasse gardée de l’ancien parti unique au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), qui n’y a jamais cédé le moindre siège de député à un parti concurrent depuis le retour du Cameroun au pluralisme partisan en 1992.
Comment en est-elle arrivée, elle qui affirme fièrement être novice en politique, à convoiter un siège de député à Yaoundé ? Elle raconte : «Mon parcours professionnel, dans le milieu associatif, a fait de moi une femme de contact, à l’écoute des autres et au service des autres, dans un secteur souvent oublié justement de la politique : je veux parler du milieu de la culture. Alors, quand Cabral Libii m’a demandé de conduire sa liste à Yaoundé au double motif qu’il souhaitait une personnalité qui s’était investie dans le milieu de la culture depuis plusieurs années, et que cette personnalité soit une femme de surcroît, je n’ai pas hésité un seul instant». Et voilà comment Sylvie, habituée notamment des milieux du cinéma pour avoir été chargé de relations publiques au sein du festival Ecrans noirs, assistante de distribution et de production de certains films et, depuis 2014, promotrice du Festival du premier film de Yaoundé «Yah’ra» qui venait de boucler sa sixième édition en octobre dernier, se retrouve à enchaîner des réunions de stratégie de campagne électorale, à rédiger des professions de foi, à faire du porte-à-porte, à défendre un projet de société…
Du pain sur la planche
Quelles chances aura la liste PCRN de bousculer les caïds du RDPC dans la course à la députation dans la capitale? La tête de liste du parti «cabraliste» ne se prend pas la tête outre-mesure. «Pour moi, cette campagne électorale est une formidable opportunité de faire passer mes idées au plus haut niveau», clame-t-elle sans fards. Et des idées pour le progrès du Cameroun, elle en a plein la tête, surtout dans le domaine culturel qui lui tient naturellement à cœur. À côté du plan pour la protection de notre patrimoine national, elle suggère de tirer profit de la nouvelle loi sur la décentralisation. Très pragmatique, Sylvie Nwet a des propositions concrètes: «Je pense que beaucoup d’améliorations peuvent être entreprises sans nécessairement engager des moyens énormes. Prenez l’exemple de la formation des jeunes à l’art. Aujourd’hui, on peut télécharger en quelques minutes un morceau de musique ou l’image d’un tableau ou d’une sculpture. Sans parler des films».Comme quoi, on peut être blanc-bec en politique et avoir de grandes ambitions pour le Cameroun. Ne dit-elle pas ? «Je souhaite pour mon pays ce qui figure dans le sigle de mon parti : la Réconciliation Nationale». Et de citer le besoin de réconciliation dans les régions anglophones en crise armée, entre classes sociales, mais aussi entre générations : «J’incarne ce changement que je ne conçois que dans le respect de nos aînés».
Bobo Ousmanou