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Archives des CDC - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : CDC

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    Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, c’est le nombre de tests que l’ambassade des États-Unis promet au Cameroun.

    L’annonce a été faite, le 27 février, au cours d’une conférence de presse donnée par cette représentation diplomatique à Yaoundé. «Le gouvernement américain, à travers le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), appuie spécifiquement la surveillance épidémiologique aux différents points d’entrée: aéroports, ports. On appuie aussi la prévention à travers la recherche active des cas. Nous avons appuyé le Centre Pasteur pour acquérir des tests et le processus est en cours pour l’acquisition d’un kit pouvant tester mille personnes. Ces capacités vont permettre au Cameroun de pouvoir tester les patients sur place et appuyer la sous-région, si jamais il survient des cas», a déclaré Dr Emily Kainne Dokubo, directrice pays de CDC pour le Cameroun.

  • 11 000

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    Selon La Tribune Afrique (LTA), c’est le nombre de personnes appelées à perdre leur emploi à la CDC (Cameroon Development Corporation). D’après les informations recoupées par votre journal, le second employeur du pays après l’État a dû supprimer ces postes de travail en raison de la crise sociopolitique dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud – Ouest. Une situation qualifiée par la direction générale de « catastrophique ». D’après des sources internes à l’entreprise (relayées par LTA), celle-ci affiche un chiffre d’affaires d’à peine 2,5 milliards de FCFA sur les quelque 60 milliards affichés avant la crise, alors qu’elle produisait entre autres l’hévéa, la banane et l’huile de palme. Plus grave, la CDC a cessé l’exportation de ses produits depuis un an déjà.

  • Les Camerounais verront du feu en 2021

    Les Camerounais verront du feu en 2021

    Certains économistes soutiennent que le Cameroun ne perd rien à travers l’incendie de la Sonara. Ils soutiennent que le pétrole importé peut avantageusement remplacer la production du pétrole raffiné localement.

    Cette analyse est juste, mais limitée. Elle est juste si on se positionne uniquement du point de vue financier. Il est évident que sur le plan des coûts de production, la Sonara est l’une des raffineries les plus chères du monde. Cela signifie que le pétrole étranger coûte moins cher que le pétrole raffiné au Cameroun.

    Il y aurait donc un intérêt manifeste à fermer la Sonara et à s’approvisionner à l’extérieur. D’ailleurs, cette éventualité a été quelquefois envisagée par les pouvoirs publics. Le projet consisterait alors à renforcer les capacités de stockage du pétrole importé à moindres coûts.

    Néanmoins, cette analyse financière cesse d’être valable du point de vue macroéconomique. En effet, en macroéconomie, les seuls coûts sont les importations. Tout ce qui est produit à l’intérieur est une valeur ajoutée. En effet, qui dit « coûts » dit aussi « rémunération d’autres acteurs nationaux ».

    Je peux avoir une maison préfabriquée qui coûte 5 millions de francs CFA, face à une maison en matériaux locaux qui coûte 10 millions de francs CFA.

    Du point de vue financier, c’est la maison importée qui coûte moins cher. Mais c’est l’inverse du point macroéconomique ; pourquoi ? Simplement parce que les 5 millions de la maison importée partent définitivement du système.

    C’est un argent parti chez les étrangers et perdu à jamais pour le Cameroun. Si nous ne travaillons pas un autre argent, le pays tombe en faillite.

    Par contre, les 10 millions de la maison locale ont été distribués aux maçons, aux creuseurs de sable, aux scieurs de bois, aux charpentiers qui sont tous Camerounais.

    Ils ne sont pas sortis du Cameroun puisqu’ils restent dans les poches des Camerounais, et continuent à alimenter l’activité. Tant que les 10 millions restent sur le territoire national, ils sont utilisés et font tourner l’économie 100 à l’heure. Le pays ne peut jamais tomber en faillite !

    En conclusion, du point de vue macroéconomique, on ne compare pas le coût de production de la Sonara à celui des autres raffineries, mais le coût en devises du pétrole de la Sonara au coût en devises du pétrole importé.

    Si le litre du pétrole importé vaut 500 FCFA, nettement moins que celui de la Sonara qui vaut 750 FCFA, ce n’est pas à ce niveau que va se faire la comparaison.

    En effet, si les 750 FCFA de la Sonara se décomposent en 300 FCFA de devises et 450 FCFA de facteurs intérieurs, alors c’est le pétrole de la Sonara qui est économiquement plus rentable.

    Et très largement !

    Parce que, en macroéconomie, on va plutôt comparer les 300 FCFA de coûts en devises de la Sonara aux 500 FCFA en devises du pétrole importé !

    Si le Cameroun avait adopté la monnaie binaire, cela serait visible pour tout le monde !

    L’utilité de la Sonara et la nécessité de la maintenir en vie ne sont pas liées à son apport financier qui est plutôt négatif, mais à son rôle macroéconomique d’économiseur de devises.

    Et il en a grand besoin, avec un déficit commercial qui prend une tournure abyssale, une dette extérieure de plus en plus explosive et un épuisement continu des réserves extérieures.

    Cet incendie est un coup dur, très dur pour l’économie camerounaise, qui aura toutes les peines du monde à se relever.

    On peut dire qu’après l’écroulement de la CDC qui produisait 50 milliards, et la Sonara qui en économise plus de 300 milliards, le Cameroun est sonné !

    Le nouvel ajustement, commencé en 2017 sous la férule du FMI, s’achève l’an prochain. À partir de 2021, seconde phase de cet ajustement, les Camerounais verront du feu !

     

    Dieudonné Essomba

  • Crise anglophone : La facture salée de la guerre

    Crise anglophone : La facture salée de la guerre

    Le Fonds monétaire international estime à 79 milliards de francs CFA les dépenses réalisées en 2017 pour combattre les groupes armés dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.

    Le déploiement des militaires dans les régions anglophones a un coût élevé

    La guerre contre les groupes armés d’inspiration séparatiste dans les régions anglophones fait saigner les caisses de l’Etat. Dans un rapport sur le Cameroun, rendu public le 30 août dernier, le Fonds monétaire international (FMI) estime les dépenses supplémentaires engagées dans le domaine de la sécurité du fait de la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest à 0,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017. Avec un PIB évalué l’année dernière à 19 806,3 milliards de francs CFA, ces dépenses se chiffrent à plus de 79 milliards de francs CFA. Soit un coût moyen mensuel de 6,6 milliards.

    Pertes fiscales

    Selon le FMI, les dépenses dues à la crise anglophone représenteront au moins 0,2 % du PIB en 2018. Soit plus de 41 milliards de francs CFA. Il ne serait d’ailleurs pas surprenant que ce montant soit largement dépassé au regard de la montée des violences observée depuis le début de la rentrée scolaire. En plus, la crainte de voir la situation se dégrader davantage à l’approche de l’élection présidentielle. Les séparatistes ont en effet promis de tout mettre en œuvre pour perturber le scrutin. Il va donc falloir davantage de moyens pour essayer de limiter leurs actions. Afin notamment de revoir à la hausse les prévisions de dépenses de sécurité pour l’année budgétaire en cours, jugées peu réalistes par le FMI, Paul Biya a signé en juin dernier, une ordonnance portant révision du budget de l’Etat.

    Tout en saignant les caisses de l’Etat, la crise sociopolitique prive aussi le trésor public d’importantes ressources. «Les recettes fiscales ont diminué de 8-9 % dans les deux régions [anglophones] en 2017 par rapport à 2016, en raison de la baisse de l’activité économique et des difficultés de recouvrement des impôts». Soit une perte sèche pour l’Etat de près de 2 milliards de francs CFA, en considérant les 18,3 milliards mobilisés en 2016 par les centres régionaux des impôts du Nord-ouest et du Sud-ouest.

    Le conflit a également un impact sur l’activité économique. Même «si une quantification rigoureuse est difficile en raison du manque de données appropriées», «des évidences anecdotiques tendent à montrer que la crise anglophone a un impact négatif sur l’économie», estiment les experts du FMI. L’institution de Bretton Woods note par exemple que «les exportations réelles de café et de cacao, qui sont principalement cultivés dans les zones anglophones, ont baissé d’environ 10 % en 2017». «Le volume des exportations de café a encore chuté de 72 % au premier trimestre 2018 (en glissement annuel)», renchérit le rapport. A cela, il faut ajouter les pertes dues aux perturbations d’activités dans les agro-industrielles telles que la CDC, Pamol… et les destructions des biens, les retards dans la conduite des projets de développement et meurtres de personnes.

    Aboudi Ottou

    Bamenda

    La ville coupée du pays

    Les séparatistes interrompent le trafic sur la nationale n°6 dans la nuit du 8 au 9 septembre. En creusant une tranchée sur la chaussée et en détruisant de nombreuses voitures.

    La chaussée dégradée et véhicules endommagés par les séparatistes

    Un voyageur relate: «ils nous ont stoppés au environ de 21h 10mn à Akum, en indiquant qu’ils veulent travailler sur la route. Un parmi eux, tenant un fusil, nous a dit qu’ils sont des «Amba boys» [groupe armé séparatiste, Ndlr] et par la suite nous a demandé de descendre de la voiture. Ils ont menacé de nous abattre si nous alertions les forces de l’ordre». Les miliciens feront ensuite usage d’un excavateur pour former une tranchée sur le bitume de la façon à rendre la route impraticable. Par la suite, ils vont abîmer les cartes nationales d’identité des passagers en retirant la partie qui porte le drapeau national.

    Au cours de cette attaque, la bande armée détruit également les bus de la compagnie de transport interurbain «Amour Mezam». Avant de fondre dans la nuit, les assaillants mettent le feu à l’excavateur.

    Alertées tardivement, les forces de l’ordre arrivent sur lieux. Au petit matin du 09 septembre, les passagers sont escortés dans les agences de voyage respectives. Certains regagnent leur domicile. D’autres s’engagent à reprendre la route pour leur destination initiale (Douala, Yaoundé ou Buea).

     

    Quelques jours plutôt, l’on apprend la libération du Fon de Oku après une dizaine de jours de captivité. Fon Sentieh II Martin Yosimbom Ngum, chef du village du Premier ministre Philemon Yang a pu regagner sa chefferie. La veille, le proviseur du lycée de Mankon, André Gabiassi, est kidnappé par des individus armés alors qu’il s’apprête à tenir une réunion avec son staff.
    A la suite de ces évènements, le gouverneur de la région du Nord-ouest renforce le couvre-feu. Désormais, les mouvements des personnes et des biens sont réduits entre 18h et 6h. Exception faite pour les véhicules des autorités administratives et ceux des forces de défense et de sécurité. Le gouverneur Adolphe Lele Lafrique Tchoffo suspend également les voyages de nuit jusqu’à nouvel ordre.

    Zéphirin Fotso Kamga