Régulation : le CNC et les professionnels de médias accordent leurs violons
Les différents acteurs ont échangé et axé leurs réflexions sur l’amélioration de la qualité de la presse. Toute chose qui n’est possible que si les organes de presse jouissent d’une parfaite santé économique.
La salle des actes du Conseil national de la communication (CNC) a fait le plein d’œuf ce 3 novembre 2022. À l’occasion de la rencontre entre le régulateur des médias et les associations professionnelles de journalistes. Parmi ces associations, on peut évoquer dans la fourchette le Syndicat des Journalistes Camerounais (SNJC), Commonwealth journalist Association (CJA), l’Union internationale de la presse francophone (l’UPF) et le Réseau des patrons de presse du Cameroun (Repac).
Pour le président du Conseil national de la communication, Joseph Chebongkeng Kalabubse, l’assise avec les associations vise «à échanger avec la presse étant donné que nous avons un moment capital de notre histoire qui arrive à partir de l’année prochaine, et voir avec les journalistes les points convergents et les points divergents», souligne-t-il. «Je me réjouis du fait que certaines associations commencent à regarder de près ce qu’il se fait dans les différents organes de presse. Par ailleurs, il était aussi question de voir comment améliorer les conditions de la presse au Cameroun à travers les associations. Nous sommes un organe de régulation, il y a ce que j’appelle la co-régulation qui peut se faire par les journalistes avant que les dérives ne soient signalées au niveau CNC», a-t-il ajouté.
Excellence
L’initiative est saluée par Haman Mana, directeur de publication du quotidien Le Jour. «Le souffle qui traverse notre métier c’est la confraternité et c’est une heureuse initiative que vient d’avoir le président du CNC de réunir toutes les associations pour se regarder et voir ce qu’on peut faire ensemble», précise-t-il. Et de poursuivre: «J’ai entendu l’initiative qu’il y a à célébrer l’excellence parce que le CNC ne doit pas être là avec un gros bâton, il faut aussi de temps en temps marquer ce qui est bien, je pense qu’il faut qu’on s’accroche dessus. Le CNC également devrait ouvrir les yeux sur ce qui se passe sur la viabilité économique des entreprises, on est dans un pays où institutionnellement, il y a une aide de l’Etat à la presse, le CNC devrait avoir son mot à dire».
Avant-gardiste
Selon François Mboke, du Réseau des patrons de presse du Cameroun (Repac), il n’a pas attendu l’initiative du CNC qui vise d’améliorer les conditions des journalistes. «Notre réseau avait déjà commencé à travailler là-dessus l’année dernière à l’occasion de la Journée internationale de la presse. Nous avons saisi les autorités camerounaises pour leur dire que depuis 2012, nous avons tenu les états généraux de la communication, que les résolutions n’étaient pas appliquées et que cela avait un impact négatif sur la vie des journalistes et des professionnels de la communication en général», a-t-il rappelé. «Ce qui s’est dit, nous avons travaillé pendant une année au travers d’une commission paritaire Mincom-Repac qui a permis de revoir toutes les recommandations des états généraux et de voir à quel niveau dans le monde entier la presse se trouve en matière d’innovation. Nous pensons que cette initiative va renforcer ce que nous avons déjà fait, parce que nous avons déjà fait beaucoup d’amendements pour le fonctionnement du CNC. Je pense qu’il était important qu’on puisse accorder nos violons pour que la profession retrouve ses lettres de noblesses», a-t-il conclu.
Olivier Mbessité