DOSSIERPANORAMA

Refac : L’association étend ses tentacules en Afrique

Au fil du temps, le rayon d’action du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (Refac) se développe pour toucher aussi bien la libre-circulation que le libre-échange au-delà des frontières de la sous-région.

La présidente du Refac lors de l’ouverture de la Fotrac 2022

La Foire transfrontalière annuelle d’Afrique centrale (Fotrac) édition 2022, moment solennel des échanges et de la circulation des biens et des personnes dans la sous-région, trouve sa poigne avec «la force de frappe des femmes très capables». Elles ne sont plus seulement de l’Afrique centrale, mais également de l’Afrique de l’ouest. Et Danielle Nlate y met toute sa détermination, que ce soit pour le Réseau des femmes actives, ou pour la Foire annuelle à Kyé-Ossi. Laquelle se déroule dans la zone des trois frontières entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée Équatoriale. La présidente de la Fotrac multiplie des rencontres internationales pour interpeler les femmes d’Afrique. Celles-ci manifestent justement leur savoir-faire en cette 13ème édition de la Fotrac. Au bout d’une semaine, elles n’ont pas pu achever leurs «prestations féminines». «Ces femmes ont beaucoup à prouver. Elles démontrent ce qu’elles sont capables de faire», déclare Gozi. Le Congolais de la République Démocratique du Congo (RDC) estime qu’«une semaine pour ce type d’événement de telle envergure est courte».

Visite touristique des femmes du Refac en Guinée Equatoriale

Tsanga, habitant de Kyé-Ossi, est du même avis. Durant sa visite des stands à la foire, il a été ébloui par le savoir-faire des femmes du Refac. Selon lui, «les organisateurs de la foire devraient encore mettre un accent particulier sur la communication pour que les femmes venues des autres pays d’Afrique pour exposer à Kyé-Ossi, puissent rencontrer celles du Gabon et de la Guinée Équatoriale afin d’échanger librement leurs produits». Pour Rose, vendeuse de Melamba (vin traditionnel à base de canne à sucre), «cette foire devait être l’occasion d’ouvertures des frontières pour nous permettre d’échanger et d’établir des rencontres».

Photo de famille avec les femmes du Refac de la Guinée Equatoriale

Femmes bouillantes
Les femmes du Refac de la RDC veulent élargir le nombre d’adhérentes dans leur pays. «Nombreuses, on peut résoudre beaucoup de problèmes liés à la gente féminine», déclare Justine Mafu. La vice-présidente du Refac RDC souhaite élargir le rayon d’action en dehors des villes de Kinshasa. Pour cela, elle appelle «les femmes très courageuses» des autres villes et provinces de son pays à plus d’adhésion. La chargée des femmes de l’ONG Amak Kisalu témoigne que son association est constituée «des mamans âgées de 17 ans jusqu’au troisième âge. Ce sont des femmes bouillantes et courageuses». Formant une délégation de 16 femmes à la Fotrac 2022, «les femmes bouillantes et courageuses» de la RDC sont venues présenter aux visiteurs le quotidien de leurs activités. À savoir la transformation, la conservation et l’emballage du «jus de bisap», le cosmétique, les produits pour les soins capillaires, l’habillement… Elles sont des commerçantes, des enseignantes, des étudiantes… et forment déjà environ quatre mille âmes en RDC.

 

Lire aussi : Paix et sécurité en Afrique : Les femmes conviées à plus de médiation

 

Femmes d’échelons
Pour la coordinatrice du Refac à Douala, «les femmes gravissent les échelons». Pulchérie Tchachue expose fièrement le dynamisme des femmes de Douala en particulier et des femmes d’Afrique en général. En cette 13ème édition de la Fotrac, elle salue l’évolution des différents réseaux des femmes plus particulièrement celles de Douala, «la ville où est né le Réfac en 2007». Elle et les autres femmes manifestent leur joie en raison de l’hymne du Refac qui vient du Littoral également. Seraya, l’auteure de la chanson des femmes actives, souhaite travailler encore les paroles. Car «le Refac n’est plus celui de l’Afrique centrale mais, de l’Afrique toute entière». Les femmes actives de Douala se préparent déjà pour présenter du «nouveau» pour la prochaine édition de la Fotrac. Elles accentuent ainsi leurs actions par des réunions mensuelles, en l’occurrence chaque dernier mardi du mois. Ces femmes, constituées en majorité de commerçantes et d’artisanes, souhaitent alléger les charges lors des voyages ou des déplacements en groupe. «Nous avons ouvert une caisse où chacune doit verser une somme de 100 000 FCFA avant la prochaine Fotrac», avoue Pulchérie Tchachue. Selon elle, l’objectif avant la prochaine édition est de mettre sur pied une formation pour la transformation d’un produit phare pour le Littoral, développer le réseau, acquérir un lopin de terre pour la formation et la transformation des autres produits locaux, améliorer le réseau des femmes.

Photo de famille des participants à la Fotrac 2022

 

Lire également: Élection Miss intégration : La beauté des femmes africaines auréolée

 

Femmes valorisantes
Le réseau des femmes actives antenne du Tchad place son action sous le signe de la valorisation et du bien-fondé du Refac. «Nous mettons un accent particulier sur la sensibilisation des différentes organisations féminines», déclare Cathérine Djimet. La responsable des femmes du Tchad veut étendre le réseau. Réseau déjà présent et actif à Ndjamena, à Koumra dans la province du Mandorel, à Moundou dans la province du Logone Occidental. Elles excellent dans la transformation des produits locaux, la conservation de la viande à travers le séchage, à transformer le beurre de karité… Venues au Cameroun au nombre de 16, les femmes valorisantes du Tchad souhaitent être plus nombreuses les prochaines fois. Car, «les femmes se démarquent elles-mêmes pour venir échanger et non pour vendre forcément». Mais, le problème de la libre circulation attriste Cathérine Djimet et ses consœurs tchadiennes. Pour elle, «en ce qui concerne les échanges dans la sous-région, c’est peut-être encore un rêve. Ce n’est pas encore une réalité. Les textes sont là, les textes sont clairs pour les échanges des biens et des personnes. Mais, les personnes sur le terrain sont réticentes et rendent la libre-circulation difficile».

Patrick Landry Amouguy, envoyé spécial à Kyé-Ossi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *