Paix et sécurité en Afrique : Les femmes conviées à plus de médiation

Le Palais de Conférence d’Ebebiyin a rassemblé les réseaux des femmes actives du Cameroun, du Tchad, de la République Centrafricaine, de la République Démocratique du Congo, du Sénégal et de la Guinée Équatoriale pour qu’elles s’impliquent dans la prévention des conflits sur le continent.

Le panel lors de la conférence sur la paix à Ebebiyin en Guinée Équatoriale

La 13ème édition de la Foire transfrontalière annuelle de l’Afrique centrale (Fotrac) se présente non seulement comme une plateforme d’intégration régionale, mais aussi comme un espace de sensibilisation et d’interpellation des femmes face aux nombreux conflits qui affectent le continent africain. Ce 4 août 2022 se tient à Ebebiyin ( Nord-Est de la région continentale de la Guinée Équatoriale), la conférence sur les conflits. Conférence au cours de laquelle le rôle de chaque intervenant est d’inciter les femmes à jouer leur rôle dans la prévention des crises sécuritaires. C’est d’ailleurs ce qui justifie la thématique de cette édition de la Fotrac: «Intégration régionale et la Zlecaf: résilience des acteurs du développement socio-économique en Afrique face aux crises sécuritaires et à la pandémie covid-19».

Dans un contexte jalonné de crises multiples au sein des familles, des sociétés et entre les États, les femmes sont invitées à plus de responsabilité. Elles ont pour devoir de jouer le rôle de médiation pour éviter tout enlisement des conflits. «Alors, si parfois notre rôle est sapé voire méconnu dans la société, il faut noter que nous devons continuer le travail de médiation autour de nous. Cela dit, nous faisons la médiation au quotidien dans nos villes, dans nos quartiers et dans nos ménages», fait savoir Danielle Nlate.

Lire aussi : Élection Miss intégration : La beauté des femmes africaines auréolée 

Selon la promotrice de la Fotrac et présidente du Réseau des femmes actives d’Afrique centrale (Refac), pour instaurer la paix, tout commence à la base. Elle explique que «la construction et la stabilité d’une paix durable dans nos familles débutent par l’éducation des enfants». Au niveau des conflits armés, les femmes reléguées au second plan, apportent du soutien aux forces de l’ordre au front, encadrent les enfants. «Ce qui fait que la femme est de plus en plus impliquée dans les conflits qui l’entourent. Aujourd’hui, nous voyons les femmes au-devant de la scène dans le processus de pacification des pays. Elles éduquent et appellent les hommes à un sursaut d’humanisme, une tâche que les femmes doivent poursuivre pour une Afrique stable et prospère», souhaite la présidente du Refac.

Intégration
Selon Robert Mabal, le développement de l’Afrique en général et de l’Afrique centrale en particulier passe inéluctablement par l’intégration de nos États. «Les acteurs du développement que vous êtes, que nous sommes, devons-nous soutenir pour l’intégration régionale. Nous devons aussi nous appuyer sur la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), sur les mécanismes permettant de réduire beaucoup de frais dans notre commerce», déclare le président de la Coalition des organisations des sociétés civiles pour la paix et la prévention des conflits (Copac).

L’Afrique en général et l’Afrique centrale en particulier connaissent des conflits de diverses natures. «Pour cela, nous de la société civile avons un rôle à jouer. Durant trois ans, on a réfléchi pour qu’il y ait la paix et la sécurité dans notre sous-région. Et ces réflexions ont abouti à la mise en place de la coalition des organisations pour la société civile, pour la paix, pour la gestion des conflits en Afrique centrale. Le moyen pour parvenir à cette paix, c’est la médiation. Et ce rôle revient aux femmes. D’où l’urgence d’organiser des séminaires sur la médiation», poursuit-il. Une idée soutenue par le Bureau des Nations unies pour l’Afrique centrale (Unoca). «Notre souhait est que la paix puisse régner dans notre sous-région, que les pays entretiennent des relations cordiales et que les peuples, à travers une intégration renforcée, puissent échanger, discuter et régler les conflits», conclut Narcisse Madjiyore Dongar, responsable à l’Unoca.

Olivier Mbessité, envoyé spécial à Ebebiyin (Guinée Équatoriale)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *