Raymond Edu : «L’ambassade nous soutient et a un droit de regard»
Le président des étudiants équato-guinéens du Cameroun et étudiant en master en Audit et Gestion parle des préparatifs de la rentrée académique 2022-2023 de ses compatriotes au Cameroun.
Qui est Raymond Edu et comment est-ce que qu’il se prépare pour accueillir ses compatriotes venus étudier au Cameroun?
Par rapport à ce contexte, je peux vous dire que nous avons une association appelée Union des étudiants équato-guinéens à Yaoundé. Parce que nous sommes basés ici. Mais moi en tant que président de tous les étudiants au Cameroun, j’ai un cabinet avec des membres qui sont mes collaborateurs. Nous avons des départements au sein de mon association et de mon cabinet. Et actuellement, c’est celui du suivi des nouveaux qui est beaucoup plus en activité. Il fait le suivi dans la recherche des chambres et des écoles universitaires, publiques ou privées.
Où en êtes-vous avec les arrivées de vos compatriotes?
Oui, nous enregistrons près d’une centaine déjà. A l’époque c’est-à-dire avant le Covid, on enregistrait déjà 500 à 600 à cette période. Mais, c’est plus que l’année dernière, ils commencent à revenir. Actuellement nous comptons déjà 90 arrivées exactement.
Quelles sont les écoles et universités camerounaises les plus courues?
Le top trois est constitué de l’Institut supérieure Siantou, qui est de loin le premier. La seconde place est occupée par l’Université de Yaoundé 2, Soa et l’Université catholique vient en troisième position. Mais il y a également d’autres structures essentiellement privées, à l’instar de Matemfen Djimid ???????. L’université publique qui les attire est celle de Soa. Parce qu’ils veulent apprendre le droit ou la science économique dure.
Les 90 Équato-Guinéens présents, ont-ils déjà trouvé des logements?
Oui, tous occupent déjà leurs chambres et appartements. Et pour ceux qui choisissent les maisons pour vivre beaucoup plus en famille, il y a des frères et des sœurs, des cousins et cousines qui ont des appartements. Dans notre communauté, une semaine avant ton arrivée, ta chambre est déjà prête. Si ta chambre n’est pas prête, on te trouve un logement provisoire. Si les travaux de rénovation ou de finition durent, alors, l’étudiant attend.
Qu’elle est la préférence des Équato-Guinéens en termes de sites?
Vous voyez qu’Ayéné est un quartier voisin des universités. On a Siantou et l’UCAC. Donc forcément la préférence de mes compatriotes est ce quartier. Même pour les autres communautés. C’est ici que l’on retrouve les plus grandes mini-cités. Donc, je dis que les étudiants équato-guinéens préfèrent être à proximité des campus. Cela évite par exemple les arnaques et les agressions.
Comment vos compatriotes font pour entrer en contact avec vous depuis votre pays?
En ce qui concerne l’association, nous sommes affiliés à l’ambassade et l’ambassade a un regard et nous soutien. Pour qu’un étudiant arrive ici, les parents ou l’étudiant contactent l’ambassade et l’ambassade nous transmet le dossier. Moi en tant que président, je reçois le dossier. Mon équipe et moi commençons à le traiter. Ou alors, nous entrons en contact avec le parent ou l’étudiant qui arrive. C’est un travail qui consiste à prendre attache et établir les règles.
Faites-vous aussi ce suivi avec les universités?
Ici, nous sommes contraints. Le compatriote est au pays, ou s’il est ici nous le guidons parce qu’ils ne connaissent rien. Nous faisons des prospections et discutons avec les responsables des écoles pour les modalités. Nous partons par exemple voir les responsables d’écoles. Nous leurs disons que nous avons tel nombre de personne qui arrivent, ils feront tel ou tel filière. Nous sommes également en contact avec des institutions de la Cemac. Le cas de la jeunesse solidaire de la Cemac (JSCEMAC).
Il y a un problème de langue, puisqu’au premier abord, vous parlez espagnole. Quelles sont les sections. Le Cameroun étant bilingue avec deux langues officielles, l’anglais et le français, Quelle est la section que vous prenez dans ces instituts?
Dans notre système éducatif, il y a deux langues étudiées à l’école, le français et l’anglais. Mais, les gens de Malabo choisissent beaucoup plus l’anglais du fait de la proximité entre Malabo et le Nigéria. Et dans cette ville, on parle le pidgin et quand un étudiant arrive ici, il choisit la section anglophone. Mais ceux en provenance de la capitale économique Bata, préfèrent le système francophone. Parce qu’on parle beaucoup plus le français.
Comment cela se passe avec le bailleur, faites-nous un déroulé de l’acquisition?
Nous avons deux stratégies. La première, est qu’on est toujours en contact avec les bailleurs de certaines cités. Moi qui gère les étudiants, je sais combien arrivent et combien partent et je vois les bailleurs pour discuter sur les modalités et on s’accorde verbalement. Je peux lui dire de me garder un certain nombre de chambres et je te verse l’argent d’ici peut-être une semaine.
La deuxième stratégie est que lorsqu’un des nôtres part, on garde la chambre pour un de nos frères. Et on paye toujours en totalité et très souvent c’est 12 mois ou alors 10 mois avec 2 mois de caution. Cette caution très souvent non remboursée nous ne la revendiquons pas, parce que nous voulons garder de bonnes relations avec le propriétaire. Nous ne mettons pas l’argent devant quand on a nos objectifs.
Avec les autres nationalités, quelles sont les relations que vous entretenez?
Nous nous retrouvons dans un pays étranger, donc il faut s’adapter et compte tenu du voisinage, nous sommes obligés de vivre ensemble. Et en tant que leaders, nous avons des rencontres entre nous ainsi que des plateformes d’échanges. S’il y a un problème entre un Congolais et un Equato-Guinéen, nous nous asseyons pour résoudre le problème sans que les autorités ou les Camerounais soient au courant. Le cas des relations amoureuses qui aboutissent aux grossesses.
Y a-t-il une rencontre solennelle pour l’accueil des nouveaux étrangers?
Ce 22 septembre, j’étais à l’ambassade pour une rencontre avec l’ambassadeur afin de préparer les rencontres avec les nouveaux. C’est une rencontre extraordinaire. C’est aussi une occasion pour accompagner nos étudiants à acquérir la carte de séjour. Il est question ici, de nous connaître et d’avoir des sortes de parrainages. Parce que les nouveaux ne maîtrisent pas le fonctionnement des Camerounais. Il faut aussi noter que nombreux sont ceux-là qui viennent avec des préjugés sur les Camerounais.
Interview réalisée par
André Gromyko Balla