Rentrée des ressortissants de la Cemac : La bataille des chambres de Yaoundé

Les Camerounais, Congolais, Centrafricains, Équato-Guinéens, Gabonais et Tchadiens s’étripent pour avoir des chambres estudiantines dans la capitale camerounaise. Cette situation donne lieu parfois à des tensions.

 

C’est une véritable guerre que se livrent les étudiants de la sous-région Afrique centrale pour l’acquisition des chambres d’étudiants à Yaoundé. La rentrée académique approchant à grand pas, (pour les universités), les quartiers estudiantins vivent désormais au rythme des demandes incessantes des bleues. Alors, charmer les bailleurs de fonds et même les personnes des quartiers afin qu’elles vous aident à avoir une chambre est désormais la mission des étudiants en quête de logements. «Actuellement, mon téléphone ne fait pas 10 minutes sans sonner. Sur 65 chambres, seuls 6 restent. Ou, les enfants m’appellent, au moins 40 fois par jour, je fais comment?», s’interroge Papa Emma, ​​concierge d’une mini-cité à Ayéné. Il avoue recevoir des propositions pour résilier des contrats.

Les stratégies
elles sont nombreuses. Les étudiants et parents rivalisent d’ingéniosité pour appâter les bailleurs de fonds. Quand d’aucuns font les pieds de gru sur les chantiers, d’autres par contre proposent gros aux propriétaires et concierges. Pour la communauté équato-guinéenne, la tactique est élaborée en coalition avec l’ambassade. Son président explique qu’ils privilégient le relationnel. Pour eux, le renouvellement du contrat est mis en avant. Leurs stratégies sont donc simples : ne pas réclamer la prudence de deux mois que l’on verse souvent. Selon Raymond Edu, « nous avons déjà pris des chambres pour tous nos compatriotes qui viennent. Parce que je viens et je dis aux bailleurs que nous payons encore 12 mois», se révèle-t-il.

Concernant les Tchadiens, c’est un de leurs compatriotes, le nommé Faris, qui est au four et au moulin. Il fonctionne en véritable agent immobilier pour ses compatriotes. Il prend les devants en louant des chambres, des studios et même des appartements qu’il va ensuite louer aux Tchadiens en priorité. Pour un résultat probant, « j’explique clairement aux bailleurs que je vais prendre sa maison ou des chambres et que mes compatriotes viendront après. Parce que, je ne veux pas des problèmes quand le bailleur verra plusieurs personnes dans une chambre.

C’est notre modèle de vie», prévient Faris. Mais, « les autres nationalités peuvent aussi louer quand les miens sont déjà bien installés », ajoute cet agent immobilier spécial. Sa zone de confort se situe dans les quartiers voisins du campus. Parmi ceux-ci, nous avons Ayéné, «Deux chevaux», Coron, Carrefour des carreaux et Mvan, dans l’arrondissement de Yaoundé 4e. Ce mercredi 21 septembre, il a jeté son évolution sur une mini-cité encore en construction, située juste en face du campus de l’UCAC. Les négociations sont grossières. Le propriétaire ne veut pas d’intermédiaire. Le concierge Adama Haman lui dit que « je préfère traiter avec les enfants eux-mêmes. D’ailleurs la demande est forte», a découvert l’homme. C’est une déception pour Faris, la chasse n’a pas été fructueuse.

Congolais et Gabonais, c’est du chacun pour soi. Ici, l’on monte au filet soi-même. D’autant plus que les Congolais ayant perdu un de leurs ne se bousculent pas. Ils s’accrochent sur les anciens pour avoir des chambres.

André Gromyko Balla

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