Ramadan : les étudiants Tchadiens préparent le jeûne
Ils élaborent leurs plans pour gérer au mieux les jours difficiles du mois de sacrifice.
À quelques jours du début du jeûne du mois de ramadan, la communauté estudiantine tchadienne de l’Institut universitaire Siantou et celle de l’Université catholique d’Afrique centrale (Ucac) mutualisent leurs forces, pour affronter le ramadan. Concrètement, ils comptent trouver un endroit où ils se retrouveront lors des ruptures de jeûnes. Dans une ambiance bonne enfant, les plans de batailles sont élaborés. Les uns et les autres sont appelés à contribuer soit financièrement, soit en nature et selon la convenance de chacun. Pour Djibril, c’est la solidarité oblige, ceux de leurs compatriotes n’ayant pas des moyens ne doivent pas se sentir lésés lors des festins. Et en moins d’une heure de débat, le volet de l’approvisionnement est bouclé. Mais une difficulté apparaît celle du lieu, la totalité de ces étudiants habitent les chambres. Cette situation complexe les amène à approcher Ali, un Nigérian propriétaire d’une cafétéria située juste en face de leur campus. L’accord de principe de ce dernier est un ouf d’assouplissement.
Achat
Dans un contexte de vie chère qui bat son plein, accentué par l’augmentation du prix du carburant à la pompe ils anticipent en matière d’approvisionnement pour ne pas être surpris. Pour ces étudiants, il faut une nutrition de qualité pour réaliser ce défi. Les achats doivent donc être faits rapidement. « Le marché est capricieux. Du jour au lendemain, les prix des produits peuvent augmenter », évoque Idriss. Pour un départ, ils achètent 3 sacs de farine de blé, 2 bidons d’huiles raffinées, 8 cartons de sucre et de la bouillie. Faris, doyen d’âge de cette communauté, s’engage à prendre la responsabilité de préparer le repas parce que, estime-t-il, ses frères seront fatigués en rentrant des cours. «Je vais m’occuper du repas, c’est le sacrifice que je peux faire pour vous. Mais j’aurais besoin de 2 ou 3 personnes, surtout quand il faudra descendre avec la nourriture », dit-il. Salim propose autre chose. «Tu ne vas pas préparer à chaque fois, les filles vont te suppléer pour le repas du matin», souligne l’étudiant. Sans poser de question Mahammat, prend la parole pour faire la répartition des jours de repas à ses sœurs. On peut donc dire que la communauté estudiantine tchadienne de l’Institut supérieur Siantou, associée à celle de l’Ucac, a fait un lien en avant pour la réussite du ramadan.
André Gromyko Balla