Production des engrais : l’agriculture intelligente pour faire de la sous-région un géant
L’Afrique centrale et de l’Ouest pourraient avoir la capacité de nourrir 418 millions de personnes dans les prochaines décennies. En écho à l’Institut internationale de recherches sur les politiques alimentaires (IFPRI), la Banque mondiale souligne la nécessité d’une agriculture climato-intelligente, des réformes et des investissements adéquats dans le secteur des engrais, en contexte d’insécurité alimentaire, de conflits et de chocs climatiques. Quelques 42,7 millions de personnes en sont affectées en Afrique centrale.
La Banque mondiale a dans son viseur les petits exploitants. «Les prix des engrais ont triplé depuis le début de 2020 et restent volatils. En outre, l’invasion russe en Ukraine a aggravé la situation, en raison de l’interruption des exportations d’engrais par des fournisseurs de premier plan comme le Bélarus et la Russie. Les apports en engrais sont faibles en Afrique subsaharienne, avec 22 kilos par hectare contre une moyenne mondiale sept fois plus élevée», est-il souligné.
L’institution de Bretton Woods s’appuie sur les résultats de projets menés en collaboration avec diverses organisations onusiennes. «Le projet de réponse urgente à la crise alimentaire en Centrafrique (PRUCAC) a procuré à 329.000 petits exploitants des semences, des outils et une formation aux techniques agricoles et post-récoltes, pour développer leur production tout en résistant mieux aux risques liés au climat ou aux conflits. Résultat: la production est passée de 28.000 tonnes en septembre 2022 à 73.000 tonnes en juin 2023, soit une augmentation de 250 %», peut-on lire.
Louise Nsana