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Mort de Diego Maradona : Hommage enflammé à la Briqueterie

Des non-Camerounais résidant ou de passage dans ce quartier de Yaoundé saluent la mémoire de l’Argentin disparu le 25 novembre dernier.

Cheikh Alfaki tremble en parlant. Il pleure aussi, parce que ce qui arrive est «incroyable». Ce 27 novembre 2020, l’ombre vacillante d’un ancien champion de football semble pénétrer l’esprit de ce Nigérien qui confesse 58 ans. Pour rendre hommage à Maradona, légendaire n°10 de la planète football, il a prié. «Le monde a perdu un vrai grand nom du football», avance-t-il fébrilement. L’histoire de Diego Maradona, Cheikh Alfaki la connait par cœur: «il a commencé à jouer dans un quartier qui ressemble à la Briqueterie». On l’a vite compris: les origines pauvres de l’ancien meneur de jeu argentin ont contribué à façonner le «mythe Maradona» ici. Pour Tijani, la douleur est vive, comme lorsqu’on perd un enfant. C’est pourquoi ce vieux Malien met en avant une phrase du footballeur comme épitaphe: «Si je meurs, je veux renaitre et je veux être un footballeur qu’on appelle Maradona».

Souvenirs
«Je pensais que Diego vivrait longtemps», regrette Amadou Sily. Jeune footballeur à la renommée établie ici à la Briqueterie, ce Sénégalais dit avoir eu recours à des vidéos d’archives «pour tenter de jouer comme Maradona». Dans un français qui cousine avec le wolof, Amadou Sily relate avec triché des scènes de matchs remarquables livrés du vivant de l’Argentin. Une chose a retenu son attention: comment éviter le jeu rugueux des adversaires. «J’aime porter le n°10 et je souffre souvent sur le terrain», renseigne le joueur de Yaoundé II-FC, une équipe de la commune locale. Allusion faite aux tactiques de Maradona pour échapper aux tacles dangereux, aux coups de coude au visage et aux tirages de maillots. Mais, il y a mieux, selon Kadanou Falsou, Malien lui aussi, sociétaire de Yaoundé II-FC. «Moi j’aime dribbler et j’ai regardé les vidéos de Maradona pour faire comme lui. J’adore Messi, mais Maradona était incomparable», dévoile-t-il. Au détour de ce propos, il improvise une «touche» de dribble rapide. «Oh! Maradona!», s’exclame-t-il, faisant valoir l’image du magicien que l’ancien capitaine argentin fut sur les terrains de football.

Consolation
Chez le Burkinabè José Agadougo, rencontré dans l’une des rues bruyantes et très populeuses de la Briqueterie, l’émotion reste vive. Mais au moins, il y a une consolation après la diffusion des images des obsèques de l’icône. «Je ressens un mélange de sentiments. D’un côté, je suis content que tant de personnes soient venues lui dire au revoir, il le mérite. Mais de l’autre côté, je suis triste. Je n’ai plus de mots», marmonne-t-il. «Diego est une icône, c’est une légende. Il vivait le football et le football vivait à travers lui. Il représente le football et le football le représente. Son seul nom est synonyme de football. Il est le plus grand joueur que nous ayons vu sur la planète», dit Reteno Ndiaye, un autre Sénégalais, cadre dans une organisation humanitaire internationale. Ici à la Briqueterie, il est «en famille». Avec ses compatriotes, il se remémore la Coupe du monde 1990, notamment le match opposant la sélection argentine aux Lions indomptables du Cameroun. «Le souvenir de cette rencontre me fait croire que l’esprit du football habite Maradona même au paradis», explique-t-il.

Ongoung Zong Bella

 

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