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Mauvais état des routes à Douala : vendeurs de pièces détachées et mécaniciens roulent sur l’or

Le business plutôt juteux leur permet de gagner aisément leur pain quotidien par ces temps de pluies.

Un état des lieux

«Sur les 7 jours que compte la semaine, je suis au garage trois jours au moins. Pour cause du mauvais état des routes qui endommage ma moto. Si ce n’est pas le problème d’amortisseur, c’est celui des roues qui sont percées, ou de la chaîne qui se casse parce qu’à force d’entrer dans les crevasses et marres d’eau, elle finit par rouiller et se casse vite. Avec cette situation, je ne gagne rien, étant donné que l’argent que je travaille, je vais le donner au garage. Je n’arrive pas à épargner. On dirait que je travaille pour rien. Si moi-même je ne connaissais pas quelques petites bricoles sur la moto, j’aurais laissé tomber ce métier pour m’attaquer à autre chose». Le propos teinté de plainte est de Valdès, mototaxi à Douala. En plus, dit-il, «les commerçants profitent de cette situation pour augmenter les coûts des pièces détachées. Par exemple, la chaîne qui coûtait 4000 FCFA s’achète actuellement à 5000 FCFA. Les garnitures de 1000 FCFA sont désormais à 1200 FCFA. La liste des augmentations n’est pas exhaustive».

Cette situation, bien que mauvaise pour les mototaxis, est à l’avantage des mécaniciens et commerçants de pièces détachées. «J’ouvre mon garage à 7 heures du matin au lieu de 9 heures comme avant. En cette période, je reçois en moyenne 30 clients par jour. Le travail est très intense. Cette affluence m’a obligé à avoir plus de mains d’œuvre», affirme Pascal, mécanicien. Donc, «je peux faire une recette d’au moins 50000 à 60000 FCFA par jour, en tenant compte du service. C’est énorme, d’autant plus qu’auparavant, je n’avais pas ce montant», justifie la même source
Au lieu-dit Casse à Akwa, en plein cœur de la capitale économique camerounaise, un lieu réputé pour la vente des pièces détachées, les commerçants ont le sourire aux lèvres. «C’est vrai que les routes sont mauvaises. Je ne m’en réjouis pas d’ailleurs. Mais concernant le business, les activités vont bon train. Le chiffre d’affaires grimpe de jour en jour. Je totalise une recette d’au moins 60000 à 80000 FCFA par jour. Cela n’a pas toujours été le cas. C’était à peine si j’avais 20000 FCFA la journée», explique Maxime tout content.

Les automobilistes lancent un cri d’alerte aux pouvoirs publics pour que la situation change. Fort heureusement, la mairie de la ville de Douala est à pied d’œuvre. Car elle est engagée dans les travaux de réhabilitation des routes depuis quelques temps. D’ici quelques mois, les travaux seront livrés et la capitale économique pourrait alors redorer son blason auprès des usagers de la route.

Diane Kenfack

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